Véhicules autonomes : GM laisse tomber Cruise
L’entreprise Cruise, détenue à environ 90% par General Motors et axée sur le déploiement d’un service de « robotaxis », cessera d’exister et son personnel viendra se joindre aux propres équipes du constructeur américain, a-t-on appris mardi.
Évoquant « le temps et les ressources considérables qui seraient nécessaires pour faire évoluer l'entreprise, surtout dans un marché de plus en plus concurrentiel » (plus de 10 milliards $ américains ont été investis dans Cruise depuis 2016), GM a pris la décision de concentrer ses efforts dans le développement de technologies de conduite automatisée, telles que son système Super Cruise, destinées à des véhicules pour particuliers.
- À lire aussi: Le développement des véhicules autonomes est plus lent que prévu
- À lire aussi: Peut-on faire confiance aux systèmes de conduite autonome?
« GM s'est engagé à offrir les meilleures expériences de conduite à ses clients de manière disciplinée et efficace en termes de capital, a déclaré dans un communiqué la présidente et cheffe de la direction de GM, Mary Barra. Cruise a été l'un des premiers à innover en matière d'autonomie. L'intégration plus poussée de nos équipes, associée aux marques fortes, à l'échelle et à la force de production de GM, contribuera à faire progresser notre vision de l'avenir des transports. »
Son collègue Dave Richardson, vice-président principal de l'ingénierie des logiciels et des services, a ajouté que le constructeur reste « pleinement » engagé en faveur de la conduite autonome, citant ses avantages dont « une sécurité accrue, une meilleure fluidité du trafic, une plus grande accessibilité et une réduction du stress pour le conducteur ».
Pour compléter la dissolution de Cruise, GM s’est entendu avec les autres actionnaires, dont Honda, pour augmenter ses parts à plus de 97% et acquérir ensuite le reste. Une fois le tout finalisé, quelque part dans la première moitié de 2025, le géant américain s’attend à économiser environ 1 milliard $ par année.
L’aventure de Cruise a connu des hauts et plusieurs bas. La compagnie disposait d'une flotte de taxis sans chauffeur dans plusieurs centres-villes américains, jusqu'à ce qu’un grave accident à l’automne 2023 mette un sérieux frein. À San Francisco, une de ses voitures avait roulé sur une piétonne qui venait d'être percutée par un autre véhicule, avec conducteur.
Son permis d’opérer y a été suspendu, le cofondateur de Cruise a dû démissionner et quelque 900 employés (un quart du personnel) ont été licenciés. De plus, les autorités fédérales américaines ont imposé une amende de 1,5 million $ à Cruise. La relance des activités depuis ce temps n’a jamais vraiment fonctionné.
De Super à Ultra?
GM propose actuellement son système de conduite mains libres Super Cruise dans une vingtaine de modèles au sein de ses quatre marques. D’autres s’ajouteront avec le temps. Ce sera intéressant de voir jusqu’où GM poussera la technologie.
En octobre 2021, le constructeur avait annoncé une nouvelle solution baptisée Ultra Cruise qui devait permettre de laisser la voiture manœuvrer 95% du temps, sur autoroute, mais aussi en ville et en banlieue, le conducteur n’ayant à reprendre le volant que dans les zones de construction ou sur les intersections complexes. Un déploiement en 2023 était alors envisagé, mais GM a dû changer ses plans et revenir à Super Cruise.