En vidéo : voici comment n'importe qui peut voler une Honda Civic
Voler une voiture en 2024, c’est étonnamment simple. La preuve: la journaliste du Journal de Montréal, Nora T. Lamontagne, est parvenue à faire démarrer une Honda Civic sans la clé d’origine en moins de 7 minutes. Voici comment elle a réussi.
« Si moi j’y arrive, n’importe qui peut y arriver. » C’est ce que je pensais tout en préparant mon kit d’apprentie voleuse d’autos.
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J’avais en main un outil de programmation de clés, quelques fils et connecteurs ainsi qu’une clé électronique vierge, le tout déniché facilement sur Amazon pour environ 600 $.
Je n’ai jamais possédé de voiture de ma vie et je suis loin d’être une experte en informatique, mais j’avais passé la soirée de la veille à regarder des tutoriels de serrurerie sur YouTube.
En ligne, voler un char avait l’air d’un jeu d’enfant. Des criminels filmés par des caméras de surveillance y arrivaient même en moins d’une minute.
À force de voir ces vidéos se multiplier et de couvrir la crise des vols de véhicules au Québec dans la dernière année, j’ai eu l’envie de les imiter, pour voir si c’était si facile.
Un vol non qualifié
Le grand jour, une Honda Civic 2020 bleu métallique m’attendait dans un garage, immobilisée et sans aucune clé fonctionnelle.
Aux fins de l’expérience, la porte du conducteur était déverrouillée. En temps normal, de vrais voleurs auraient défoncé la vitre, forcé la serrure ou trompé l’ordinateur central avec un autre gadget.
Je me suis mise au travail, un peu nerveuse (j’imagine qu’un voleur l’est beaucoup plus).
J’ai ensuite suivi les instructions simples à l’écran, jusqu’à ce que le tableau de bord s’illumine. Mais le moteur, lui, restait silencieux.
J’ai continué la délicate opération, appuyé sur le bouton de démarrage et retenu ma respiration. Puis, la Civic s’est mise à ronronner.
Trop facile
En 6 minutes 28 secondes, j’avais réussi à reprogrammer la clé vierge et à faire partir la voiture (voir la vidéo). J’ai barré et débarré les portes, monté et descendu les vitres, presque surprise de mon coup.
Un vrai criminel serait reparti au volant du véhicule et l’aurait probablement laissé «refroidir» dans un stationnement quelques jours pour brouiller les pistes.
Ensuite, il l’aurait mis dans un conteneur dans le but de l’exporter via le port de Montréal, comme des centaines d’autres. Il aurait empoché quelques milliers de dollars pour son méfait.
Moi, je me suis plutôt demandé ce que les constructeurs automobiles et les gouvernements pourraient faire pour améliorer la sécurité des véhicules vendus au Canada.
*Le propriétaire de la Honda Civic a consenti à ce test.
