Volkswagen Passat, le luxe abordable… enfin, presque !
L’an dernier, lors d’un match comparatif mettant en vedette huit voitures de luxe avec rouage intégral, la Volkswagen Passat s’était fort bien débrouillée. Malgré son prix très élevé, le deuxième en ordre d’importance, elle s’était classée en cinquième position. Une meilleure finition extérieure et une transmission automatique un peu plus vive lui auraient permis de gagner au moins deux positions. Mais, dans l’ensemble, tous les essayeurs avaient été ravis par cette voiture qui allie charme et robustesse comme pas une.
La Volkswagen Passat, joliment redessinée en 2006, se présente en deux modèles, soit berline et familiale. Les deux versions affichent des lignes très classiques qui ne se démoderont pas de sitôt. Il faut reconnaître que l’entreprise allemande entend, avec sa Passat, jouer dans les ligues majeures. Sa grille avant chromée, sensible aux moindres chocs, lui donne beaucoup de classe même si elle alourdit inutilement la ligne. Les feux arrière reprennent ceux de la plus prolétaire Jetta mais s’avèrent mieux intégrés que sur cette dernière. Quant à la familiale, elle demeure, selon notre humble avis et en toute objectivité, une des plus belles présentement offertes sur le marché. En plus, elle se montre incroyablement pratique.
Deux bons moteurs
Deux moteurs se retrouvent au catalogue de la Passat. Nous vous présentons tout d’abord l’excellent moteur quatre cylindres 2,0 litres turbo de 200 chevaux et 207 livres-pied de couple. Ce moteur, très moderne, réalise des performances fort adéquates et le temps de réponse du turbo est quasiment nul. Mieux encore, il consomme moins que le V6, l’autre moteur offert par Volks pour la Passat. Le 2,0 litres turbo ne peut être associé qu’à la traction (roues avant motrices) alors que deux transmissions sont proposées. Il s’agit d’une manuelle à six rapports ou d’une automatique à six rapports aussi, plus populaire. Cette dernière transmission possède un mode manuel, fort utile lorsque vous tirez une remorque de 454 kg maximum. L’autre moteur est un V6 de 3,6 litres. Ses 280 chevaux ne font pas de la Passat une GT, mais ils lui permettent d’effectuer des départs et des dépassements au-delà de la plupart des attentes. Ce 3,6 litres ne peut recevoir que la transmission automatique à six rapports, toujours avec mode manuel. Jusqu’à l’an dernier, il était possible d’associer ce moteur à la traction ou au rouage intégral 4Motion.
Pour 2008, cependant, il ne peut s’acoquiner qu’avec l’intégrale. Ce rouage assure à la Passat une tenue de route de haut calibre tout en augmentant le niveau de sécurité durant la blanche saison. Une virée dans une tempête de neige dans une version 3,6 4Motion chaussée de bons pneus à neige nous a convaincus de ses capacités. Ce rouage, fabriqué par l’entreprise suédoise Haldex, se montre très compétent et d’une discrétion absolue. Pour en terminer avec la partie « mécanique » de cet essai, mentionnons que la Passat n’aura pas droit, contrairement à la Jetta, au moteur diesel au cours de l’année à venir. Souhaitons qu’un jour nous puissions avoir droit au moteur diesel 5,1 litre qui équipe la Passat BlueMotion, dévoilée au dernier Salon de Genève.
Comme sur tous les produits Volkswagen, la rigidité du châssis ne peut être prise en défaut. Les suspensions font preuve d’un bel équilibre entre tenue de route et confort, tandis que la direction, très précise et procurant un bon feedback, semble rendre la Passat plus agile qu’elle ne l’est en réalité. À noter que si le volant fait preuve d’un bon feedback, il a tout de même perdu un peu de cette qualité lors de la refonte de 2006. Une chose est sûre : la tenue de cap, peu importe la vitesse et l’état de la chaussée, est de loin supérieure à bon nombre de voitures de luxe.
Volkswagen a donné à sa Passat une technologie de pointe, autant au niveau de la sécurité active (avant un impact) qu’au niveau de la sécurité passive (pendant et après un impact). Outre les six coussins gonflables habituels (frontaux, latéraux et rideaux), il est possible d’opter pour des coussins protégeant le thorax. Mais avant que l’inévitable se produise, une foule de capteurs auront tenté de replacer la voiture dans le droit chemin ou dans la croche courbe, c’est selon. Et on peut compter sur des freins à disque puissants même si, sur certains modèles essayés, la pédale affichait une mollesse peu rassurante de prime abord.
De l’espace en masse
L’habitacle, fidèle à la tradition germanique, est imprégné de classicisme et de sobriété mais sans jamais tomber dans l’austérité. La finition est digne de mention, l’ergonomie peut difficilement être prise en défautG et les matériaux font preuve de qualité. Le volant, ajustable en hauteur comme en profondeur, se prend bien en main et contribue à l’impression de solidité de la voiture. La visibilité, qu’il s’agisse de la berline ou de la familiale, s’avère excellente. Dans le domaine du confort, mentionnons que les sièges avant font leur part mais qu’ils ne retiennent pas terriblement en virage. Si l’habitacle vous semble vaste, allez faire un tour dans le coffre de la berline ! Oh wow ! Après trois jours de marche, je n’en avais toujours pas fait le tour… mais c’est vrai que je ne marche pas vite. Et il me faudrait une journée de plus pour la familiale ! Mieux encore, les dossiers des sièges arrière s’abaissent pour former un fond plat et ajouter ainsi quelques jours supplémentaires de marche ! Soulignons que l’aménagement du coffre, de l’un ou l’autre modèle, a fait l’objet de recherches plus poussées et il est possible de ranger correctement un bidon de lave-glace ! Du jamais vu !
La Volkswagen Passat s’avère, certes, une voiture bien pensée, agréable à piloter et sécuritaire. Par contre, il ne faut pas trop s’exciter le crayon sur la liste des options pour se retrouver avec une voiture de plus de 50 000 $. Parlant de dollars, il faut savoir que le prix des pièces est quelquefois très élevé chez Volkswagen. Quant à la fiabilité, la bête noire de Volkswagen, celle de la Passat ne semble pas trop problématique. Mais il faudra attendre quelques années pour lui donner notre absolution inconditionnelle.
Feu vert
Familiale des plus pratiques, coffre de la berline immense,
rouage 4Motion sérieux, direction bien dosée,
maériaux de qualité
Feu rouge
Grille avant vulnérable, V6 n'est plus disponible avec la traction,
aucun moteur diésel prévu, versions luxueuses trop dispendieuses,
fiabilité toujours en quête d'absolution