Victime de deux vols d’auto, elle paye maintenant plus de 7000$ d’assurances par année
Victime de deux vols de véhicule en moins de deux ans, une automobiliste de la Rive-Nord de Montréal a vu ses assurances pour ses deux autos presque tripler au cours de la dernière année.
« On me traite comme si j’étais un danger ou un risque, mentionne Mme Trépanier. Et là, je dois payer la totale. »
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La totale, c’est 7 156 $ pour ses deux véhicules grâce à un rabais de 30% offert aux nouveaux clients. À ce prix, elle n’a pas l’option de la valeur à neuf et elle a dû augmenter ses franchises.
Cependant, elle a eu l’obligation d’installer le système de repérage TAG sur ses véhicules. Sans l'installation de ce système, sa demande d'assurances aurait été refusée. Avant les vols de son Honda CR-V en 2022 et en 2023, en plus d’une autre réclamation, elle payait 2700 $ pour ses primes annuelles avec son conjoint.
« C’est l’équivalent d’avoir un autre paiement de voiture à assumer [596 $ par mois], ajoute-t-elle. C’est fâchant parce que ce sont des actes criminels et que je ne suis pas responsable. »
« Ça m’empêche d’avoir de bonnes assurances et on doit mettre plusieurs de nos projets sur la glace. »
Avec leurs réclamations des dernières années, Mme Trépanier et son conjoint se doutaient que leurs primes allaient augmenter, mais jamais de cette façon.
« C’est dur à avaler, raconte Mme Trépanier. Je ne suis pas téméraire au volant, je n’ai pas d’accidents ou de contraventions. De plus, on prenait toutes les mesures de sécurité nécessaires pour éviter un vol. »
Stress constantPour Mme Trépanier, ses véhicules sont une source constante de stress.
Si elle va à la toilette la nuit, elle vérifie toujours si son VUS est encore dans son entrée. Même scénario si elle va faire une commission au centre commercial ou si elle assiste à un match de soccer de son fils.
« J’y pense toujours, indique la résidente de Repentigny. Je mets toujours une barre de protection pour le volant, mais on a peur partout. »
De plus, sa fille de 18 ans a commencé à utiliser les véhicules de la famille. Bientôt, ce sera au tour de son fils de 16 ans de prendre le volant.
« Je touche du bois pour qu’il n’arrive rien », souligne Mme Trépanier.
Pour le moment, sa seule lueur d’espoir est de penser que cette histoire d’horreur pourrait être derrière elle et sa famille en mai 2028. Cependant, elle est consciente que la marge d’erreur des membres de sa famille est presque inexistante.
« J’ai demandé à ma nouvelle compagnie d’assurances ce qui allait arriver si j’avais un autre sinistre dans les trois prochaines années et on m’a répondu: “On verra.” Ce n’est pas trop rassurant », ajoute la professionnelle.
« On s’interroge également sur le montant de notre prime de l’an prochain, alors que le rabais de 30% ne sera plus appliqué. »
Mme Trépanier craint de voir son nom être ajouté sur la liste noire des personnes qui ne sont plus assurables en raison du nombre de sinistres et de réclamations.
Cependant, les compagnies n’ont pas de « règle absolue qui détermine le nombre de sinistres à partir duquel une personne éprouvera des difficultés à s’assurer, car cela relève des politiques de souscription de chaque assureur », selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC).
Cependant, lorsque la fréquence des sinistres et des réclamations est élevée, un assureur peut décider de ne pas renouveler l’entente avec son client. Il peut également cesser d’offrir la protection pour certains sinistres (le vol d’auto, par exemple).
Le mot de la fin appartient à Mme Trépanier.
« Je viens de voir un voleur de voitures obtenir une peine de 18 mois de prison. Il va possiblement sortir avant la fin. Cependant, les victimes comme nous, on va payer le prix fort pendant quatre ans. C’est illogique. »
Les vols de voitures au Québec2024 (trois premiers trimestres)
- Nombre de réclamations: 4979
- Indemnités payées: 133 millions $
2023
- Réclamations liées à un vol: 10 330
- Coût moyen des sinistres: 33 603 $
- Entre 2013 et 2023, augmentation de 55% du nombre de réclamations pour les vols de voiture. Le coût moyen a grimpé de 118%
- 4,8 millions de véhicules assurés au Québec (2023)
(Statistiques du Groupement des assureurs automobiles)
