Porsche 911 Carrera T 2025 : le strict nécessaire, dans sa plus belle expression

Points forts
  • Dynamique de conduite enivrante
  • Rapport prix/équipement intéressant (pour une Porsche!)
  • La seule manière d'avoir une 911 (non GT) avec une boîte manuelle
Points faibles
  • Places arrière symboliques
  • Système multimdia qui comporte certaines lacunes
  • Insonorisation inférieure aux autres 911 Carrera
Évaluation complète

Pendant que l’incertitude hante l’industrie automobile, il semble que Porsche ait trouvé une recette fiable pour surmonter les marées. La marque de Stuttgart assemble des utilitaires payants pour remplir ses coffres, en plus de développer des technologies électriques pour se conformer aux exigences gouvernementales. Or, tout cela se fait en conservant l’ADN de la marque intact, ce code génétique qui protège ses sportives pures et dures. De fait, le catalogue 911 est plus étoffé que jamais, et compte toujours de bons vieux modèles à essence à trois pédales, offertes à quiconque veut se les procurer.

Le Guide de l’auto s’est rendu dans la région d’Atlanta pour mettre à l’essai la Porsche 911 Carrera T, celle des puristes dans sa plus belle expression.

Qu’est-ce que c’est, une T?

La lettre T – qui signifie Touring - s’est jointe à la famille 911 en 1968, lorsque la marque de Stuttgart a remporté pour la première fois le rallye de Monte-Carlo qui en était à sa 37e édition. La première T a été produite jusqu'en 1973, pour ensuite revenir en 2017 et en 2022. Sa vocation : offrir une 911 Carrera qui inclut les technologies de châssis les plus essentielles de l’arsenal Porsche dans une voiture plus légère et assez docile pour la route. Le tout sans pour autant lui donner une motorisation ultra-performante afin de garder son tarif compétitif au sein de la gamme.

Cette année, la 911 Carrera T se positionne juste au-dessus du modèle de base Carrera et en-dessous de la plus puissante GTS. Et pour la première fois de son histoire, le modèle accueille une déclinaison cabriolet.

Plus légère que la 911 Carrera de base

Comme mentionné plus haut, la T pige dans ce qui se fait de meilleur côté châssis dans le catalogue de pièces de Porsche. Sur la liste des inclusions, on retrouve notamment le vénérable ensemble Sport Chrono qui vient avec les supports à moteur dynamiques, le sélectionneur de modes de conduite sur le volant et le superbe chronomètre dans le tableau de bord, entre autres technologies. Les roues directionnelles à l’arrière, le système de suspension Porsche Active Management System (PASM), la vectorisation du couple, les freins surdimenssionnés, le différentiel verrouillable et l’échappement sport font également partie du lot.

Photo: Louis-Philippe Dubé

La T couronne cette liste de technologies complexes avec un équipement d’une simplicité adorable : la boite manuelle à six rapports! C’est la seule boite offerte avec la 911 Carrera T, et, de surcroit, la seule manière d’obtenir une boite manuelle dans la lignée 911 actuelle (si on exclut les modèles GT). Cette boite est inspirée de la boite à sept rapports du modèle précédent, à laquelle on a enlevé un rapport et recalibré ses paramètres. Les ratios demeurent les mêmes.

Pour mouvoir toute cette quincaillerie, la 911 Carrera T a recours aux services du moteur « de base » du catalogue, soit le 6 cylindres de 3 litres à plat biturbo qui délivre une cavalerie de 388 chevaux et un couple de 331 lb-pi de couple. Le tout est évidemment envoyé aux roues arrière.

Jusqu’ici, on semble empiler les kilos… de fait, Porsche a mis la T au régime pour ne pas entacher sa réputation de poids plume. D’emblée, sa boite manuelle à 6 rapports est plus légère que la boite automatique PDK à 8 rapports. Ensuite, on a appliqué moins de matériel isolant au squelette du véhicule pour sauver quelques kilos, en plus de choisir du verre ultra léger pour les fenêtres, la lunette arrière et le pare-brise. Finalement, les propriétaires peuvent choisir des sièges en carbone en option pour une cure d’amaigrissement de compétition.

Photo: Louis-Philippe Dubé

En tout, la 911 Carrera T pèse entre 30 kg et 42 kg de moins que la 911 Carrera de base.

Tout de même commode

Même si on peut facilement perdre sa chemise dans l’exhaustif catalogue d’options de personnalisation de Porsche, on oublie trop souvent que son habitacle dénudé demeure un havre de conduite dynamique avant tout. Et il est déjà très bien équipé en la matière. Si la T a déjà été offerte avec des courroies en guise de poignées de porte intérieures dans la génération 991.2, elle est désormais équipée de poignées régulières, en plus de se soucier du bien être de son conducteur avec une sellerie sport de série. Les sièges sont chauffants et réglables en quatre positions tandis que le volant GT Sport est lui aussi chauffant. Dans la variante coupé, les sièges arrière ne sont pas installés par défaut, mais on peut les ajouter sans frais additionnels. Le modèle cabriolet, lui, est livré d’office avec ces assises à l’arrière qui sont pour le moins symboliques.

Photo: Louis-Philippe Dubé

La position de conduite idéale à l’avant assure un accès optimal au levier de changements de vitesse, dont le pommeau est en noyer pour une adorable une touche rétro. Ce levier surplombe d’ailleurs les lettres MT pour rappeler à son propriétaire qu’il a entre les mains une pièce d’anthologie de l’industrie automobile.

La communication est la base de toute relation

Légère et agile, la 911 Carrera T inspire confiance dès les premiers virages. Cette sensation réconfortante de rétroaction est notamment attribuable à une direction on ne peut plus communicative, agrémentée par les roues directionnelles à l’arrière. De plus, la transmission manuelle a gagné en précision comparativement à la boîte à 7 rapports sortante. Son maniement chirurgical contribue au sentiment global de contrôle au volant de la voiture. La 911 Carrera T n’est certes pas la plus puissante des 911, mais son énergique cavalerie de 388 chevaux est livrée de manière militaire, le tout égayé par la sonorité de l’échappement sport.

Maniable, performante et complice, la 911 Carrera T parvient à créer une synergie engageante avec son conducteur comme seule une 911 bien équipée peut le faire.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Pour les bémols, on peut blâmer la T d’avoir des places arrière trop étroites, un bloc d’instruments trop numérique et peu nostalogique et d'un système d’infodivertissement qui pourrait bénéficier de quelques améliorations techniques. Son habitacle est aussi plus bruyant que les autres 911. En plus, le modèle cabriolet n’adhère pas pleinement à la philosophie T avec ses 90 kg supplémentaires. Or, plusieurs de ces bémols sont de petits compromis qui apportent de gros avantages à la table.

Et puis, il y a le prix. Le tarif part à 149 200 $ pour le modèle coupé et 165 300 $ pour le modèle cabriolet. Avec les divers frais, taxe de luxe, etc., ça se situe plutôt à 166 000 $ et 185 000 $ respectivement avant de regarder les options. En revanche, considérant le prix des autres mécaniques chez Porsche, l’ensemble livré par la 911 Carrera T peut certainement constituer une bonne affaire pour celui ou celle qui à la recherche d’une sportive dynamique sans artifices.

Et avec l’hybridation de la 911 qui fait peur à la boîte manuelle dans les variantes supérieures de la 911 Carrera, le simple fait d’acquérir une 911 à trois pédales peut constituer une victoire en soi…

La 911 Carrera T arrivera en sol canadien à l'été 2025.

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

Premiers contactsPorsche 911 Carrera GTS T-Hybrid 2025 : la grande étape
Comme pour la gamme 718 , le passage à l’électrification ne fait pas l’unanimité chez les puristes de la 911 . Sur les réseaux sociaux, les commentaires négatifs ne font que se multiplier, alors que d’autres n’ont que des éloges pour les modèles actuels, dépourvus de toute forme d’assistance électrique.

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires