BMW nous prête le premier X5 pour fêter les 25 ans de son VUS
Greenville, Caroline du Sud – Apparu en 1999, le BMW X5 passe le cap du quart de siècle en 2024. Cela signifie donc qu’il est désormais considéré comme un véhicule antique, ce qui montre combien la notion de modèle ancien est mouvante… et à quel point le temps passe vite!
Pour fêter cet anniversaire comme il se doit, BMW nous a conviés en Caroline du Sud pour conduire plusieurs véhicules de la gamme actuelle, mais aussi un X5 de première génération. Il s’agit d’un modèle 2001, une série spéciale (Neiman Marcus Edition) limitée à 50 exemplaires. Le véhicule, affichant seulement 900 milles à l’odomètre, était dans un état de conservation exceptionnel.
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Pour lui faire face, nous avons pu mettre à l’essai un X5 actuel en version « Silver Anniversary Edition ». Il s’agit d’une édition rendant hommage aux 25 ans du véhicule, avec un style qui se veut plus aventurier, notamment grâce à des barres de toit et la possibilité de le chausser de pneus hors route si le client le souhaite. Il s’agit d’une version réservée au marché américain, la branche canadienne ayant plutôt décidé d’opter pour une éditions spéciale « 25 Jahre » (25 ans en Allemand).
Cristaux liquides et radio-cassette
Bien que BMW parle d’une couleur brun métallisé, la peinture de notre modèle d’essai tire presque sur le doré lorsqu’il est stationné au soleil. C’est probablement notre fibre nostalgique qui parle, mais nous avons apprécié les phares, la calandre et les feux arrière qui rappellent ceux que la Série 3 E46. Même 25 ans plus tard, nous trouvons que le coup de crayon initial demeure bien réalisé.
Le format contenu du premier X5 étonne quand on le place face au dernier né. Avec une longueur de 4,67 mètres, il mesure 27 cm de moins que le modèle actuel, et son empattement est plus court de 16 cm! Le poids était déjà important (2 175 kg), mais demeure bien moins élevé que le millésime 2025 qui oscille entre 2 267 et 2 528 kg.
En ouvrant la porte, on reconnaît immédiatement le design des tableaux de bord BMW de l’époque…et l’odeur caractéristique des plastiques! Notre version d’essai est dotée d’insertions en bois clair, ainsi que de sièges dont le cuir semble hésiter entre le beige et le rouge vin. Assis haut, le conducteur fait face à un combiné d’instrumentation qui vous renvoie un quart de siècle en arrière.
Deux gros cadrans pour la vitesse et le régime moteur, mais aussi un indicateur pour la température d'eau et une jauge à essence. Sans oublier le fameux économètre de BMW, dont l'utilité a toujours été discutable... Plus bas, un affichage orange à cristaux liquides apporte un complément d’informations. C’est peut-être un peu daté comparé à ce qui se fait aujourd’hui, mais c’est parfaitement lisible. Sur le tableau de bord, un minuscule écran (en couleur s’il vous plaît!) communique avec les boutons du radio-cassette situé à sa gauche. Si j’avais su, j’aurais apporté celles que j’ai gardées dans le coffre à gants de ma vieille Peugeot!
En soulevant l'accoudoir central on retrouve aussi un (très gros) emplacement pour un téléphone cellulaire, ainsi qu'un câble relié à un kit mains libres. Le nec plus ultra du début des années 2000, devenu totalement anachronique aujourd’hui. Enfin, la présence d'un véritable allume-cigare achève de replacer ce X5 dans son époque.
Un VUS à l’ancienne
Une fois la vraie clé insérée dans le barillet, le moteur démarre promptement, dévoilant une sonorité plutôt plaisante. Il s’agit du plus gros bloc disponible qui était disponible en 2001 : un V8 de 4,4 litres développant 282 chevaux et 324 lb-pi de couple. Au moment de quitter le stationnement, l’absence de caméra de recul nous rappelle que cet équipement n’était pas aussi répandu qu'aujourd'hui, même dans un véhicule de luxe. Cela dit, cela ne pose aucun problème tant la largeur de la fenestration est généreuse.
Le volant, bien qu’équipé d’une assistance, est dur à actionner comparé aux standards actuels. En plus de sa direction trop pesante à basse vitesse, nous avons trouvé les bruits de vent présents sur l'autoroute. L’isolation de la carrosserie affiche aussi quelques rides, notamment lorsqu’on roule sur une route constellée de graviers, qui rebondissent bruyamment dans les passages de roues. Cela dit, une fois lancés dans la circulation nous avons beaucoup aimé la conduite du premier X5.
Nous l’avons trouvé agréable, bien connecté à la route et doté d'un moteur affichant une belle santé, malgré une puissance bien plus faible que le modèle actuel. Le V8, souple et docile aux régimes usuels, passe un premier cap après 3 000 tr/min, puis un second à 4 000 tr/min. La sonorité devient plus évocatrice tandis que les accélérations sont énergiques. L’absence d’une sonorisation artificielle dans les haut-parleurs rend aussi l’expérience plus authentique.
La transmission à 5 rapports est moins rapide que les modèles actuels, mais fonctionne tout de même bien. La conduite est plus proche d’un authentique franchisseur, et logiquement plus rustique que le X5 vendu aujourd’hui. Mais cela n’est pas déplaisant, bien au contraire!
Retour vers le futur
En grimpant à bord d’un X5 actuel, les repères changent complètement. Le grand écran rectangulaire, divisé en deux parties (instrumentation et système multimédia) intègre la majorité des fonctionnalités du véhicule. Avec une console centrale plus haute et plus plate, le gros levier de vitesses a été remplacé par une petite commande et cohabite désormais avec la molette de commande de l’infodivertissement et les différents modes de conduite. Cela dit, il est aussi possible de passer directement par l’écran tactile.
À l’usage, l’interface est globalement intuitive, mais nous persistons à croire que le fait de devoir passer par l’écran pour régler la ventilation, la température, mais aussi le chauffage ou le refroidissement des sièges est une erreur ergonomique. Pour le reste, le X5 est un VUS statutaire, confortable et plutôt pratique, même si son hayon en deux parties (qu’il avait déjà en 1999) n’aide pas à charger des objets lourds et encombrants au fond du coffre.
Sur la route, passer d’un X5 2001 à un 2025 montre à quel point les véhicules ont gagné en raffinement au fil des années. Tout semble plus feutré, les commandes sont douces et la gestion de la température intérieure est nettement supérieure.
Sur la route, la direction est plus réactive sans être trop légère, le guidage du train avant est excellent et la tenue de route a fait un pas de géant en matière de freinage et de capacités dynamiques.
Les performances de tous les modèles sont supérieures à celles de l’ancien V8. Même un xDrive40i de base, doté d’un 6 cylindres en ligne turbo surclasse totalement l’ancien V8, avec ses 375 chevaux et 398 lb-pi de couple. Et c’est sans parler des modèles M60i (523 chevaux/553 lb-pi) et du redoutable M Competition, dont le V8 biturbo de 4,4 litres crache 617 chevaux, plus du double du premier modèle!
Au terme de cet essai, nous pensions que le premier X5 allait être complètement dépassé face à la génération actuelle. Rationnellement, la qualité des matériaux, le raffinement et les performances du X5 actuel n’ont évidemment plus rien à voir avec la première mouture.
Mais nous avons trouvé beaucoup de charme à cette première génération, qui pourrait tout à fait convenir à un usage quotidien, en été comme en hiver. Si ce modèle vous intéresse, la principale difficulté sera de réussir à en trouver un en bon état et avec un historique d’entretien suivi.
En effet, un X5 du début des années 2000 se trouve facilement sur le marché, et à des prix très bas. Le problème, c’est qu’il y a de fortes chances pour qu’il s’agisse d’un modèle négligé qui risque de vous coûter le double ou le triple dans les mois qui suivront votre achat…