Mercedes-Benz EQB 2024 : sans l’étoile d’argent tatouée sur le cœur, oubliez-le
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Lancé il y a deux ans, le Mercedes-Benz EQB est le moyen le plus abordable pour les amateurs de la marque allemande de mettre la main sur un véhicule électrique. Ajoutez à cela un design et un format de VUS compact à deux ou trois rangées de sièges, très comparables à ceux du GLB à essence, et vous obtenez à première vue un modèle intéressant pour une petite famille.
En réalité, toutefois, l’EQB se positionne nettement en retrait sur le plan technique par rapport à ses principaux concurrents et impose de bons compromis en tenant compte de sa vocation. Nous l’avons constaté en passant une semaine complète à son volant plus tôt cet automne.
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Chic mais avec un goût de vanille
Par rapport au GLB, le VUS électrique d’entrée de gamme de Mercedes-Benz se démarque surtout par sa calandre fermée – laquelle se pare maintenant de nombreuses petites étoiles à trois pointes (noires ou chromées selon le groupe d’options) – et par son choix de jantes au design aérodynamique (à moins de préférer les roues AMG également en option). Le traitement des phares et des feux arrière, qui accentue l’impression de largeur, est différent aussi.
Dans l’ensemble, c’est classique et typiquement Mercedes, mais un peu banal comparativement à certains rivaux. La silhouette plutôt carrée ne nuit pas au coefficient de traînée, qui descend à 0,28, et elle laisse de la place à un bon vitrage qui aide à la visibilité. Bémol concernant l’extérieur : le vaste creux où se cachent les essuie-glaces (là encore pour l’aérodynamisme) aura tendance à accumuler beaucoup de neige et de glace en hiver si le véhicule ne reste pas à l’abri.
Moderne et convivial
On se glisse littéralement à bord du Mercedes-Benz EQB, dont la hauteur se veut très accommodante. Par contre, les sièges que l’on y découvre s’avèrent assez fermes et donnent davantage l’impression d’être assis dessus que dedans. Ils manquent légèrement de soutien latéral dans les virages prononcés et de souplesse lors des longues sorties. Belle trouvaille : il est possible d’activer un système optionnel qui varie l’ajustement de l’assise et du dossier pour changer notre posture au volant et ainsi prévenir des courbatures.
L’habitacle séduit par son silence et sa belle présentation, encore plus le soir avec l’éclairage ambiant qui englobe les bouches de ventilation et, en option, les étoiles de la planche de bord et des portières. Le volant repensé pour 2024 est certes plus élégant, mais comporte des commandes tactiles qui exigent un fin doigté pour une bonne maîtrise en conduisant. L’agencement des matériaux est digne de mention, bien que le plastique dur qui reste à certains endroits (comme la planche de bord et la console) a de quoi décevoir.
Un écran multimédia tactile de 10,25 pouces est dorénavant inclus de série et n’oblige plus à naviguer parmi différents sous-menus, ce qui est une bonne chose. En outre, le fait de pouvoir s’appuyer sur le haut des bouches d’air centrales rend le toucher plus précis en conduisant. Le système MBUX ne manque de rien et la présentation des informations de recharge a été améliorée. Il s’accompagne aussi d’un assistant intelligent plus convivial qu’auparavant et de l’intégration sans fil d’Apple CarPlay et d’Android Auto. Lui et le tableau de bord numérique à sa gauche sont tous les deux configurables et un affichage tête haute peut s’ajouter en option. Quant aux commandes de température, la seule qui passe par l’écran est celle pour diriger la ventilation.
Oubliez la configuration à 7 places
À la deuxième rangée, l’espace ne pose pas vraiment de problème, tant pour les jambes que pour la tête, sauf que les appuie-têtes peuvent être capricieux à manipuler. Notre modèle d’essai comptait cinq places et un généreux coffre à bagages, avec un hayon mains libres optionnel (actionné par un balayage du pied sous le pare-chocs arrière) pour plus de facilité.
Croyez-le ou non, le petit EQB propose une troisième rangée de sièges moyennant un supplément de 1 105 $. Ne vous faites pas d’illusions : même des enfants s’y sentiront à l’étroit. Parlant d’espace, sachez aussi qu’il n’y a aucun coffre sous le capot à l’avant pour du chargement additionnel. En revanche, les rails de toit peuvent être pratiques.
Performances et capacités au fond du baril
Là où ça se gâte vraiment, c’est au niveau des spécifications techniques et des compétences dynamiques. Dans un premier temps, le modèle de base EQB 250+ à traction génère une maigre puissance de 188 chevaux assortie d’un couple tout de même appréciable de 284 lb-pi. Son autonomie se limite à 359 km.
À notre grande déception, Mercedes-Benz Canada a choisi pour 2024 de remplacer le modèle à rouage intégral EQB 350 4MATIC (288 chevaux, 384 lb-pi, 356 km d’autonomie) par un EQB 300 4MATIC, et ce, pour une question d’admissibilité à des subventions. Il faut donc se contenter de 225 chevaux et d’un couple de 288 lb-pi pour des accélérations vives au décollage (surtout en mode Sport), mais qui manquent rapidement de tonus par la suite (0 à 100 km/h en 8 secondes). Inutile de vous dire que l’on trouve beaucoup mieux ailleurs.
De même, l’autonomie officielle de 330 km est la pire au sein de la concurrence directe de l’EQB, à l’exception du Lexus RZ muni de l’ensemble Luxe ou Exécutif (315 km). C’est insuffisant pour un VUS à vocation familiale, conséquence d’une batterie lithium-ion de 70,5 kWh qui consomme en moyenne 24 kWh/100 km, voire 24,5 durant notre essai à des températures variant entre 3 et 15 degrés Celsius. Heureusement, par temps froid, un système de réchauffement aide à amener la batterie dans sa plage de performances et d’efficacité optimale, mais conduire ce véhicule électrique en hiver restera toujours une expérience contraignante.
Autre déception : la capacité de recharge rapide (courant continu) ne dépasse pas 100 kW, contrairement à la majorité des adversaires de l’EQB. Cela signifie qu’il faut s’arrêter plus souvent à des bornes lors des voyages et y passer plus de temps (10 à 80% en 32 minutes dans des conditions optimales). Par ailleurs, bien que le freinage régénérateur soit ajustable sur trois niveaux via les palettes au volant, le réglage le plus intense ne permet pas tout à fait une conduite à une seule pédale. Puis, quand vient le temps de faire appel aux freins traditionnels, on se surprend constamment à devoir enfoncer la pédale bien au-delà de la moitié de sa course pour obtenir le résultat voulu.
Enfin, un petit irritant que l’on ne peut passer sous silence est le bruit du mécanisme pivotant de la caméra de recul, cachée derrière le logo sur le hayon par souci d’esthétisme. Devoir l’endurer à tout bout de champ n’a rien d’amusant.
Allez magasiner ailleurs
Certes, le Mercedes-Benz EQB se veut fidèle à la réputation de confort, de technologie et de sécurité du constructeur allemand, mais ses beaux atouts ne compensent pas vraiment ses lacunes. À moins d’avoir l’étoile d’argent tatouée sur le cœur, vous serez mieux servi et plus satisfait par les Audi Q4 e-tron, Genesis GV60/GV70 Électrifié et Volvo EX40, par exemple, sans oublier le nouveau Cadillac Optiq. Espérons que la future variante électrique du Mercedes-Benz GLC sera plus convaincante.
Concernant les prix, l’EQB 250+ affiche un PDSF de base de 59 990 $ et l’EQB 300 4MATIC coûte 64 990 $ avant les divers frais totalisant pas moins de 4 835 $. Les deux se qualifient pour le rabais fédéral de 5 000 $ ainsi qu’un rabais provincial de 7 000 $ (du moins jusqu’au 31 décembre 2024, après quoi le second sera réduit à 4 000 $). Les taux d’intérêt ne sont que de 1,99% pour la location jusqu’à 48 mois et le financement jusqu’à 60 mois, certains concessionnaires offrant même 0% à leurs clients existants.