Lotus Emira - En guise d’apogée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Au fil de ses 75 années, Lotus n’a jamais fait les choses comme les autres. Il y a trois ans, cette marque légendaire a révélé le nom de sa toute dernière voiture à moteur thermique en l’inscrivant au milieu d’une route (en employant le code Morse) pour souligner l’anniversaire de son inventeur. Les premiers exemplaires de cette nouvelle Emira devraient être livrés à l’automne 2023. Une échéance déjà reportée trois fois. Nul besoin de vous hâter, cependant, puisque la production de la prochaine année est déjà entièrement réservée.

L’Emira met également le point final à une lignée de sportives à moteur central construites sur un châssis révolutionnaire, exceptionnellement léger et solide, que Lotus a dévoilé au Salon de Genève 1991. Toutes les Lotus Elise, Europa, Exige, Evora et 340R ont employé cette structure, tout comme les Opel Speedster, Vauxhall VX220 et Hennessey Venom GT, en plus de la Tesla Roadster.

Recettes raffinées et nouveautés

L’Emira repose sur une version inédite du châssis en aluminium extrudé et collé de la première Elise qu’on a baptisée Lotus Sports Car Architecture. Malgré tout, la petite dernière rappelle l’Evora, produite de 2010 à 2021, par ses proportions et sa configuration. Un poil plus étroite et longue, sa hauteur et son empattement sont par contre identiques. Son habitacle, encore très avancé, lui vaut en outre un pédalier légèrement décalé vers le centre et les mêmes seuils larges qui rendent l’accès aux sièges plus acrobatique.

L’Emira reprend aussi le même V6 de 3,5 litres conçu par Toyota, qui animait l’Evora et l’Exige. Coiffé d’un surcompresseur Edelbrock 1740, il livre 400 chevaux et 310 lb-pi avec la boîte manuelle à 6 rapports ou 317 lb-pi avec l’automatique à 6 rapports. La version de base de l’Emira sera animée par un 4 cylindres Mercedes-AMG turbocompressé de 2 litres et 360 chevaux, jumelé à une boîte à double embrayage et 8 rapports. Les premières seront cependant livrées seulement à l’été 2024, si tout va bien. À titre de référence, uniquement, son prix de départ actuel se chiffre à 96 393 $. Reconnue pour sa maîtrise inégalée du comportement routier, Lotus offre l’Emira en version Tour, pour un roulement plus souple et confortable, ou alors en déclinaison Sport, avec une suspension plus ferme et des réactions plus vives. La version à moteur V6 profite de la finesse tactile d’une servodirection hydraulique.

Les lignes et formes de l’Emira évoquent celles de l’Evija, l’hypervoiture électrique de Lotus, et sont tout aussi fonctionnelles. Les grandes écopes et ouvertures refroidissent les freins et le moteur tout en gavant son admission d’air frais. Travaillant de concert, elles soignent également l’efficacité aérodynamique sans la moindre surface mobile. L’appui au sol augmente avec la vitesse de manière uniforme sur les roues avant et arrière, pour préserver l’équilibre du comportement.

Plus accueillante

Dans l'habiatcle, tout est nouveau et axé sur la conduite. Le dessin du tableau de bord reste simple et l'on y retrouve un heureux mélange de commandes physiques et numériques. La nacelle du conducteur accueille un écran configurable de 12,3 pouces, complété par un écran central tactile rectangulaire de 10,25 pouces. L’interface multimédia a été entièrement conçue chez Lotus et accueille les connexions par Android Auto ou Apple CarPlay.

Pour une fois, rangement et commodité n’ont pas été oubliés dans une sportive. Sous la portion supérieure de la console, où sont posés sélecteur électronique ou levier de vitesses, on dispose d’un bac de bonne taille et d’une prise USB. Un coffret doublé d’un accoudoir occupe l’arrière de la console, avec une paire de porte-gobelets entre les deux. On dispose aussi d’un coffre à gants et de vide-poches assez grands pour des bouteilles d’un demi-litre dans les portières. Il faut quand même voyager léger parce que le volume du coffre, derrière le moteur à l’arrière, est de seulement 151 litres. On risque donc d’apprécier grandement les 208 litres supplémentaires situés derrière les sièges.

En toute logique, les premières Emira livrées se nomment First Edition et comportent une série d’ajouts à la configuration du modèle de base. Elles sont toutes propulsées par le V6 de 3,5 litres et leur habitacle est à la fois plus cossu et mieux équipé. On y gagne le choix de plusieurs teintes de cuir Nappa, des sièges à 12 réglages électriques avec double mémoire, encore plus d’Alcantara pour le tableau de bord, des surpiqûres contrastées et une tringlerie de boîte manuelle exposée sous un grillage. Espérons que la svelte Emira se pointera bientôt chez nous. Question de voir comment elle se débrouille face à des Corvette Z06 ou Porsche 718 Cayman GTS 4.0 qui célèbrent, elles aussi, le moteur thermique dans toute sa splendeur. Avant que tout ne devienne électrique.

Feu vert

  • Agilité probablement exceptionnelle
  • Motorisation prometteuse
  • Habitacle plus convivial

Feu rouge

  • Disponibilité limitée au départ
  • Accès aux sièges plutôt ardu
  • Solidité et durabilité à prouver

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