Buick Enclave - Spacieux et confortable, mais…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Il y a de ces véhicules qui ne sont ni laids ni beaux. Qui ne font rien de particulièrement bien, mais rien de mal non plus. Qui ne sont pas plus plaisants qu’il ne le faut à conduire, et c’est acceptable ainsi. Des VUS qui n’ont pas grand-chose pour se distinguer et qui ne proposent rien de plus ou de moins que la concurrence. Bref, il y a de ces véhicules qui sont essentiellement plates, sans saveur, sans âme et sans passion. Comme le Buick Enclave.

Contrairement à Chevrolet, à GMC et à Cadillac, Buick ne compte pas de VUS de grand format dans son catalogue. Ainsi, l’Enclave représente le plus gros VUS proposé par la marque, dont le blason ne brille presque plus au pays. La marque a introduit l’Enclave en 2008 et depuis 2018, elle commercialise la deuxième génération du modèle. En 2020, quelques changements mineurs ont été apportés : retouches esthétiques, ajout de quelques éléments de sécurité et remplacement du levier de vitesse traditionnel par une série de boutons. Pour 2024, il poursuit sa route sans amélioration majeure.

Sur le plan mécanique, la formule adoptée est fort simple. En effet, le capot de l’Enclave renferme un moteur V6 atmosphérique de 3,6 litres qui développe une puissance de 310 chevaux et un couple de 266 lb-pi. Il s’agit d’un bloc tout à fait adapté au format et à la vocation de l’Enclave. Précisons que lors d’un long périple hivernal au volant de l’Enclave Avenir, en 2022, nous avions enregistré une consommation de 12,3 L/100 kilomètres, soit une cote supérieure à celle annoncée par Ressources naturelles Canada. 

Personne ne s’attend à une conduite endiablée avec un tel véhicule et cette attente reflète la réalité. L’Enclave reste avant tout spacieux, confortable et il propose un niveau d’équipement satisfaisant. En revanche la conduite est franchement peu inspirante. Autre bémol, Buick ne propose pas de version électrifiée de son plus gros véhicule. Dans un élan spéculatif, nous estimons que le constructeur étirera quelques années l’Enclave dans sa formule actuelle et proposera éventuellement un VUS électrique bâti sur la plate-forme Ultium.

Un rouage intégral qui vous fera rager

Sur la route, le Buick Enclave ne se démarque pas particulièrement. En fait, l’un des irritants majeurs est définitivement son rouage à quatre roues motrices. Et malheureusement, il partage ce point faible avec d’autres VUS de la grande famille de General Motors. Notons au passage que l’Enclave est livré de série avec le rouage intégral. Cela dit, il faut activer manuellement le système à quatre roues motrices à l’aide d’un bouton. Certes, ce n’est pas complexe comme manipulation. Mais la grande majorité des manufacturiers concurrents proposent un système automatique qui ne demande aucune intervention du conducteur. Autrement dit, lorsque le système détecte une perte de traction des roues avant, par exemple, il enclenche pratiquement sans délai et automatiquement les quatre roues motrices. Et c’est aussi simple que ça.

Avec un véhicule comme l’Enclave, vous devez vous rappeler d'activer le rouage intégral sur une chaussée qui serait, par exemple, mouillée, glacée ou enneigée, et sur laquelle la traction serait plus difficile. De son côté, General Motors défend sa position en affirmant que sa stratégie vise à optimiser la consommation de carburant. Nous croyons plutôt qu’un rouage intégral temporaire à commande automatique optimiserait à la fois le comportement routier en hiver et la consommation de carburant en été.

Contre qui se bat-il?

Avec seulement 233 unités vendues au Québec, en 2022, le Buick Enclave est loin d’être un best-seller. En fait, il est plus juste de le qualifier de dernier de classe. Bien entendu, il attire davantage d’acheteurs ailleurs sur le continent qu’au sein de notre Belle Province. Pour vous donner une idée, c’est largement moins que les Acura MDX (662), Infiniti QX60 (485) et un peu mieux que le Lincoln Aviator (257). Bref, les ventes du Buick Enclave battent définitivement de l’aile sur notre marché. Le problèmen c'est que l’Enclave se retrouve, en quelque sorte, assis entre deux chaises dans la gamme vendue par General Motors.

Alors que les Chevrolet Traverse et GMC Acadia tentent de se faire une place parmi les VUS intermédiaires, le Cadillac XT6 évolue dans le segment des VUS intermédiaires de luxe. Où place-t-on l’Enclave? Dans une zone floue au milieu de tout ça. Il faut aussi se souvenir que nous avions observé une baisse de prix entre 2021 et 2022 destinée à la rentre plus compétitif. Depuis, Buick a corrigé à la hausse l’échelle de prix de quelques milliers de dollars. Pour toutes ces raisons, il ne peut être compétitif au sein de la catégorie des VUS intermédiaires et il n’a pas les reins assez solides pour rivaliser avec les utilitaires intermédiaires de luxe. Il demeure, essentiellement, un orphelin dans une trop grande famille.

Feu vert

  • Spacieux
  • Roulement confortable
  • Système multimédia intuitif

Feu rouge

  • Absence de version électrifiée
  • Conduite peu inspirante
  • Absence de rouage intégral automatique
  • Image de marque en difficulté

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires