Lexus ES - L'étau est serré

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Les temps sont durs pour les grandes berlines. En un an, nous avons assisté à la disparition des Dodge Charger et Chrysler 300, mais aussi de la Kia Stinger et de la Nissan Maxima. Cela fait en sorte que la Lexus Es se retrouve (théoriquement) face aux intermédiaires de luxe, comme les Audi A6, Mercedes-Benz Classe E et BMW Série5. Que ce soit au niveau des tarifs ou des prestations d'ensemble, rares sont les acheteurs de berlines allemandes qui vont hésiter avec une Lexus ES. Cela fait en sorte que l’ES se trouve désormais un peu à part dans le segment.

Il s’agit du deuxième modèle le plus ancien de la division luxueuse après la LS. Lorsque Lexus a ouvert ses portes en 1989, cette version endimanchée de la Camry était déjà présente dans la gamme du constructeur nippon. Mais, l’engouement pour tout ce qui porte l’appellation « utilitaire » de nos jours fait en sorte que la berline telle qu’on la connaît est en sérieuse perte de vitesse. En fait, les ventes de la Toyota Crown pourraient bien dicter la suite de l’histoire pour la Lexus ES. Si la maison-mère connaît du succès avec sa berline déguisée en multisegment coupé, la Lexus ES pourrait bien emprunter le même chemin. Une possibilité qui demeure purement spéculative au moment d’écrire ces lignes.

Un cocon sur roues

La mission d’une berline comme la Lexus ES est de transporter ses passagers dans le confort et le calme dignes d’un hôtel de luxe. C’est vrai qu’à ce compte, les véhicules électriques ont l’avantage de proposer une conduite silencieuse au possible. Mais peu importe la version retenue, la Lexus ES se démarque par une insonorisation si bien réalisée qu’il serait déplacé de se plaindre du ronronnement à peine perceptible du moteur thermique.  

Au-delà du confort appréciable des sièges aux deux rangées, il faut tout de même mentionner que le design de la planche de bord appartient au passé pas si lointain de la marque, et ce, même si l’écran central est passé en mode tactile depuis 2022. Une solution beaucoup plus simple que l'abominable pavé tactile apparu à la décennie précédente. Le conducteur peut désormais actionner des commandes traditionnelles pour la climatisation et le volume de la chaîne audio. Certaines touches sont trop petites ou difficiles d’accès, mais la présence de ces « bons vieux boutons » représente déjà une avancée importante.

Le choix du chef

La dernière mise à jour de la berline intermédiaire japonaise remonte à 2022. Mais le choix de trois motorisations différentes est en place depuis plus longtemps. C’est d’ailleurs la première question à laquelle doit répondre le consommateur qui considère la Lexus ES. Est-ce que ce sera le rouage intégral et le bloc atmosphérique de 2,5 litres ? À moins que le souple et puissant moteur V6 soit plus intéressant? Ou alors la version hybride, elle? Certes, l’attrait de la traction intégrale est loin d'être négligeable, surtout durant les longs mois d’hiver. Mais cette variante de la berline doit composer avec le moteur atmosphérique de 2,5 litres qui n’a rien d'excitant à proposer. Les performances sont suffisantes dans l'absolu, mais le 4 cylindres manque d'éclat. D'autre part, le rouage intégral n'est pas aussi performant que les meilleurs systèmes du marché. Tout simplement parce que ce dernier est de type réactif, contrairement aux systèmes permanents de certaines concurrentes.

Avec le moteur V6 sous le capot, la berline ES s’approche du concept original. Le seul moteur 6 cylindres livrable à bord de la grande berline est également le plus véloce des trois options mécaniques avec ses 302 chevaux. En plus d’être le plus agréable à l’oreille, le bloc de 3,5 litres de cylindrée se montre souple et même guttural lorsqu’on pousse à son maximum. Il faut l’avouer, la raison d’être de cette berline n’a rien, mais vraiment rien à voir avec les créations sportives de BMW ou Porsche. Même avec le V6, la Lexus préfère les balades tranquilles aux épisodes de conduite dynamique.

Finalement, il y a la ES 300h qui se distingue des deux autres par l'ajout d'une motorisation électrifiée. Le moteur 4 cylindres de 2,5 litres fait équipe avec un moteur électrique pour arriver à offrir une consommation moyenne qui oscille souvent sous la barre psychologique des 6 L/100 km. Bon, l’agrément de conduite n’est pas aussi élevé que dans la berline IS par exemple. Mais dans l'optique d'un achat rationnel, la facture d’essence a remplacé le plaisir de conduite dans la liste des priorités de plusieurs usagers de la route. Cette version électrifiée demeure donc le choix le plus avisé en 2024.

D’ailleurs, il aurait été intéressant de voir la technologie hybride rechargeable à bord de la Lexus ES. Le groupe motopropulseur des Toyota RAV4 Prime et Lexus NW 450h+ serait un ajout intéressant sous le capot. Toutefois, avec la baisse d'intérêt des acheteurs pour les berlines, nous comprenons la réticence du constructeur à ce sujet.

Feu vert

  • Un choix intéressant de motorisations
  • Silence de roulement
  • Écran tactile plus intuitif

Feu rouge

  • Agrément de conduite absent
  • Aucun signe de la technologie hybride rechargeable
  • Visibilité arrière limitée

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