Audi Q7 - Durango allemand?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Je vous l’accorde, la comparaison de l’Audi Q7 avec le Dodge Durango est un peu boiteuse. Quoi qu’en y pensant bien, ces deux produits sont de format comparable, proposent trois rangées de sièges, mais en étant moins spacieux que certains compétiteurs, et conservent l’offre de moteurs V8 voués à la haute performance. Qui plus est, ils sont tous deux vieillissants, figurant parmi les produits les plus âgés de leur marque respective. Faut-il donc en conclure que cette formule est celle d’une autre époque ?

Bien sûr que non, puisque le Q7 connaît encore beaucoup de succès. Un peu moins que ses rivaux plus modernes, c’est vrai. Mais ses qualités sont nombreuses, à commencer par une vocation familiale et une polyvalence supérieure à celle des BMW X5, Mercedes-Benz GLE et Porsche Cayenne. Renouvelé en 2016, le Q7 entame donc une neuvième année sans refonte complète, bien qu’il ait été modernisé au fil du temps.

Un talent à découvrir

Le Q7 n’est pas le VUS le plus ostentatoire du segment. D’ailleurs, Audi joue ici une carte de discrétion plus grande qu’avec la plupart des autres produits de facture comparable, où les RS Q8/RS7 Sportback/RS 6 Avant viennent se charger de faire tourner les têtes. Ici, et bien qu’on ait une version SQ7 capable de livrer des performances ahurissantes, la sobriété est davantage de mise. En quelque sorte, le Q7 joue une carte familiale plus grande que la concurrence, qui se traduit par une robe s’y rapprochant beaucoup plus. Une ligne fluide et sans artifice qui explique aussi sa capacité à passer facilement l’épreuve du temps. Cela dit, et lorsque la suspension pneumatique est à son plus bas niveau, le côté baroudeur, musclé et aventurier n’y est pas. Un problème que vient régler le Q8, au style peut-être plus actuel.

Sous cette robe encore élégante et dont la finition est irréprochable se trouve un habitacle faisant honneur à la réputation d’Audi en matière de luxe et de finition. Comme à l’extérieur, vous n’y trouverez pas d’artifices visant à vous en mettre plein la vue, mais sachez que le constructeur a tout de même pris soin de moderniser récemment l’environnement, qui profite des toutes dernières technologies. Cockpit virtuel et écrans numériques avec rappels haptiques font ainsi partie du poste de conduite où la finition est magnifique, et où ne se trouve aucun pavé intermédiaire pour l’utilisation des différentes fonctions. Ainsi, bien que les applications et accessoires soient très nombreux, on retrouve ici une ergonomie et une facilité d’utilisation supérieure à la compétition allemande et particulièrement, japonaise.

Les sièges proposent un confort royal avec tout l’ajustement nécessaire pour trouver une bonne position de conduite. Grâce aux piliers amincis, la visibilité est également excellente. Les multiples caméras avant et arrière permettent de faciliter les manœuvres. La rangée médiane est caractérisée par une banquette à trois places avec une partie centrale pouvant s’abaisser. Ici, pas de sièges capitaines, puisque la vocation demeure encore et toujours familiale. Maintenant, cela ne signifie pas que vos rejetons prendront plaisir à s’installer sur la banquette de troisième rangée, où l’accès comme le dégagement sont limités.

Pas de RS Q7, mais…

Audi a fait le bon choix en ne proposant pas de version RS Q7 de ce modèle. L’application d’un tel niveau de performance sied mieux au RS Q8, avec une puissance de 591 chevaux. Cela dit, le SQ7 n’est pas en reste avec ses 500 chevaux, issus d’un V8 très performant et dont la sonorité est exaltante. Non seulement apprécierez-vous la puissance, mais aussi la conduite, évidemment paramétrable selon vos moindres désirs. Littéralement vissé au sol, il affiche une maniabilité, une précision dans la conduite de même qu’une tenue de route exemplaire, y compris en sélectionnant le mode confort. Une véritable bombe aux talents insoupçonnés, et qui peut même se voir greffer un ensemble dynamique permettant une gestion active du roulis, pour des sensations encore plus sportives.

De façon plus rationnelle, dans la mesure où peut l’être l’achat d’un tel VUS, le moteur 3 litres accompagné d’un système hybridation légère permet de conserver une moyenne de consommation plus raisonnable qu’avec le V8 et de conserver un niveau de performance intéressant. Et pour cause, un couple très généreux qui facilite aussi l’attelage d’une remorque pouvant atteindre 7 700 lb comme le défunt SQ8. 

Encore une fois, la conduite du Q7 55 TFSI est remarquable, autant au chapitre de la puissance que du comportement routier. On ne lui reprocherait en fait qu'un délai de réponse à l’accélération parfois agaçant. Il s'agit de l’option la plus viable pour celui qui n’est pas en quête de performances extrêmes, mais qui recherche la meilleure polyvalence qui soit. Parce que le 4 cylindres, bien qu’en mesure d’acquitter sa tâche, devient souvent plus limité, et pour une consommation qui en réalité, n’est pas nécessairement plus basse que celle du V6.

Feu vert

  • Finition de haut niveau
  • Performantes exaltantes (SQ7)
  • Comportement routier remarquable

Feu rouge

  • Troisième banquette difficilement exploitable
  • Délai de réaction de l’accélérateur
  • Aucune version hybride rechargeable

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