Mercedes-Benz EQB - Recette équilibrée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

EQ, c’est l'appellation que Mercedes-Benz a choisie pour désigner tous ses modèles électriques. Et ces deux lettres demeureront jusqu’à ce que toute la gamme carbure exclusivement aux électrons. À ce moment-là, les cerveaux de la marque à l’étoile argentée se creuseront probablement ardemment les méninges pour dénicher une autre manière de confondre les acheteurs avec des combinaisons alphanumériques toujours plus complexes.

De fait, l’utilitaire EQB représente donc la version électrique du GLB, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Et contrairement aux autres modèles EQ de la marque, son style extérieur semble bien calqué sur son homologue thermique, avec des dimensions similaires et des différences physiques minimes. C’est une bonne chose, car même s’ils sont très aérodynamiques, les designs peu inspirants de l’EQE et l’EQS étonnent par leur infidélité envers les modèles thermiques. Eh oui, le design importe, surtout quand on parle de véhicules de prestige! L’EQB n’a pas ce problème-là. Introduit en 2022, il est monté sur la même plateforme que celle du GLB, à laquelle on a retiré la motorisation thermique, le rouage intégral et le réservoir d’essence pour intégrer deux moteurs électriques et une batterie. L’une de particularités convoitées du GLB est que, malgré son format compact, il offre une troisième rangée de siège livrable.

Une seule variante pour l’instant

Tandis que Mercedes-Benz propose l’EQB en trois variantes, dont une à traction armée d’un seul moteur à l’avant (250+), le Canada ne profite que de la 350 4Matic à deux moteurs pour l’instant. Ces deux moulins à aimants sont alimentés par une batterie de 70,5 kWh au lithium-fer phosphate (LFP). Cette déclinaison développe une puissance de 288 chevaux et un couple de 385 lb-pi, ainsi qu’une autonomie de 356 km.

Si les cotes de performance sont adéquates pour cette variante 350 4Matic, on peut dire que l’autonomie est plutôt modeste pour les standards actuels de l’industrie. De plus, même si la recharge « devrait » se faire majoritairement à la maison, les véhicules qui affichent moins de 400 km d’autonomie sont logiquement plus susceptibles de se retrouver devant un chargeur de niveau 3 pour compléter un long trajet. Et l’EQB ne brille pas dans ce contexte avec une puissance de recharge maximale décevante de 100 kW. À titre comparatif, une Tesla Model 3 peut atteindre les 250 kW.

À l’instar du design extérieur, les ingénieurs ont réussi à donner à l’EQB un caractère similaire à celui du GLB au volant. L’utilitaire électrique se démarque par une réponse prompte et naturelle à l’accélérateur, avec une direction qui livre un ressenti somme toute satisfaisant. Les ingénieurs ont savamment calibré la suspension et le châssis de l’EQB qui, malgré son poids plus élevé que celui d’un GLB, ne laisse pas transparaître ce masse additionnelle dans les virages. On n’est pas dans la sportivité ici, mais plutôt dans un dynamisme très légèrement relevé et plaisant pour un véhicule familial.

Habitacle numérique, troisième banquette en option

Pendant que plusieurs homologues EQ chez Mercedes se pavanent avec l’écran multiple Hyperscreen qui domine la totalité du tableau de bord, l’EQB fait preuve d’un peu plus d’humilité avec une paire d'écrans de 10,25 pouces. Sans être opulente, cette configuration reste très suffisante pour le commun des mortels, et donne accès à une multitude de contenus, dont l’interface Mercedes-Benz User Experience (MBUX) permettant d’effectuer des commandes vocales pour activer et désactiver divers systèmes reliés au véhicule, en plus de contrôler certains aspects de la navigation. D’ailleurs, ce système de navigation s’avère un peu capricieux.

L’habitacle de l’EQB, aussi futuriste soit-il, s’efforce d'offrir un niveau de confort et de convivialité rehaussé pour (presque) tous ses occupants. Et vous aurez probablement deviné que la troisième rangée optionnelle ne se montre pas tout à fait à la hauteur des standards établis par les deux premières. Prenez ces places d'appoint pour ce qu'elles sont, un outil de dépannage pour accueillir deux passagers occasionnels, sans devoir acheter un VUS du segment supérieur.

Le Mercedes-Benz EQB démontre un bon équilibre entre luxe et polyvalence, et entre agrément de conduite et efficacité. Hormis son autonomie et ses capacités de recharge légèrement contraignantes, l’EQB cuisine une bonne recette pour les petites familles recherchant un certain niveau de prestige dans un véhicule électrique. Avec de la place pour sept lorsque le besoin se fait sentir. Mais ces bonnes dispositions ne sont pas données : le GLB 350 4Matic affiche un prix de départ actuel de 75 700 $. Hélas, l’électrification a son prix dans le segment des véhicules électriques de luxe, et cette règle n’épargne pas les plus petits utilitaires.

Feu vert

  • Dynamique de conduite convaincante
  • Bonne polyvalence pour le segment
  • Beaucoup de technologies

Feu rouge

  • Puissance de recharge décevante
  • Troisième rangée étriquée
  • Prix élevé

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