Genesis G90 - La première classe coréenne
Genesis est officiellement née en 2016, ce qui en fait une division jeune, mais le support de Hyundai en coulisse semble quasiment infini. En moins d’une décennie, le constructeur a remodelé la plupart de ses modèles à une ou deux reprises, en plus d’avoir greffé trois modèles électriques au sein de sa gamme. Pendant ce temps, certains constructeurs n’ont même pas établi la moindre stratégie à cet égard.
La grande G90 entre dans sa deuxième année sous cette forme, assurément la plus aboutie de sa très jeune histoire. Il n’est pas déplacé de parler des deux premières G90 comme des générations les plus sobres par leur design effacé. Depuis l’an dernier toutefois, la berline pleine grandeur se positionne comme une option originale face aux noms habituels, notamment par son design, mais aussi par ses innovations. Au pays, seule la livrée à empattement régulier est disponible pour cette clientèle qui accorde beaucoup d’importance au confort et à l’espace intérieur. Au sud de la frontière, il est encore possible de commander une carrosserie courte ou allongée. Toutefois, vu le marché plus limité pour ce genre de voitures, Genesis a décidé d’y aller exclusivement avec la plus courte et la plus puissante des deux au Canada.
Ainsi, on retrouve, sous le long capot, ce moteur V6 biturbo de 3,5 litres de cylindrée secondé par un compresseur électrique et un système d’hybridation de 48 volts. Résultat : la G90 compte sur plus de 400 chevaux pour mouvoir ses deux tonnes d’acier, d’aluminium, de cuir et de boiseries exclusives. Sans surprise, la seule boîte de vitesses disponible est une unité automatique à 8 rapports, la même qui prend place à bord de tous les véhicules thermiques de la marque, tandis que le rouage intégral est également de mise dans ce paquebot coréen. Plus encore, les roues arrière sont directrices, ce qui aide lors des manœuvres un peu plus serrées en ville ou sur l’autoroute à cadence plus vive.
La première classe
Si l’extérieur attire l’œil avec ses doubles phares, ses lignes étirées et ses superbes jantes en « flocons de neige », c’est encore plus impressionnant à l’intérieur. Et comme pour la plupart de ces salons roulants, ce n’est pas seulement la planche de bord qui retient l’attention. Ce qui frappe encore plus avec Genesis, c’est que la division coréenne réussit à intégrer des habitacles exclusifs à chacun de ses modèles. Et le le plus opulent d’entre eux ne fait pas exception à cette règle.
La planche de bord mélange le classicisme et le modernisme avec ces deux écrans séparés par les extrémités de cette bande centrale, tout comme ce volant presque baroque avec son unique branche. Et ce n’est pas tout, car il y a aussi les boiseries, le cuir Nappa, les buses de ventilation dissimulées et les nombreuses commandes argentées. Bref, malgré la linéarité de cette planche de bord, il y a beaucoup d’éléments à observer à la première rangée, un commentaire qui s’applique également à l’arrière.
Commençons par parler du siège de droite qui peut soulever son repose-jambes pour donner à ce chanceux passager un espace de détente parfait pour les trajets prolongés. Au centre, une kyrielle de fonctions de confort sont offertes aux passagers de la deuxième rangée comme la position des sièges, la climatisation, l’ouverture des rideaux électriques, l’éclairage, le contrôle de la chaîne audio ou même l’ouverture automatique des portières. Oui, vous avez bien lu! Les quatre portières peuvent se refermer d’elles-mêmes, quoique cette opération demande une période d’acclimatation. Globalement, la richesse de l’habitacle de la Genesis G90 n’a rien à envier à ce qui est offert ailleurs dans le segment.
Plus sportive que prévu
Développant 409 chevaux, le groupe motopropulseur de la grande berline a tout de même fort à faire pour mouvoir sa masse importante. On ne parle donc pas d’une voiture aussi agile que la berline G70, du moins sur papier. Car dès les premiers tours de roue, la G90 surprend par son aisance à changer de cap. Bon, la voiture se montre vite sur ses patins, mais elle conserve tout de même son caractère de paquebot installé sur une suspension guimauve. Autrement dit, en mode Confort, la voiture tangue un brin dans les virages abordés avec trop de vélocité. Et bien que ce soit franchement mieux en mode Sport, qui voudrait d’une telle configuration à bord de ce salon coréen? D’ailleurs, la suspension pneumatique livrée d’office sur la G90 canadienne peut même lire les imperfections du bitume et ajuster du même coup le rebond de ses amortisseurs en temps réel.
Introduite en 2017, la Genesis G90 a grandement mûri avec cette dernière génération du modèle. La grande dame a trouvé son identité et rejoint le peloton de tête dominé par les marques allemandes. Il ne reste qu’à convaincre la clientèle habituée à ces grandes berlines européennes qu’il existe autre chose que l’étoile, l’hélice ou les quatre anneaux.
Feu vert
- Confort de la suspension pneumatique
- Direction précise
- Qualité d’exécution
Feu rouge
- Fiabilité à prouver
- Une seule livrée disponible au Canada
- Valeur de revente inférieure à la moyenne