Ferrari Purosangue - Comme prévu…

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Pendant des années, la marque au cheval cabré avait promis, juré la main sur la Bible que l’on ne l’y prendrait pas. Non, Ferrari n’aurait jamais de VUS dans sa gamme! Et puis…Bien avant la présentation du Purosangue, le monde entier avait prévu que le modèle serait un succès. Sauf que ce que personne n’avait vu venir, pas même les dirigeants du constructeur, c’est à quel point le Purosangue allait exciter les nantis de ce monde.

Le premier véhicule à 4 portes de Maranello est officiellement montré le 13 septembre 2022. Le 29 novembre, Ferrari annonce qu’il met les commandes en pause alors que les carnets sont déjà pleins pour les 2 prochaines années. Car pour continuer à contrôler le marché, maintenir l’exclusivité et son aura de sportivité, la marque s’est engagée à ne produire le VUS qu’à hauteur de 20% de son volume annuel. Un volume qui, soit dit en passant, ne cesse de monter : 11 115 exemplaires livrés en 2021, 13 221 en 2022. Ferrari devrait prochainement fabriquer 15 à 16 000 véhicules par an. Ce qui veut dire qu’à court terme, 3 000 à 3 200 Purosangue sortiront des chaînes annuellement. Mais les actionnaires, voyant les profits, ne vont-ils pas exiger d’ouvrir les vannes?

Un vrai cocon

Sous des lignes signées par le centre de style interne, dirigé par Flavio Manzoni, on perçoit une certaine familiarité avec la Roma. Comme toujours, Ferrari a développé des trésors d’ingéniosité du point de vue aérodynamique : la forme intégrale du capot a permis de créer un écoulement d’air autour du pilier A, il y a des entrées d’air autour des phares et dans les entourages de roue noirs pour guider le flux d’air sur le côté. Pas d’essuie-glace arrière, l’inclinaison de l’aileron est calculée pour diriger l’air sur la vitre et la nettoyer.

Le châssis est tout nouveau et est 30% plus rigide en torsion que celui de la GTC4 Lusso que le Purosangue remplace. S’il s’agit d’une stricte 4 places, c’est que même la console centrale arrière participe à la rigidité de l’ensemble! L’ouverture des portes arrière est motorisée et donne accès à un habitacle avec 4 sièges individuels (avec massage optionnel à l’avant, une première chez Ferrari). Pas d’écran central, le passager avant a sa propre dalle numérique tactile. Au milieu trône une molette multifonction avec affichage intégré. Un toit vitré électrochromique est proposé en option.

Festin de technologies

Le cœur de la bête est le V12 F140IA, une version spécifique au Purosangue du bloc vu sur la 812. Les systèmes d’admission, de distribution et d’échappement ont été entièrement revus tandis que les culasses sont dérivées de la 812 Competizione afin d’offrir davantage de couple sur une large plage (80% des 528 lb-pi sont disponibles dès 2 100 tr/min). Sa position centrale avant très reculée dans le compartiment moteur (on aperçoit seulement les 6 premiers cylindres capot relevé) participe à une répartition des masses quasi parfaite : 49/51%. La boîte de vitesses à double embrayage à 8 rapports est placée à l’arrière pour la même raison.

Au niveau des liaisons au sol, c’est une pure débauche technologique. Contrairement à d’autres Ferrari qui ont une suspension adaptative (avec des amortisseurs à contrôle magnétorhéologique), le Purosangue embarque une véritable suspension active, codéveloppée avec l’entreprise canadienne Multimatic. Outre le système de double vanne qui découple les caractéristiques de rebond et de compression, chaque amortisseur comprend un moteur électrique 48 volts à refroidissement liquide qui contrôle une vis fixée directement sur la tige principale. Plus besoin de barre antiroulis. Grâce à un accéléromètre 6 axes, l’électronique ajuste toutes les 50 millisecondes le mouvement de chaque roue, en pouvant appliquer plus de 500 kg de force, réduisant ainsi le roulis et le tangage tout en absorbant les irrégularités.

Les 4 roues sont motrices (évolution du système de la GTC4 Lusso avec boîte-pont à 2 rapports à l’avant), directrices (le système provient de la 812 Competizione, les roues arrière peuvent tourner indépendamment l’une de l’autre, améliorant encore la stabilité) et ont des freins en carbone-céramique Brembo. Ajoutez le contrôle vectoriel de couple à l’avant, le différentiel arrière à contrôle électronique, un ABS optimisé pour les surfaces à faible adhérence, le tout commandé par une électronique de gestion de nouvelle génération et vous obtenez l’un des VUS les plus excitants qu’il soit possible de conduire. Il y a même le contrôle de vitesse en descente!

Ferrari a mis les petits plats dans les grands pour rassurer les puristes. Le tarif est à la hauteur mais cela n’a aucune importance. En plus de sa production limitée, ce n’est pas n’importe quel nouveau riche qui pourra l’acheter. Car il faut avoir une histoire avec la marque, Monsieur! Seriez-vous plutôt intéressé par une simple Roma pour commencer?

Feu vert

  • Chant et réponse instantanée du V12
  • Suspension active impressionnante
  • VUS qui donne envie de conduire

Feu rouge

  • Réservé à la crème de la crème
  • Commandes peu intuitives… comme d’habitude
  • Coffre réduit
  • Visibilité arrière

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