Ford Escape - La "voiture" de Ford

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Avec l’abandon de l’EcoSport, l’Escape constitue le VUS d’entrée de gamme de Ford aujourd’hui. Ce produit, qui n’a plus besoin de présentation, fut le premier des trois grands à riposter au succès des CR-V et RAV4, arrivés à la fin des années 90. L’Escape, c’est aussi le premier VUS compact qui a offert une technologie hybride, laquelle fut abandonnée dès 2013 puis ramenée en 2020. Aujourd’hui, la vocation du véhicule diffère toutefois légèrement de celle des modèles de précédente génération. D’abord, parce qu’il s’agit d’un produit « d’entrée de gamme » pour le constructeur, mais aussi parce qu’il vient pratiquement jouer le rôle d’une « voiture » à côté du Bronco Sport, lequel se rapproche ironiquement de l’Escape de première génération.

À son arrivée, en 2020, cette génération de l’Escape n’a pas connu le succès escompté. Bien que plusieurs facteurs puissent expliquer cette baisse soudaine de popularité, à l'évidence, plusieurs acheteurs ont été déçus de cette nouvelle approche stylistique, manquant cruellement de caractère. Ford tente donc, avec les retouches apportées en 2023, de raviver la flamme, conscient qu’il faut aussi partager cette part du gâteau avec un Bronco Sport.

Gamme complète

Avec un choix de six variantes et quatre motorisations, l’Escape propose l’une des gammes les plus complètes du segment. Outre les retouches esthétiques qu’on lui a apportées, Ford tente une approche désormais plus sportive avec trois déclinaisons de versions ST-Line, deux d’entre elles étant équipées de série du moteur 2 litres à 250 chevaux. Cette mécanique fiable, efficace et performante, offre aussi l’avantage de pouvoir remorquer des charges atteignant 3 500 lb. Pour 4 000 $ de plus, il est possible d'opter pour la motorisation hybride. Cette dernière s’avère très efficace et sa consommation est égale à celle du RAV4 hybride, donc légèrement moindre que celle des Honda CR-V, Hyundai Tucson et Kia Sportage électrifiés.

Oui, le saut vers l’hybride est coûteux, et il l’est encore plus par rapport au moteur de base à 3 cylindres, franchement ordinaire. Il vaut mieux éviter cette mécanique, puisque ses performances et sa consommation réelle déçoivent. Cela dit, le saut vers l’hybride coûte à ce moment 6 000 $, tout ça dans l’optique d’une économie de carburant d’au mieux 2,5 L/100 km. Faites vos calculs.

Ford poursuit également son offre d’une motorisation hybride rechargeable. Dommage que depuis l’an dernier, une seule version très équipée et donc hautement coûteuse soit offerte, avec un prix de départ dépassant les 47 000 $. Encore une fois, cette technologie offre l’avantage de pouvoir rouler jusqu’à 60 km en mode tout électrique, pour ensuite passer au mode hybride où la consommation oscille alors autour des 6 L/100 km. Hélas, on ne peut pas opter pour un rouage intégral, ce que propose pourtant le Lincoln Corsair (son proche cousin), exploitant la même technologie. Autre déception, on ne bénéficie, au Québec, que d'un crédit gouvernemental de 2 500 $ (contre 5 000 $ pour l’Outlander PHEV et le RAV4 Prime). Cela fait en sorte que l’incitatif total ne se chiffre qu’à 7 500 $ pour Ford contre 10 000 $ pour Mitsubishi et Toyota. Pourtant, l’autonomie électrique se compare directement avec celle de ses rivaux, sa consommation de carburant étant de surcroît inférieure, une fois l’énergie électrique épuisée.

Dans l’ombre, et pourtant

Avec des taux de financement/location nettement plus élevés pour l’hybride rechargeable que pour les autres versions, le désintérêt du constructeur à commercialiser cette technologie (surtout populaire en Europe) se ressent. Cela n’en fait pas une mauvaise option pour autant, mais vous réaliserez qu’à prix comparable, on obtient un Mitsubishi Outlander PHEV ou même un RAV4 Prime auquel il faut concéder plusieurs avantages.

Proposant une dynamique de conduite intéressante, une tenue de route surprenante et un silence de roulement des plus honorables, l’Escape demeure de façon générale un produit de choix. Le confort de son habitacle de même que l’ergonomie d’ensemble sont également à souligner, bien que l’intégration des commandes de chauffage à même l’écran central ne soit pas la meilleure des idées. Une variante, équipée du moteur 2 litres ou de la motorisation hybride, s’avère donc attrayante, bien qu’il faille toujours rester prudent dans la sélection des options.

En fait, même s’il est difficile de prendre l’Escape en défaut considérant ses qualités d’ensemble, la facture vient toujours gâcher le bilan. Voilà d’ailleurs l’autre raison qui explique la baisse de popularité de ce produit, inintéressant en version de base (avec son moteur à 3 cylindres) et rapidement très coûteux lorsqu’on opte pour les mécaniques les plus pertinentes. Un constat que vous ferez aussi avec le Bronco Sport, certes plus joli, mais qui doit concéder à l’Escape l’argument d’un meilleur confort et celui d’une plus faible consommation.

Feu vert

  • Comportement routier honorable
  • performances et consommation (hybride)
  • Aménagement intérieur et confort
  • Capacité de remorquage (2 litres)

Feu rouge

  • Prix très élevés
  • Hybride rechargeable moins accessible et sans rouage intégral
  • Moteur 3 cylindres décevant

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