Audi A8 - À l'aube de l'ère e-tron

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Ça bouge dans le créneau exclusif des berlines pleine grandeur de luxe. Non seulement la menace coréenne, menée par Genesis, vient secouer quelque peu les standards de la catégorie, mais il y a aussi la réalité électrique qui entre en ligne de compte, notamment chez BMW avec la i7, Mercedes-Benz avec l’EQS ou même chez la concurrence plus obscure avec un joueur comme Lucid Motors et sa berline Air. Sans oublier l'incontournable Tesla, même si la Model S a pris quelques rides.

Audi est lui aussi engagé dans cette course à l’électrification, Le constructeur aux quatre anneaux comptant déjà quelques modèles alimentés exclusivement par l’électricité. Si la berline A6 e-tron est déjà en préparation, la plus grande voiture du constructeur d’Ingolstadt doit quant à elle attendre quelque peu, bien qu’il soit clair que la A8 reprendra l’essentiel de la plate-forme PPE (pour Premium Platform Electric) lorsqu’elle s’amènera sur nos routes dans quelques années. Pour l'heure, l’Audi A8 poursuit sa route sans changements majeurs cette année.

Limousine ou train à grande vitesse?

Au Canada, l’Audi A8 n’est livrable qu’en deux configurations pour 2024. La version la plus accessible est la A8 L 55 TFSI. Elle s’adresse à une clientèle qui veut par-dessus tout beaucoup d’espace à la deuxième rangée. Le « L » dans son nom signifie évidemment que l’espace ne manque pas pour les passagers assis à à l’arrière. À bord, le confort est à l’honneur, même dans la S8 qui cherche à apporter davantage de sportivité avec son moteur V8 biturbo de 4 litres. Au Canada, seul l’empattement allongé est proposé avec la S8, ce qui est ironique considérant son orientation un peu plus dynamique. Cela dit, ce n’est pas la vocation première de cette automobile.

Outre la différence d’espace pour les passagers de la deuxième rangée, l’Audi A8 accueille ses occupants avec un souci du détail et des matériaux dignes des meilleures berlines de l’industrie. La planche de bord aurait très bien pu être la même que celle du tandem A6/A7, mais il n’en est rien. L’écran central et tactile est installé au-dessus d'un autre moniteur, tactile lui aussi, qui sert d'interface pour commander tout ce qui concerne le chauffage, la climatisation et la ventilation. À bord, on sent cette volonté d'Audi d’en faire un peu plus que dans le segment inférieur. L’idée n’est pas de proposer une expérience de conduite aussi relevée que dans les modèles plus agiles de la marque. Mais plutôt de chouchouter les passagers, notamment avec des sièges fortement rembourrés.

Deux expériences de conduite bien différentes

Avec deux carrosseries et deux groupes motopropulseurs distincts, il est normal que la A8 L 55 TFSI soit celle à privilégier pour le meilleur confort. Les accélérations ne sont pas aussi électrisantes que dans la S8, car tout se fait en douceur à bord de l'A8 L. Le V6 profite tout de même d’un système hybride léger de 48 volts qui aide le moteur lors des départs arrêtés ou lorsqu’est venu le temps de dépasser sur l’autoroute. Toutegois, n’allez pas croire qu’il faille une éternité pour atteindre 100 km/h. Cela ne prend que 5,8 secondes à l'A8 L 55 TFSI, ce qui surprend pour une voiture qui accuse un poids de deux tonnes affichant une puissance maximale de 335 chevaux.

À ce chapitre, l’Audi S8 a clairement été développée pour rouler à des cadences inimaginables sur le réseau d’autoroutes sans limites de vitesse en Allemagne. Avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,9 secondes à peine, la S8 n’a rien d’une tortue en dépit du poids conséquent de son moteur V8 (2 325 kg contre 2 160 pour la A8 L 55). L'Audi A8 la plus épicée fait aussi preuve d’une belle neutralité quand la route se tortille un brin. Certes, elle n’est pas aussi nerveuse que les sportives de la marque, mais pour son gabarit, la S8 n’a pas à rougir devant les autres grandes berlines au tempérament sportif. Merci au système Drive Select qui permet de changer de mode de consuite, et d’aiguiser quelque peu le comportement routier.

Avec la multiplication des options électriques au sein de ce groupe de grandes berlines réservées à l’élite, il est écrit dans le ciel que Audi va répliquer bientôt avec une A8 électrique. L’engouement est bien réel pour ces salons roulants carburant aux électrons, simplement parce que les performances et le niveau d’exclusivité est aussi bon que dans les berlines à essence.

L’absence d’Audi dans ce segment ne nuit pas à la stratégie de la marque pour le moment. Ce délai pourrait même s’avérer payant en arrivant avec une voiture plus aboutie que la concurrence. Si Tesla a réussi à convaincre des milliers de conducteurs à troquer berline allemande contre une Model S, performante mais à la qualité d’exécution inégale, il n'y a aucune raison pour que Audi n'y parvienne pas.

Feu vert

  • Confort de roulement
  • Qualité d’exécution
  • Mécaniques bien adaptées

Feu rouge

  • Complexité de certains menus
  • Berline effacée
  • Absence d’électrification plus approfondie

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