Toyota RAV4 - Roi de la montagne

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Quand j’étais jeune, la butte de neige dans la cour d’école était le champ de bataille par excellence. On jouait au roi de la montagne, alors que celui au sommet devait défendre sa position pendant que les autres grimpaient la côte de tous les bords pour tenter de pousser le roi et prendre sa place. Dans le segment des utilitaires, c’est le Toyota RAV4 qui est roi.

Et ce, toutes catégories confondues, car il s'agit de l’utilitaire le plus vendu au pays depuis un certain temps. Le RAV4 a plusieurs tours dans son sac pour conserver sa place au sommet du proverbial palmarès des ventes, dont une gamme très complète de déclinaisons pour satisfaire tous les besoins, trois motorisations peu énergivores ainsi qu’une réputation de fiabilité, qui a toutefois montré des signes de faiblesse récemment.

Une gamme diversifiée

Introduite en tant que modèle 2019, la génération actuelle du Toyota RAV4 poursuit sa carrière sans grands changements pour 2024. Pas moins de sept déclinaisons sont offertes, la dernière ajoutée, la Woodland, reçoit des garnitures extérieures noires et de nouvelles teintes de carrosserie bicolores cette année. Les LE et XLE demeurent les plus basiques, la version SE arbore une apparence sportive, la Trail est le coureur des bois et la Limited constitue la plus cossue de la gamme.

Bien que quelques éléments cosmétiques les distinguent, toutes les variantes profitent d’un design à l’allure robuste sans excès, des proportions bien gardées et d’une polyvalence indéniable. En effet, le RAV4 est l’un des utilitaires compacts les plus volumineux, surtout en ce qui a trait au dégagement pour la tête et les épaules avant et arrière. Les Hyundai Tucson, Kia Sportage et Honda CR-V le surpassent quant à l’espace pour les jambes, mais dans le RAV4, ça passe. Avec son volume de coffre dépassant les 1 000 litres avec les sièges arrière relevés, et presque 2 000 litres avec lesdits sièges rabattus, le Toyota s’avère très logeable. Cela dit, le RAV4 Prime est légèrement moins volumineux puisqu’il cache son bloc-batteries sous le plancher.

À l’instar de la carrosserie, l’habitacle exhibe une apparence robuste et bien ficelée, avec quelques garnitures satinées pour ajouter un peu de contraste. Les points de rangement sont nombreux, les commandes de climatisation, faciles à utiliser en conduisant, néanmoins on aimerait une poignée de maintien horizontale sur l’accoudoir des portes. Le système multimédia, renouvelé l’an dernier, présente une interface plus facile à utiliser qu’auparavant. Son écran, juché sur la planche de bord, nécessite de nous étirer le bras pour l’atteindre, une manœuvre distrayante pour la personne au volant. La chaîne audio JBL dans les déclinaisons supérieures propose une belle sonorité, mais les basses sont trop prononcées.

Peu gourmand, peu importe la version

Le RAV4 se démarque avec son choix de motorisations, dont le bloc de 2,5 litres de base faisant amplement le travail pour les besoins quotidiens avec ses 203 chevaux, bien qu’il soit bruyant lors des accélérations appuyées. Il figure aussi parmi les moins énergivores du segment pour les mécaniques non hybrides avec une cote mixte ville/route aussi basse que 7,9 L/100 km. Seul le Nissan Rogue, avec son moteur à 3 cylindres fait mieux...du moins sur papier.

Le rouage intégral figure de série depuis l’an dernier, pouvant acheminer jusqu’à 50% du couple disponible aux roues arrière lors des pertes d’adhérence, et distribuer ce couple entre les deux roues arrière au besoin. Le comportement routier du RAV4 est sans histoire, sûr, sans être réellement engageant. Si l’agrément de conduite constitue un critère d’achat important, regardons plutôt le Mazda CX-5.

La motorisation hybride demeure un choix tout indiqué pour sa puissance et son rendement écologique, avec une cote mixte de 6 L/100 km (ex aequo avec celle du Ford Escape hybride), mieux que celles des Honda CR-V, Hyundai Tucson et Kia Sportage. Le RAV4 Prime et son système hybride rechargeable est le meilleur des deux mondes, ses 302 chevaux procurant de belles performances en ligne droite, alors que sa batterie de 18,1 kWh permet de couvrir des distances estimées à 68 km sur une pleine charge.

Le hic, c’est que après enquête, le RAV4 et quelques autres modèles Toyota et Lexus ont connu des problèmes de corrosion du câblage haute tension du système hybride, nécessitant des réparations de plusieurs milliers de dollars. Un problème corrigé depuis 2021 nous dit Toyota, mais la réputation de fiabilité de la marque en a pris un coup. Bien que le roi de la montagne montre des signes de faiblesse, il demeure toujours au sommet alors que la liste d’attente pour l’acquisition d’un RAV4 hybride ou RAV4 Prime est longue. Entre-temps, les RAV4 XLE et Trail proposent le meilleur rapport prix-équipement de la gamme, hybride ou non.

Feu vert

  • Polyvalence indéniable
  • Motorisations hybrides peu énergivores
  • Gamme complète et diversifiée

Feu rouge

  • Agrément de conduite ordinaire
  • Disponibilité limitée (hybride et Prime)
  • Fiabilité à long terme à surveiller (hybride et Prime)

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