Fiat 500e - Ce qui marche en Europe…
La Fiat 500, sous toutes ses versions, a connu un grand succès en Europe. Ici… c’est plus compliqué. Mais Fiat n’abandonne pas et convertit à l'électricité son sympathique "pot de yaourt", surnom donné par nos cousins français et belges. En déambulant dans les allées du Salon de l’auto de Genève, en mars 2004, personne ne se doutait de l’impact qu’allait avoir un petit concept blanc, dessiné par Roberto Giolito, qui trônait sur le kiosque Fiat.
La Trepiuno (3+1) incarnait une réinterprétation moderne de la Fiat 500, produite de 1957 à 1975. Nous étions alors en pleine vague rétro et la smart fortwo se vendait encore bien en Europe. Présentée en 2007, la « nouvelle » 500 a obtenu le titre de Voiture européenne de l’année 2008. Rapidement, on a commencé à les voir partout sur le Vieux Continent. Il faut dire qu’avec la Panda, c’est à peu près tout ce que Fiat arrivait à vendre à ce moment. La marque va se lancer dans une monoculture et décliner le nom à l’envie : 500 cabriolet, 500 Abarth, 500L, 500X, 500e…
Arrivée en Amérique du Nord en 2012, la petite citadine est bien accueillie. Cependant, comme dans les années 70, les ennuis mécaniques se multiplient et, passé l’enthousiasme initial, les ventes diminuent fortement. Ceux qui désiraient se procurer une 500 l’ont achetée, les autres n’ont pas été convaincus. Aujourd’hui, on peut encore trouver théoriquement des 500X neufs à vendre. Parce qu’économiquement, c’est plus avantageux pour Stellantis de continuer la mascarade que de démanteler le réseau. Mais dans ce contexte morose, il y a un vent d’espoir…
3+1 ≠ 4
Le renouvèlement de la 500 (d’ailleurs toujours vendue en Europe) est présenté en mars 2020 comme modèle 2021. Les différences esthétiques sont mineures. Après tout, pourquoi changer une équipe gagnante?. Trois carrosseries sont proposées : trois portes classique, découvrable, et une originale « Trei più uno » (3+1). Un hommage au concept original, avec une quatrième petite porte à ouverture antagoniste comme sur les Mazda RX-8, Saturn Ion ou, plus récemment, Hyundai Veloster. En revanche, sous le capot, c’est la révolution. La nouvelle 500 n’est plus disponible qu’en électrique. La première variante vient avec une batterie de 23,8 kWh (21,3 kWh utilisables) et un moteur développant 94 chevaux et 162 lb-pi de couple. Elle offre une autonomie de 180 km selon le cycle européen WLTP. La second utilise Un moteur de 117 chevaux et 162 lb-pi de couple associé à une batterie de 42 kWh (37,3 kWh utiles) avec une autonomie de 320 km, toujours selon le protocole WLTP.
La 500e est la première Fiat à proposer des assistances à la conduite de niveau 2. À l’intérieur, un écran de 10,25 pouces donne accès à aux fonctions Apple CarPlay et Android Auto. Malgré l’accroissement des dimensions par rapport à la version à moteur thermique, l’espace reste compté, surtout aux places arrière, et le coffre se limite à 185 litres, banquette relevée.
Mais tout ça, c’est pour l’Europe. Fiat a annoncé son intention de commercialiser la 500e en Amérique du Nord, au Salon de l’auto de Los Angeles, en novembre 2022, sans en préciser les spécifications. On peut s’attendre à ce que seule la version la plus puissante soit proposée chez nous. Son autonomie devrait alors tourner autour de 250/260 km selon le cycle EPA. La charge rapide en courant continu devrait atteindre les 85 kW, permettant de passer de 10 à 80% en environ 35 minutes. La version finale sera présentée en novembre 2023, au même salon, avec un début de commercialisation au premier trimestre de 2024. Reste la question cruciale du prix. Celui-ci est estimé autour de 40 000 dollars. CEla voudrait dire que la 500e devrait normalement avoir droit aux aides financières provinciales et fédérales.
Sportive… un peu plus
Vous vous souvenez peut-être des 500 Abarth dont le bruit chevrotant faisait le régal des oreilles dès le démarrage. Fiat entend maintenir cette « tradition » pour sa nouvelle variante électrique. Ainsi, la 500e Abarth sera équipée d’un générateur de sons rappelant les moteurs à essence. Elle offrira également une ambiance plus sportive tant à l’extérieur (aileron, diffuseur arrière) qu’à l’intérieur (sièges baquets et finition spécifique). Le moteur verra sa puissance monter à 153 chevaux et son couple, à 173 lb-pi. La batterie de 42 kWh restera la même. Un mode Tourisme limitera la puissance à 134 chevaux et le couple, à 162 lb-pi, afin de préserver l’autonomie. Fiat n’a malheureusement pas indiqué, pour le moment, si cette variante sera disponible chez nous.
Si les petites citadines ont la cote de l’autre côté de l’Atlantique, ici, c’est une autre histoire. La pression économique des prix de l’énergie ou celle de l’espace disponible pour circuler sont bien moindres. D’autres s’y sont cassé les dents (pensez à Smart). Sur le papier, la 500e vient avec quelques arguments. Dans les faits, et face à un modèle comme le Chevrolet Equinox EV, nous verrons si ses dimensions réduites et son prix un peu élitiste ne constitueront pas de gros freins à l’achat. Dans ce cas, le réseau n’y survivra pas…
Feu vert
- Design qui devrait plaire
- Concept de citadine intéressant
- La fiabilité pourrait être en hausse
Feu rouge
- Tarifs qui pourraient être dissuasifs
- Volume intérieur peu adapté à l’Amérique du Nord
- Autonomie et performance un peu justes