Kia Sportage - Marié avec enfants
Lorsque l’on décide de quitter les discothèques après avoir rencontré l’âme sœur, et de fonder une famille, notre style de vie change, bien évidemment, en devenant par la force des choses des gens plus responsables et plus matures. En général.
En passant de la quatrième à la cinquième génération l’an dernier, le Kia Sportage s’est assagi en devenant plus écoresponsable et polyvalent, tout en abandonnant un certain agrément de conduite qui le caractérisait bien. Cette nouvelle personnalité en fera toutefois un modèle plus populaire.
Parmi les grands
Lorsque les enfants arrivent dans le portrait, on cherche à se simplifier la vie en se dénichant un véhicule plus spacieux et confortable, et à ce chapitre, le Kia Sportage ne déçoit pas. Autrefois dans la moyenne de son segment, il figure maintenant parmi les plus logeables, surtout en ce qui concerne le dégagement pour les jambes à l’avant comme à l’arrière. Quand les enfants deviendront des ados, le Sportage sera toujours un véhicule pratique. Même chose pour le volume de chargement, atteignant presque les 2 100 litres avec les sièges arrière rabattus.
La présentation de l’habitacle est moderne, surtout dans les déclinaisons supérieures profitant d’une instrumentation numérique de 12,3 pouces pour le conducteur et d’un écran tactile de taille similaire pour le système multimédia. La bande de commandes à effleurement, permettant de basculer entre les réglages audio et ceux de la climatisation, divise au sein de l'équipe du Guide de l'auto. Certains apprécient, d'autres détestent. Malgré cette sophistication, les stylistes de Kia n’ont pas retiré tous les boutons physiques, et l’on a aussi conservé un traditionnel levier de vitesses. Le système multimédia, partagé dans tous les produits Kia et Hyundai, est bourré de fonctionnalités et demeure relativement simple à utiliser, que l’on soit technophile ou non.
Si la version LX de base n’est pas tellement équipée, comprenant les sièges avant chauffants, la prévention de sortie de voie et l’écran tactile de 8 pouces, la liste commence à s’allonger dans les X-Line et EX avec le volant chauffant, la clé intelligente avec démarrage à distance, la recharge sans fil et la surveillance des angles morts. Au sommet de la gamme, on a droit à une sellerie de cuir avec des surfaces à motif matelassé, des sièges avant à réglage électrique et ventilés, des sièges arrière chauffants, un hayon à commande électrique, le toit panoramique, un système de caméras à vue périphérique et une chaîne audio Harman/Kardon, entre autres.
L’électrification à la rescousse
À la base, le Kia Sportage est muni d’un 4 cylindres de 2,5 litres, produisant 187 chevaux, alors que le rouage intégral est inclus dans toutes les livrées sauf celle de base. Il s’agit d’une mécanique suffisante au quotidien, mais qui ne vous provoquera pas la chair de poule non plus. Sa cote mixte ville/route de 9,5 L/100 figure parmi les pires dans le segment avec le rouage intégral. La motorisation hybride sauve la mise, proposant 227 chevaux et une cote mixte de 6,2 L/100 km, éliminant les deux désagréments du moteur de base. Son prix de départ est plus élevé que celui du Toyota RAV4 hybride, mais plus bas que celui du Ford Escape hybride. Toutefois, à équipement égal, le tarif du Kia est comparable à celui du Toyota.
En incluant les rabais applicables pour les véhicules électrifiés, il est possible d'obtenir le Sportage hybride rechargeable pour des mensualités légèrement plus élevées à l’achat par rapport aux versions hybrides. Mais on récupérera rapidement la différence en branchant assidûment le véhicule, lui qui revendique une autonomie de 55 km en conduite 100% électrique. Sans compter que l’on profite d'une trentaine de chevaux supplémentaires sous le pied droit. Les motorisations hybrides consomment davantage que celles du RAV4 et de l’Escape, bien que les écarts soient marginaux.
Une grande différence entre l’ancien Sportage et le nouveau, c’est l’agrément de conduite. Plus grosse et plus lourde, la nouvelle génération n’affiche pas le caractère dynamique de la précédente, et manque de vivacité. Son diamètre de braquage est également passé de 10,6 à 11,8 mètres, un écart considérable. Cela dit, on ne s’achète pas un utilitaire compact pour les performances en ligne droite et dans les courbes, mais bien pour son aspect pratique. Et à cet égard, le nouveau Sportage gagne de gros points. Au moment de faire le bilan, le Kia Sportage ne révolutionne pas le segment malgré toutes ses belles qualités. On s’est contenté de rattraper la concurrence sur le plan rationnel, sans remettre en question la domination des rivaux déjà bien établis. Si ces derniers admiraient à l’occasion le côté fêtard du précédent Sportage, ils se retrouvent désormais tous avec le même style de vie plus mature, discutant entre eux de pelouse et partageant des photos de leurs enfants, plutôt que de parler de leur conquête rencontrée la veille...
Feu vert
- Grande polyvalence
- Motorisation hybride à prix accessible
- Design et ergonomie de l’habitacle
Feu rouge
- Conduite peu inspirante
- Rendement perfectible du moteur de base
- Diamètre de braquage important