Infiniti QX50/QX55 - Une vie bien tranquille

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

Question d’attirer une nouvelle clientèle, ou de rapatrier les clients perdus au fil des années, Infiniti entame une énième relance avec un logo un brin modifié, tout en réitérant sa philosophie. Bien que l’on promette un avenir tout électrique et des produits révolutionnaires depuis un bon moment, la gamme ne se renouvelle pas très rapidement. Et pour preuve, le QX50 demeure largement inchangé depuis 2019.

Bien sûr, on a eu droit à l’utilitaire coupé QX55 pour le millésime 2022, partageant architecture et mécanique avec le QX50, mais proposant une ligne de toit distincte ainsi que quelques différences en matière d’équipement et de réglage de suspensions. Essentiellement, il s’agit du même véhicule, au même titre que les confrères X3 et X4 chez BMW, Q5 et Q5 Sportback chez Audi, GLC et GLC Coupé chez Mercedes-Benz.

La réussite des stylistes

En créant le QX50, et conséquemment le QX55, les designers d’Infiniti ont réussi à concocter un véhicule chic et séduisant, sans tomber dans l’excès d’une carrosserie audacieuse qui vieillirait rapidement. De façon discutable, on peut dire que le style du QX50 demeure au goût du jour. Idem pour le QX55, bien entendu. Dans 10 ou 20 ans, ils risquent fort de ne pas avoir trop veilli.

Cette même philosophie s’applique dans l’habitacle, arborant un design sobre, mais élégant, ainsi que des matériaux de bonne facture. Contrairement à presque tous les autres constructeurs, on n’a pas encore introduit les panneaux numériques dans les produits Infiniti, les QX50/QX55 disposant toujours de cadrans analogiques et de boutons physiques pour régler la climatisation. La clientèle préférant encore une instrumentation classique sera comblée dans ces deux utilitaires compacts. En revanche, il serait grand temps de renouveler le système multimédia. La présentation sur deux écrans n’est pas vilaine, puisque l’on peut garder la carte de navigation affichée tout en parcourant les menus sur l’écran inférieur. Néanmoins, les graphiques datent d’une autre époque. Les chaînes audio Bose livrables proposent une belle sonorité, alors que la déclinaison de base des deux utilitaires se contente d’un système basique à 6 haut-parleurs.

Côté espace, le dégagement pour les jambes dans le QX50 figure parmi les pires du segment à l’avant, parmi les meilleurs à l’arrière. Pour le reste, on se situe dans la moyenne. Le volume de chargement s’avère l’un des plus vastes également, avec un volume maximal de 1 048 litres lorsque l’on relève les sièges arrière. Quant au QX55, on note une légère réduction de l’espace pour la tête et le volume du coffre chute à 762 litres. Sinon, les dimensions sont largement inchangées par rapport au QX50.

Confort plutôt que sport

Avec un seul choix de motorisation, il est clair qu’on ne cible pas directement les marques allemandes, celles-ci proposant plusieurs déclinaisons de leurs utilitaires compacts sous les bannières AMG, BMW M et Audi RS. On doit plutôt considérer les QX50/QX55 comme des rivaux aux Buick Envision, Lexus NX, Cadillac XT5 et Lincoln Corsair. Et peut-être même le Mazda CX-50. Le lancement de la génération actuelle du QX50 coïncidait avec l’introduction du moteur VC-Turbo à taux de compression variable. On nous promettait à la fois performances et économies avec ce bloc turbo de 2 litres, et le résultat reste mitigé dans les deux cas. Ses 268 chevaux sont convenables au quotidien, mais le moteur ne se démarque pas par sa vivacité. Et même si la boîte automatique à variation continue effectue bien son travail, elle n’encourage aucunement la conduite sportive. Le mode sport rend les deux utilitaires légèrement plus réactifs, sans plus, alors que des bruits de moteurs simulés se font entendre dans l’habitacle. Le mode éco raffermit l’accélérateur au point de devenir désagréable à utiliser.

Le moteur à taux de compression variable, complexe dans sa conception, s’est avéré généralement fiable jusqu’à maintenant. La cote mixte ville/route du QX50 s’élève à 9,7 L/100 km alors que celle du QX55 se chiffre à 9,4 L/100 km. Peu de concurrents non hybrides peuvent faire mieux, mais les Infiniti ne s’illustrent pas particulièrement sur ce plan. Au bout du compte, le moteur VC-Turbo n’est ni très performant, ni très économe. En passant, le remorquage n’est pas recommandé dans ces véhicules, dommage.

Au cours de 2023, la version Autograph du QX50 a été rayée de la gamme et la version Luxe I-Line a été remplacée par la Sport, arborant une apparence noircie, une calandre exclusive, des jantes noires de 20 pouces et des sièges en cuir semi-aniline, entre autres. C’est la déclinaison la plus intéressante pour le prix et l’équipement proposé. La version Essentiel du QX55 constitue également notre choix pour la même raison. Finalement, les QX50 et QX55 brillent pour leur design et leur conduite apaisante, mais si l’on préfère un véhicule à caractère sportif, ou technologiquement avant-gardiste, mieux vaut regarder ailleurs.

Feu vert

  • Confort de roulement
  • Qualité de finition de l’habitacle

Feu rouge

  • Côté sportif peu prononcé
  • Système multimédia vieillissant
  • Dégagement limité pour les jambes à l’avant

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