Land Rover Discovery - Navette britannique de luxe
Les luxueux utilitaires familiaux outillés de technologies hors route se multiplient sur le marché. Ils font souvent office de prix de consolation pour leurs propriétaires qui, à défaut de pouvoir s’amuser dans un véhicule plus fringant, sont tout de même fiers de savoir que leur monture pourra se salir quand le moment viendra. Land Rover, devenu JLR, est le pionnier en la matière. Il a amené le luxe aux capacités hors route, plutôt que l’inverse (comme le font les Allemands) avec quelques-unes des meilleures technologies de l’industrie.
Hélas, le Discovery n’échappe point aux problèmes de qualité initiale et de fiabilité associés à cette marque. Le VUS britannique est très singulier, et peu convoité dans un segment hautement concurrentiel. Ses ventes en témoignent : seulement 14 unités ont été écoulées dans la Belle Province en 2022, ce qui le classe bon dernier dans le segment des utilitaires intermédiaires de luxe.
Un duo de motorisations turbocompressées
Dans la salle des machines, le Discovery propose un choix de deux motorisations à essence, la P300 et la P360. La première exploite un 4 cylindres turbocompressé qui développe 296 chevaux et 295 lb-pi de couple. La seconde est basée sur un 6 cylindres, lui aussi turbocompressé, délivrant 355 chevaux et 369 lb-pi. Celle-ci a recours aux services d’un système d’hybridation légère accompagné d’une batterie de 48 volts qui récupère l’énergie cinétique du freinage pour utilisation future. Les deux blocs sont jumelés à une boîte automatique à 8 rapports qui envoie la puissance aux quatre roues.
Quoique performants pour leurs cylindrées respectives, ces moteurs ne se démarquent pas particulièrement lorsqu’on les compare à ce qui se fait dans le segment à l’heure actuelle. Il faut souligner que le 4 cylindres est juste pour le poids du Discovery, surtout quand il est rempli de passagers. Étonnamment, il affiche une capacité de remorquage ambitieuse avec 6 600 lb. Avec la version P360, c’est plutôt 8 200 lb que l’on peut tracter. Inutile de vous dire que la plus grosse motorisation le choix le plus intelligent. D’autant plus qu’elle est moins gourmande selon les données de Ressources naturelles Canada, avec une consommation combinée de 10,9 L/100 km contre 11,5 L/100 km pour le 4 cylindres.
Si l’on a tout de même droit à de bonnes accélérations et des reprises convaincantes sur l’autoroute grâce à l’hybridation de la motorisation P360, il n’y a rien de palpitant à dire sur la dynamique de conduite du Discovery. En contrepartie, le confort à bord est appréciable, et ce, pour tous les passagers grâce à la suspension pneumatique. Et avec son châssis solide et son rouage intégral avancé, le Discovery est particulièrement doué hors des sentiers battus, là où son système Terrain Response propose divers modes de conduite axés sur ce type d’activité, se chargeant de sélectionner les paramètres les plus appropriés pour permettre aux conducteurs téméraires de conquérir les chemins non balisés. Et si le chemin est inondé, le Discovery peut patauger aisément dans 3 pieds d’eau.
Un habitacle chic et fonctionnel
Dans l’habitacle, les occupants profitent d’une expérience Land Rover digne de ce nom. Si celui du Defender revêt un aspect robuste, et que les membres de la famille Range Rover tendent vers l’opulence, le JLR Discovery offre un entre-deux haut de gamme et bien assemblé qui répondra aux besoins familiaux. Il faut tout de même tenir compte du fait que l’accès à la troisième rangée est ardu, et l’espace que l’on y retrouve est exigu pour des adultes de taille normale. En outre, le volume de chargement derrière cette rangée est très limité comparativement à ces rivaux à trois rangées. À noter qu’il est possible de loger 80 kg de chargement sur le toit, si le besoin se fait sentir.
Le système d’infodivertissement Pivi Pro, somme toute facile d’utilisation, gère les diverses fonctionnalités dans le centre du tableau de bord, des simples fonctions de navigation aux plus complexes informations relatives à la conduite hors route. Apple CarPlay et Android Auto sont également de la partie. En dépit de cet environnement numérique, des molettes manuelles permettent de contrôler la climatisation juste en dessous, un détail apprécié dans un monde automobile de plus en plus numérique.
En dépit du fait qu’il soit unique avec son cachet britannique, confortable, polyvalent et qu'il affiche une capacité de remorquage très ambitieuse, il est difficile de recommander l'achat d'un Discovery. Il pourrait profiter d’un choix de motorisations plus élaboré (et moins énergivore), mais son plus gros handicap demeure sans contredit ses problèmes de qualité initiale et de fiabilité.
Feu vert
- Bonne polyvalence
- Comportement routier confortable
- Capacités hors route impressionnantes
Feu rouge
- Manque de fiabilité
- Peu efficace côté consommation
- Motorisation P300 trop juste en termes de puissance