Infiniti Q50 - Sur le respirateur artificiel
Si vous suivez assidûment l’actualité automobile, il ne vous aura pas échappé qu’Infiniti n’a pas vraiment le vent dans les voiles. Les modèles récemment renouvelés comme les QX50 et QX60 ne rencontrent pas le succès escompté, et le reste de la gamme est vieillissant, la Q50 en particulier. En plus d’avoir perdu sa déclinaison coupé (Q60) pour l’année modèle 2023, la berline de luxe japonaise devrait revenir inchangée pour le millésime 2024. Nous employons volontairement le conditionnel ici, car au moment où sont écrites ces lignes Infiniti n’a toujours pas communiqué sur le sort de sa dernière voiture.
Si jamais vous envisagez d’acheter une compacte de luxe, peut-être que la Q50 est apparue dans vos recherches. Et vous vous êtes peut-être posé plusieurs questions, ce qui est aussi notre cas. Est-ce qu’une mise à jour est prévue prochainement? Est-ce qu’un modèle remplaçant s’en vient bientôt? Va-t-elle être définitivement retirée de la gamme? Pour l’instant le mystère reste entier. Une chose est sûre, par contre, c’est que peu importe la décision qui sera prise par le constructeur, il ne fait aucun doute que la Q50 est plus proche de la fin de sa carrière que du début.
Performante et plaisante malgré tout
Bien que le poids des années commence à se faire sentir, il faut reconnaître que certaines qualités de la Q50 résistent aux affres du temps. Son V6 biturbo de 3 litres demeure une pièce de choix sous le capot. Alerte à bas régime, il devient plus fougueux lorsque l’on s’aventure du côté des hautes révolutions. Dans sa version la moins puissante, il développe 300 chevaux et 295 lb-pi sous le capot des modèles Pure, Luxe et Édition Signature. Des valeurs amplement suffisantes, le conducteur ne manquant jamais de pédale pour se lancer sur l’autoroute ou effectuer un dépassement.
Dans les variantes Red Sport et Black Opal, le même 6 cylindres gagne en puissance, avec 100 chevaux et 55 lb-pi de couple supplémentaires. Dans cette configuration, les accélérations et les reprises augmentent en intensité, le moteur faisant preuve d’une sacrée hargne à haut régime. Quel que soit le moteur choisi, une boîte automatique classique à 7 rapports se charge de faire tourner les quatre roues. À ce propos, sachez que le rouage intégral d’Infiniti se montre également efficace en hiver.
Volant en main, la Q50 n’affiche pas la rigueur germanique d’une BMW Série 3 ou d’une Audi A4. Elle ne peut pas non plus rivaliser avec le charme latin d’une Alfa Romeo Giulia, même s’il nous est difficile de recommander l’achat de cette dernière. Cela dit, la berline signée Infiniti ne démérite pas considérant son âge et le peu d’évolutions qu’elle a reçues. Stable dans les virages, correctement assise sur ses suspensions, elle se démarque par son roulement davantage axé sur le confort que ses concurrentes allemandes. Finalement, le bilan est tout de même positif si l’on ne s’attarde que sur les capacités dynamiques. Son principal défaut demeure le manque de communication de sa direction, un irritant qu’elle conserve depuis son lancement.
Un intérieur désuet
C’est lorsque l’on ouvre la porte que l’on comprend que l’on a affaire à une voiture âgée d’une dizaine d’années. Rien à redire concernant les sièges, qui sont confortables et qui maintiennent correctement le corps. En revanche, le design de la planche de bord vous renvoie directement au début des années 2010. La qualité des matériaux a vieilli, et peine à rivaliser avec la concurrence qui s’est intégralement renouvelée depuis. Mais le gros point noir de cet habitacle, c’est son système multimédia.
Que ce soit les graphismes surannés ou les deux écrans superposés qui compliquent les manipulations au lieu de les simplifier, le bilan est peu flatteur. Cette interface était déjà peu intuitive lorsque la voiture est sortie, elle est complètement dépassée aujourd’hui. La seule bonne nouvelle, c’est qu’Infiniti a eu la bonne idée d’y ajouter Apple CarPlay et Android Auto sans fil, ce qui devrait aider au quotidien.
Au moment de conclure cet essai, il nous est très difficile de vous recommander l’achat d’une Infiniti Q50 millésimée 2024. Performante et plutôt agréable à conduire dans son segment, elle souffre cependant d’un intérieur vieillot et d’une connectivité d’un autre âge. Dernier problème, et pas des moindres, la berline japonaise est vendue à un un prix trop élevé considérant ses prestations. C’est particulièrement vrai pour les modèles haut de gamme comme la Black Opal qui dépasse les 65 000 $. Pour vous donner une idée, une Genesis G70 3.3T Sport, aussi performante, très bien équipée, mais plus moderne et bien mieux finie coûte 61 000 $.
Feu vert
- Moteur performant
- Tenue de route efficace
- Roulement confortable
Feu rouge
- Habitacle vieillot
- Système multimédia dépassé
- N’est plus compétitive dans le segment