Honda Pilot - Comme en 2009?
Nous en sommes maintenant à la quatrième génération du Pilot. À son arrivée en 2003, son manque de caractère avait déplu à plusieurs, notamment du côté américain, puisque l’on venait là-bas de cesser la vente du Passport (clone de l’Isuzu Rodeo). À sa refonte en 2009, le Pilot revêtait donc un style beaucoup plus robuste, qui a clairement contribué à son succès. Puis, il est revenu à une esthétique plus générique pour le millésime 2016, au point où les portes coulissantes auraient pu s’y greffer sans même affecter son apparence.
Puisque seuls les fous ne changent pas d’idée, Honda est cette fois revenu à la charge avec une quatrième mouture plus costaude, plus angulaire. Une allure qui, à défaut de plaire à tous, ne déplairait à personne. Parce qu’avouons-le, le précédent Pilot a rebuté nombre d’acheteurs, malgré ses qualités, pour de simples allégeances esthétiques. Le Pilot de dernière génération affiche non seulement un design plus affirmé, mais il se rapproche aussi de celui de ses rivaux des dernières années, que sont les Hyundai Palisade, Kia Telluride et Volkswagen Atlas.
Formule évolutive
Alors que plusieurs constructeurs réinventent l’automobile à partir d’une feuille blanche, Honda évolue toujours à pas de tortue. N’y voyez-là rien de négatif, puisque les avantages de se procurer une technologie fiable et éprouvée sont également nombreux. Cela dit, dans un segment où une majorité délaisse le moteur V6, Honda choisit de nager à contre-courant.
C’est donc un V6 de 3,5 litres partiellement nouveau qui se retrouve sous le capot du Pilot, cette fois jumelé à une boîte à dix rapports. La particularité de ce V6? L’abandon du système VTEC (calage variable des soupapes), ainsi que l’adoption d’une culasse à double arbre à cames, ce qui n’a rien de révolutionnaire, mais qui constitue une première pour le Pilot. Malgré ces modifications, les cotes de consommation sont similaires à celles du précédent modèle, et même pire dans le cas de la version TrailSport (enregistrée à 12,3 L/100 km lors de nos essais).
Il est donc vrai que cette mécanique vrombit et ne s’essouffle jamais, par contre, il est décevant de la part d’un motoriste de la trempe de Honda de constater que les améliorations lui étant apportées n’ont eu aucun impact positif sur la consommation. Maintenant, il serait faux d’affirmer que le Pilot ne s’est pas amélioré. Parce qu’il est d’abord mieux insonorisé et mieux servi par sa nouvelle transmission, mais aussi parce que son rouage intégral à vecteur de couple peut être considéré comme l’un des meilleurs. Autant dans un contexte hivernal que pour l’amélioration de sa dynamique de conduite.
Son comportement routier se compare directement à celui du duo Palisade/Telluride, mais avec un zeste de dynamique et de vivacité supplémentaire. Soyez toutefois conscient que la version TrailSport, avec sa suspension raffermie et ses pneus hors route, perd en confort au nom de meilleures capacités. Une formule comparable à celle du Kia Telluride X-Pro ou du Nissan Pathfinder Rock Creek, visant à vous amener juste un peu plus loin, hors des sentiers battus.
Pour la famille
Certes, le Pilot 2024 fait soudainement très mal paraître les vieillissants Passport et Ridgeline, qui dérivent de l’ancienne mouture. Or, parce qu’il est à la fois spacieux et polyvalent, il donne également une claque au visage de la fourgonnette Odyssey. Il faut dire que tout a été fait pour que l’habitacle soit ergonomiquement optimisé, toujours dans l’optique de bien servir l’ensemble des occupants. S’installer à la troisième rangée est donc facile, même pour un adulte, les sièges se repliant et se rabattant en un tournemain. L’espace est généreux, peu importe où vous vous asseyez, et les commodités telles que les prises de recharge, porte-gobelets et rangements sont omniprésents. On y découvre chaque jour de nouvelles astuces en matière de rangement, notamment au niveau du soubassement du coffre.
Outre la version TrailSport qui reçoit deux sièges capitaine à la rangée médiane, le Pilot accueille jusqu’à huit occupants à son bord. Encore une fois, un véhicule idéal pour les familles nombreuses ou pour ceux qui recherchent l’ultime polyvalence d’un VUS intermédiaire. Maintenant, le conducteur habitué aux Honda ne sera aucunement dépaysé par le poste de conduite, dans le moule de celui des autres récents produits de la marque. Au menu, une instrumentation partiellement numérique, un écran central de 9 pouces (7 pouces pour le modèle Sport… franchement !) ainsi qu’une série de boutons physiques nécessaires aux commandes de chauffage/climatisation. Simple, efficace et sans tracas, bien qu’aucunement épatant. D’ailleurs, la clientèle du Pilot s’en moque, puisqu’elle privilégie souvent la qualité et la durabilité à l’innovation et au tape-à-l’œil. Et voilà ce que nous sert ce Pilot, qui fait mal au chapitre de la facture, bien qu’il soit un tantinet plus compétitif que son petit frère, le CR-V.
Feu vert
- Comportement routier
- Excellente motorisation
- Habitacle spacieux et polyvalent
- Qualité de fabrication
Feu rouge
- Consommation décevante
- Absence d’une motorisation hybride
- Présentation intérieure ordinaire
- Assurément convoité des voleurs