Mazda MX-30 - Vert… de jalousie
Quand on parle de véhicules verts, en particulier les 100% électriques, le MX-30 se démarque par son prix abordable, son design aguichant et sa maniabilité. Toutefois, il a plusieurs raisons d’être jaloux de la concurrence. La bonne nouvelle pour lui, c’est que trois de ses plus proches rivaux ne sont pas de retour pour 2024 : la Kia Soul EV, ainsi que la génération actuelle des Chevrolet Bolt EV et Bolt EUV.
La mauvaise? Il n’est toujours pas question d’offrir comme en Europe le modèle MX-30 e-Skyactiv R-EV, un hybride rechargeable à la manière de la défunte Chevrolet Volt. Celui-ci coupe de moitié la taille de la batterie, mais incorpore un moteur rotatif à essence (avec un réservoir de 50 litres) pour agir comme génératrice et prolonger l’autonomie. Mazda évoque plus de 640 km selon la norme WLTP qui, on le sait, est plus optimiste que celle utilisée en Amérique du Nord. Au moment d’écrire ces lignes, la compagnie nous promettait plus de détails à l’hiver 2023-2024, mais comme le très efficace moteur Skyactiv-X avant lui, le MX-30 R-EV ne semble pas prévu pour le Canada.
Pour la ville et c’est à peu près tout
Tel qu’il est depuis son arrivée en 2022, le MX-30 revendique le titre peu enviable de véhicule électrique à la plus faible autonomie sur le marché. Ses 161 km officiels arrivent en dessous de la Mini Cooper SE et bien loin des Nissan Leaf, Hyundai Kona électrique et Kia Niro EV, qui sont les autres voitures et multisegments à batterie dépourvus d’un rouage intégral en option. Difficile de voir du pays!
Pour ceux qui préfèrent sillonner la ville et les familles qui recherchent un deuxième véhicule original, le MX-30 est un choix correct. Il peut très bien assurer les déplacements quotidiens d’un grand nombre d’utilisateurs urbains. Et s’il faut s’arrêter pour recharger, la batterie de 35,5 kWh passe de 20% à 80% en 36 minutes lorsque branchée à une borne rapide à courant continu comme celles du Circuit électrique (la puissance maximale du MX-30 se limite à 40 kW, en passant). Si vous prévoyez une soirée au cinéma, la même opération via une borne à courant alternatif de niveau 2 prendra un peu moins de 3 heures, grosso modo la durée d’un bon film. Tout ça, bien sûr, s’applique dans des conditions idéales. En hiver, l’autonomie maximale a l’habitude de chuter entre 100 et 120 km, comme nos différents essais l’ont démontré. Le MX-30 ne dispose pas non plus d’un système pour préconditionner la batterie avant la recharge à une borne publique, ce qui allonge les séances.
À sa défense, le MX-30 est un véhicule fiable et sécuritaire qui n’a connu jusqu’à maintenant aucun problème important ni même de rappels. Sa légèreté et sa direction peaufinée par les habiles ingénieurs de Mazda lui confèrent en outre une belle maniabilité. Par contre, on aimerait une consommation d’énergie plus modeste dans les circonstances et davantage de fougue de la part du moteur. Ce dernier se positionne lui aussi en bas de la catégorie avec seulement 143 chevaux. Le couple de 200 lb-pi n’est intéressant que sur papier : en réalité, les accélérations et les dépassements sont laborieux, comme en témoigne le chrono affreusement lent pour passer de 0 à 100 km/h (9,7 secondes).
Problèmes d’espace et d’accès
Certes, le MX-30 est accrocheur. Tout en s’inspirant du style haut de gamme et raffiné des CX-30 et CX-5, cet utilitaire sous-compact à la silhouette de coupé ne ressemble à aucun autre véhicule électrique sur le marché. Le problème, c’est l’accès aux places arrière : Mazda a opté pour des demi-portières à ouverture antagoniste mais sans poignées extérieures, obligeant une double manipulation. Au moins, c’est mieux qu’avec la Mini qui elle n’a pas de portes arrière.
À l’intérieur, l’aménagement de la planche de bord, des écrans et du volant est très familier. Idem pour la molette de commande sur la console. Les garnitures en liège et les sièges en tissu de sources durables ajoutent un côté chic et écolo à l’habitacle. Cela dit, l’écran tactile de 7 pouces pour la climatisation qui se trouve devant le levier de vitesses est un peu contraire à la philosophie de Mazda. Dommage aussi que la banquette et le coffre (à peine plus de 400 litres) soient aussi restreints. Mais bon, n’oublions pas que la vocation première du MX-30 est celle d’un véhicule urbain pour célibataires ou couples sans enfants. On fait une croix sur le camping et les voyages… à moins de pratiquer la simplicité volontaire!
Derniers points en terminant : les deux versions du MX-30 sont assez bien équipées. Honnêtement, la GS de base s’avère suffisante. Elle comprend d’ailleurs plusieurs aides à la conduite telles que la surveillance des angles morts, le freinage d’urgence automatique et le régulateur de vitesse adaptatif. Puis, si d’autres véhicules électriques populaires font patienter leurs clients pendant de longs mois voire des années, celui-ci est disponible pratiquement sans délai étant donné la faible demande.
Feu vert
- Belle maniabilité
- Habitacle chic et écolo
- Délais de livraison très courts
Feu rouge
- La plus faible autonomie qui soit
- Accès et espace peu pratiques
- Manque de puissance