Aston Martin Vantage - Le passé et l’avenir
La Vantage vit ses dernières heures dans sa forme actuelle. Elle doit connaître un restylage significatif en cours de millésime. Retour sur une carrière glorieuse… mais mouvementée! Le nom Vantage fait presque autant partie de l’histoire d’Aston Martin d’après-guerre que l’acronyme DB (pour David Brown, repreneur de la marque en 1947 et propriétaire jusqu’en 1972). Il apparaît pour la première fois en janvier 1951 sur une évolution plus puissante de la DB2. Il revient ensuite en 1961 alors qu’Aston Martin introduit la Série 4 de la DB4.
La DB4 Vantage se distingue par ses phares carénés et son 6 cylindres en ligne alimenté non pas par deux mais par trois carburateurs SU, faisant passer la puissance à 266 chevaux. La DB4 sera produite jusqu’en 1963. En 1967, la marque lance les nouvelles DBS, faisant toujours appel au traditionnel 6 cylindres. Une option Vantage est offerte, faisant monter la puissance de 282 à 325 chevaux, encore grâce à l'ajout d'un carburateur. La DBS reçoit un V8 de 5,3 litres en 1969 et les deux moteurs cohabiteront jusqu’en 1973. Lorsque David Brown revend Aston Martin, ses repreneurs jugent nécessaire de faire disparaître les initiales DB. La DBS V8 devient simplement V8 et la DBS 6 cylindres devient Vantage, pour un an seulement.
Le nom Vantage revient en 1977 comme évolution plus performante de la V8, la puissance passant de 320 à 380 chevaux. La V8 Vantage sera commercialisée jusqu’en 1989 (y compris en version cabriolet Volante à partir de 1986). La V8 est remplacée par la Virage, qui reçoit à son tour une variante Vantage en 1993. Dotée d’ailes élargies et de deux turbocompresseurs, sa puissance atteignait entre 550 et 600 chevaux. Elle sera produite jusqu’en 2000. Enfin, la DB7 aura droit à sa version Vantage, le 6 cylindres étant remplacé par un V12 de 420 chevaux.
Tueuse de 911
L’ère actuelle de la Vantage commence en 2006. Destinée à concurrencer la Porsche 911, elle a été conçue alors qu’Ulrich Bez était PDG de la marque. Et ce dernier s’y connaît un peu en 911 puisque c’est un ancien ingénieur de chez Porsche qui a travaillé sur les Carrera RS 2.7, 930 Turbo et 993. Reposant sur l’architecture VH, elle voit ses lignes dessinées par Henrik Fisker (celui-là même qui s’apprête à commercialiser un VUS électrique). Durant ses 13 années de production, elle connaîtra un vaste nombre de variantes (V8, V12, cabriolet, GT, N400, AMR, S… et même recarrossée par Zagato) et se taillera également un joli palmarès en compétition. Sans avoir vraiment fait d’ombre à la 911, la Vantage sera tout de même un beau succès pour Aston Martin et c’est pour cela que le modèle sera renouvelé en 2018 sans changement de positionnement sur le marché.
Les lignes de la seconde génération, réalisées sous la direction de Marek Reichman, sont inspirées par celle de la DB10, véhicule construit à 10 exemplaires pour la production du 24e opus des aventures de James Bond, Spectre, sorti en 2015. La Vantage partage sa plateforme, ici raccourcie, avec la DB11. Là encore, Aston Martin multiplie rapidement les versions : V8, V12, roadster, F1 Edition, 007 Edition, AMR… ainsi qu’un Speedster sans parebrise à moteur V12 fabriqué à seulement 88 exemplaires.
Mieux connectée à son époque
En parallèle des succès en Formule 1, Lawrence Stroll semble déterminé à ne pas lever le pied en matière de développement produit. Au courant de l’année modèle 2024, la Vantage bénéficiera d’une importante remise à niveau qui lui permettra de s’aligner sur sa grande sœur, la DB12. Au moment d’écrire ces lignes, Aston Martin n’avait pas encore donné d’informations officielles. Mais, grâce à des photos espion qui circulent sur la toile, on en sait déjà un peu. La partie avant sera profondément remaniée avec une grille moins large et des phares plus grands.
Le capot intégral débordant sur les ailes devrait être remplacé par un ensemble plus conventionnel. Les côtés devraient être également redessinés pour améliorer le flux d’air et le refroidissement. Le V12 ne sera pas reconduit alors que le V8 M177 biturbo fourni par AMG devrait gagner en puissance. Pour donner un ordre de grandeur, elle est passée de 528 à 671 chevaux dans la DB12. La boîte automatique à 8 rapports d'origine ZF devrait rester au menu.
L’intérieur sera quant à lui entièrement repensé et corrigera l’un des plus gros défauts de la Vantage actuelle : son système d’infodivertissement dépassé. Plus question d’utiliser de la technologie d’ancienne génération de Mercedes-Benz. La vénérable marque anglaise a investi dans un tout nouveau système développé en interne et déjà dévoilé sur la DB12. Il permettra la navigation 3D, des mises à jour à distance et sera intégré avec une application pour téléphones intelligents. Malgré le lancement d’un modèle 100% électrique prévu pour 2025, la Vantage a encore clairement de l’avenir.
Feu vert
- Lignes toujours superbes
- Puissante « adéquate »
- Sonorité enivrante
Feu rouge
- Système multimédia à revoir
- Disparition du V12
- Pas de boîte manuelle
