BMW i4 - Avec la touche habituelle

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2024

BMW a joué d’une immense audace et englouti des milliards dans la création des i3 et i8, ses premières voitures électrifiées qui sont des classiques en devenir. Le constructeur bavarois a choisi ensuite une approche plus pragmatique pour ses véhicules électriques. Y compris les berlines i4 qui amorcent leur troisième année. Le bonheur c’est qu’elles possèdent toujours l’essentiel des vertus qui ont fait des Séries 3 les références incontournables en matière de berlines sportives ces quatre dernières décennies.

Les ingénieurs n’ont pas eu à fouiller loin pour développer la i4. Ils ont simplement attrapé la plate-forme CLAR, sur laquelle est construit quasiment tout ce qui roule avec un écusson BMW. Sans oublier la Toyota Supra. Une architecture conçue pour des motorisations thermiques, hybrides ou électriques. Les éléments du groupe propulseur électrique des i4 appartiennent par ailleurs à la 5e génération de la technologie eDrive de BMW, qui fabrique ses batteries depuis plus d’une décennie. La i4 reprend la configuration Gran Coupé, avec hayon et ligne de toit fuyante. Sous le pare-chocs, les espaces habituellement réservés aux embouts d’échappement en sont évidemment dépourvus. Le volume de la soute à bagages est correct et on l’augmente en repliant le dossier arrière, découpé en sections 40/20/40. Un bac sous le plancher permet de ranger le chargeur portatif, entre autres.

Réputation et tradition intactes

La M50 xDrive, au sommet de la gamme, est un peu plus étroite, courte et haute que la M3 Competition xDrive, le modèle thermique qui lui correspond le mieux, sur un empattement identique. Elle est cependant plus lourde de 466 kg. À cause de la batterie de propulsion, bien sûr. Celle de la i4 est haute de seulement 109 mm et fixée au plancher pour bonifier la rigidité de la coque et abaisser le centre de gravité.

Dès les premiers instants au volant de la M50 xDrive on sent que l’agilité, la stabilité et le roulement en ont profité dans la même mesure. Notez, par ailleurs, que ses cotes RNC d’autonomie et de consommation sont de 436 km et 21,9 kWh/100 km avec les roues de 19 pouces et de 365 km et 26,3 kWh/100 km avec les jantes de 20 pouces. Un écart étonnant.

Malgré son surpoids, la i4 M50 xDrive bondit de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes, franchit le quart de mille en 11,79 secondes, à 194 km/h, et passe de 80 à 120 km/h en 2,5 secondes. Elle y arrive grâce à la fonction surpuissance qui hausse le muscle de ses deux moteurs à 536 chevaux pendant 10 secondes. En comparaison, la M3 Competition xDrive à moteur biturbo de 503 chevaux est un poil plus rapide en accélération, avec des chronos de 3,3 et 11,4 secondes (à 198 km/h) et un peu moins vive en reprise avec ses 2,5 secondes. Cette année, BMW ajoute à l’écrin performance des i4 une version xDrive40 de 396 chevaux. Cette voiture est à la fougueuse i4 M50 ce qu’est l’excellente M340i xDrive à la M3, coté thermique. Son autonomie de 494 km est la meilleure de cette série mais son prix de près de 70 000 $ la prive de tout rabais gouvernemental.

Les choix rationnels

Sur l’autre plateau de la balance, on retrouve les i4 eDrive35 et i4 eDrive40, toutes deux admissibles aux rabais qui totalisent 12 000 $. La première est animée par un moteur de 281 chevaux qui l’emmène à 100 km/h en 6 secondes. Sa batterie lithium-ion d’une capacité nette de 66 kWh lui procure une autonomie de 412 km avec les roues de 18 pouces et 378 km avec celles de 19 pouces. La seconde profite d’une batterie de 83,7 kWh (81,5 utilisables) pour des cotes d’autonomie RNC de 484 km avec les roues de 18 pouces et 454 km pour les jantes de 19 pouces.

Écolo et sérieuse, la i4 eDrive40 a quand même fière allure avec le groupe M Sport et les roues de 19 pouces en option. Elle se conduit comme une vraie BMW, surtout avec la direction sport plus rapide (14,4 : 1) qui est de série pour la M50. Son train avant est précis et le confort de roulement excellent, avec la suspension adaptative et des ressorts pneumatiques autonivelants à l’arrière. Malgré le muscle plus modeste du moteur de 335 chevaux qui entraîne uniquement ses roues arrière, les accélérations sont vives. Le constructeur promet des sprints de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes. On se passe toutefois volontiers du grognement synthétique qui les accompagne.

Les i4 sont accueillantes et leur ergonomie de conduite est impeccable, comme toujours chez BMW. Le tableau de bord est sobre et dépouillé mais le grand rectangle concave qui combine un écran de 12,3 pouces pour les données et un autre de 14,9 pouces pour les réglages est superbe. Surtout que ce dernier est nourri par une interface iDrive 8 claire et rapide dont on a éliminé tous les caprices. Enfin, presque. En somme, les sveltes BMW i4 sont souvent plus chères que leurs rivales mais la qualité et la valeur sont là, sans contredit. Le plaisir et les performances aussi.

Feu vert

  • Accélérations féroces (M50)
  • Comportement et roulement soignés
  • Ergonomie et interface multimédia réussis
  • Qualité et solidité

Feu rouge

  • Autonomie moyenne (M50)
  • Lunette arrière très mince
  • Sièges un peu trop fermes
  • Sonorité synthétique ratée

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