Dodge Durango - Une année de plus
Au début de 2021, deux géants de l’automobile unissaient leurs forces pour former le groupe Stellantis, devenant du même coup le quatrième constructeur en importance à l’échelle mondiale. Avec cette fusion de plusieurs marques automobiles, le nouveau joueur formé de toutes pièces se devait de réviser certaines de ses stratégies et, forcément, d’envoyer les plus vieux modèles à la retraite. Parmi ceux-ci, le Dodge Durango, malgré sa pertinence, était tout indiqué pour être abandonné ou carrément remanié de fond en comble.
Trois ans plus tard, le multisegment à trois rangées de sièges est toujours là, et ce, malgré son âge avancé. Précisons que le Durango de troisième génération est arrivé sur le marché en 2010 en tant que modèle 2011, une éternité dans l’industrie. Pourtant, la silhouette de ce VUS de taille intermédiaire a bien vieilli, les designers de la marque ayant réussi à masquer ses rides, surtout dans les livrées plus musclées.
Un habitacle dépassé?
Toutefois, ce qui importe à bord d’un véhicule de cette trempe, c’est l’intérieur. Après tout, l’attrait principal d’un VUS familial est de transporter tout son monde dans un confort plus que respectable. Que ce soit dans une déclinaison avec les sièges capitaine à la deuxième rangée ou avec la banquette pleine, le Durango a du mal à cacher son âge. Les sièges manquent de support et ne sont pas très douillets. Et derrière, ce n’est guère mieux : la banquette de troisième rangée peut, dans le meilleur des cas, dépanner à l’occasion, mais n'espérez pas parcourir plusieurs centaines de kilomètres. D’ailleurs, lorsque tous les sièges sont utilisés, le volume de chargement n’est pas très impressionnant. C'est évidemment beaucoup mieux quand elle est repliée dans le plancher.
À l’avant, le tableau de bord du Durango vous rappelle qu'il date du début des années 2010. Les touches appartiennent à une époque révolue et les plastiques de la planche de bord et de la console centrale ne sont pas d’aussi bonne qualité que ceux des modèles plus récents dévoilés par Stellantis. Là où le gros Dodge gagne quelques points, c’est au niveau de l’ergonomie à la première rangée et via le système multimédia Uconnect qui se montre facile d’emploi. Merci aux graphiques clairs et aux menus simples! Et aussi aux multiples boutons.
V6 ou V8?
Inutile de chercher une motorisation hybride ou hybride rechargeable sous le capot du Durango, il n’y en a pas. Le « petit » moteur est le V6 Pentastar de 3,6 litres. Il ne révolutionne rien en matière de puissance ou d’agrément de conduite, mais il a cependant l’avantage de consommer moins que les V8 et de se montrer fiable. Le 6 cylindres permet aussi d’abaisser le prix d’achat dans ces éditions plus abordables : SXT, SXT Plus, GT Rallye, GT et GT Plus. La livrée Citadel est la seule de la gamme à pouvoir être équipée d’un V6 ou du « petit » V8.
À partir du niveau R/T (ou R/T Plus), seule l’option de ce même bloc V8 Hemi de 5,7 litres peut être cochée. Soulignons que le 8 cylindres le moins puissant de la gamme se marie plutôt bien avec le châssis du Durango, tandis que la boîte à 8 rapports fait également du bon boulot. Plus haut dans la gamme, le fabricant américain est passé maître dans l’art de multiplier les variantes sportives, ce qui explique la présence du V8 6,4 litres sous le capot des versions SRT 392, SRT 392 Plus ou SRT 392 Premium. Avec ce bloc, le Durango est non seulement capable de remorquer de lourdes charges, mais une fois débarrassé de son attelage, il peut jouer les trouble-fête sur une piste d’accélération.
L’amateur de muscle car obligé d'acheter un VUS peut se consoler en prenant le volant du Durango. Avec le V8 suralimenté de 6,2 litres, bon pour 710 chevaux, le Durango SRT Hellcat (disponible avec plus d’options dans les SRT Hellcat Plus ou SRT Hellcat Premium) est une pure explosion d’adrénaline chaque fois qu’il s’élance en ligne droite, surtout avec son système de départ arrêté. Il y a tellement de couple que les quatre pneus crissent lorsque le pied gauche lâche le frein!
Lancé pour l’année modèle 2021, le super VUS est revenu l’an dernier, au grand dam des acheteurs qui croyaient avoir mis la main sur un modèle limité en 2021. Malheureusement, au moment de mettre sous presse, Dodge Canada n’avait pas encore confirmé le retour du hot rod de la famille. Il est difficile de savoir ce qui adviendra du Durango après 2024. Est-ce que Dodge passera immédiatement à l’électrification ou lancera une nouvelle génération à moteur thermique? Le Durango pourrait recevoir les motorisations 6 cylindres en ligne Hurricane, tandis qu’une option hybride rechargeable se doit d’être considérée. Il reste maintenant à savoir si la division Jeep acceptera de vendre un Jeep Grand Cherokee L un peu plus cher qu’un Dodge Durango. Dans ce cas, le constructeur américain devra se montrer ingénieux dans son approche.
Feu vert
- Excellente capacité de remorquage
- Agrément de conduite (SRT et SRT Hellcat)
- Planche de bord simple
Feu rouge
- Consommation excessive (moteurs V8)
- Habitacle vieillot
- Aucune électrification