Polestar 3 2025 : se distinguer dans les hautes sphères

Points forts
  • Superbe comportement routier
  • Présentation intérieure impeccable
  • Confort des sièges
  • Gueule d'enfer
Points faibles
  • Absence de commandes physiques
  • Facture considérable
  • Consommation énergétique (Performance)
Évaluation complète

Et si l’on vous disait qu’il existe sur notre marché davantage de VUS électrifiés vendus dans les six chiffres que de voitures compactes, le croiriez-vous? C’est pourtant le cas. Acura, Audi, BMW, Cadillac, Jaguar, Lucid, Mercedes-Benz, Porsche, Rivian, Tesla et Volvo proposent avec Polestar des VUS de grand luxe, exempts de moteur à combustion. Des modèles non admissibles aux crédits gouvernementaux, et qui affichent pour la plupart une très forte dépréciation. Or, certains impressionnent plus que d’autres, et le Polestar 3 fait partie de ce groupe.

Avant de s’y attarder, rappelons que Polestar fait présentement face à un défi de taille : migrer la production de sa populaire berline Polestar 2 vers une usine située à l’extérieur du territoire chinois, conséquence de la nouvelle taxe de 100% imposée par le fédéral pour les véhicules électriques en provenance de Chine.

Puisque cette voiture est actuellement vitale pour l’entreprise, inutile de vous dire que le fabricant tentera tout ce qui est possible pour qu’il n’y ait pas de creux au niveau des stocks. Or, la situation sera différente avec le Polestar 3, produit à Ridgeville en Caroline du Sud. Une usine qui assemble également le nouveau Volvo EX90, duquel notre sujet reprend l’essentiel des éléments techniques.

Photo: Antoine Joubert

Bien sûr, le Polestar 3 ne risque pas de créer un achalandage aussi fort que la Polestar 2, étant essentiellement vendu au double du prix. Cela dit, son design audacieux et réussi pourrait attirer une clientèle en quête d’un produit distinctif, et surtout moins onéreux que les VUS rivaux de BMW et Mercedes-Benz, sur lesquels ces constructeurs doivent appliquer d’importants rabais.

Fougueux

Le Polestar 3 a fière allure avec sa patie avant inspirée du concept Precept et avec sa lunette arrière en deux sections, surplombant l’espace de chargement. Un véhicule un tantinet plus compact que certains rivaux, et dont la vocation diffère passablement de celle du Volvo EX90. Lorsque revêtu du groupe Performance, il arbore des jantes de 22 pouces et des étriers dorés, qui témoignent de son muscle. N’allez cependant pas croire que ce VUS a une force d’accélération comparable au Tesla Model X Plaid. Ce n’est pas le cas. Ici, on parle d’une puissance de 510 chevaux permettant de boucler le 0 à 100 km/h en 4,7 secondes (selon le constructeur), ce qui demeure suffisant pour vous arracher votre permis de conduire en un claquement de doigts!

Photo: Antoine Joubert

Sans adopter une conduite aussi dynamique que celle du Porsche Macan EV, le Polestar 3 impressionne néanmoins par ce vecteur de couple qui, sur l’essieu arrière, accélère la roue extérieure en virage afin d'améliorer la stabilité et la tenue de route. Une sensation surprenante, surtout avec des pneumatiques arrière plus larges et offrant plus de mordant. Au-delà de la dynamique, on remarque surtout un superbe équilibre de conduite, doublé d’une forte solidité et d’une insonorisation exceptionnelle.

Certes, les pneus de 22 pouces coûtent en confort face à ceux de 20 pouces venant de série, mais il s’agit du prix à payer pour une puissance supérieure et une tenue de route plus relevée. Sans quoi, la puissance baisse à 483 chevaux, au profit d’une autonomie majorée à 507 km (contre 449 km avec le groupe Performance). Qu’à cela ne tienne, le Polestar 3 affiche une vitesse de charge maximale de 250 kW, permettant une réalimentation quasi complète en environ 30 minutes. Un bel avantage, considérant aussi l’accès au réseau de bornes Tesla via l’adaptateur NCAS.

Photo: Antoine Joubert

Séduction à la scandinave

À bord, les similitudes avec le Volvo EX90 sont frappantes. Même écran, mêmes commandes et des sièges similaires, magnifiquement sculptés. Il ne serait d’ailleurs pas exagéré de les considérer parmi les plus confortables de toute l’industrie automobile, ceux-ci épousant à merveille les formes corporelles en raison d’ajustements multiples. Sobre et élégant, le poste de conduite revêt des matériaux de très grande qualité.

Les accents métalliques comme les boiseries sont riches, alors que l’éclairage d’ambiance se charge d’apporter un peu de chaleur. Très lumineux par le biais de son toit panoramique, l’habitacle est aussi une véritable salle de concert grâce au système audio Bowers & Wilkins à 25 haut-parleurs, faisant partie d’un groupe d’options de luxe.

Photo: Antoine Joubert

Pouvant recevoir des mises à jour infonuagiques (ce qui permettra bientôt de profiter d’Apple CarPlay), le Polestar 3 pèche par l’absence de commandes physiques. Aucun bouton ne s’y trouve pour les commandes de chauffage/climatisation, pour les sièges chauffants ou pour le réglage des rétroviseurs. Tout passe par l’écran, une solution « à la Tesla » que plusieurs manufacturiers adoptent désormais.

C’est dommage car en dépit d’un écran bien conçu (proposant d’ailleurs une belle qualité graphique), on doit obligatoirement s’y référer pour chacune des actions, et forcément quitter la route des yeux. Vous pourrez certes programmer vos paramètres pour vous faciliter la tâche, mais il est clair que certaines manœuvres que l'on ferait naturellement avec des boutons sont ici impossibles.

Photo: Antoine Joubert

Éviter la taxe de luxe?

C’est possible, dans la mesure où vous optez pour un modèle ordinaire, sans le groupe Luxe, qui ajoute à lui seul 7 000 $ à la facture. En plus du système audio évolué, ce dernier vous octroie notamment l’affichage tête haute, les essuie-glaces chauffants, la colonne de direction à réglage électrique et l’assistance de fermeture des portes. Or, avec un prix d’entrée de 95 900 $, ce seul ajout vous fait passer le seuil des six chiffres.

Cochez ensuite l’ensemble Performance et vous débourserez un second 7 000 $ portant ainsi le prix total à 109 900 $. Puis viennent les choix de peinture, de même que le groupe Lidar (conduite semi-autonome), lequel sera toutefois disponible ultérieurement. Sans oublier ses qualités techniques de véhicule électrique, qui, là aussi, font mal paraître certains rivaux.

Un véhicule certes très coûteux, mais qui demeure ironiquement compétitif sur le plan financier, face à une majorité de modèles dans le segment, chez lesquels la facture peut atteindre des sommes indécentes.

À voir aussi : Le Guide de l'auto découvre la Polestar 4

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