Honda 0 Series : au volant de la future voiture électrique de Honda
Détrompez-vous, cette voiture n’est pas la future Honda Accord Type R! Car si ses ailes élargies, ses jantes de 20 pouces et ses feux assombris lui donnent beaucoup de caractère, elle n’est cependant pas une Accord. Il s’agit plutôt d’une plate-forme en développement sur laquelle se greffe une coquille automobile. Dans ce cas-ci, la carrosserie d’une Honda Accord, bien qu’on l’ait aussi fait avec celle d’un CR-V.
C’est lors d’une présentation exhaustive concernant la future technologie électrique de Honda que l’équipe de stratèges nous a permis de prendre le volant de ces drôles de prototypes, lesquels ne verront certainement pas le jour sous cette forme. D’ailleurs, les premières esquisses de cette technologie revêtiront plutôt la robe de celle que l’on appelle la Saloon, une audacieuse berline souhaitant redéfinir l’image de marque tout en donnant le ton sur cette poussée technologique d’un constructeur qui, depuis plusieurs années, semble être sur une lancée.
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La 0 Series, c’est la nouvelle idéologie d’un constructeur qui souhaite améliorer les performances des véhicules électriques par la réduction de poids et de la taille de ses composants, par l’optimisation du volume habitable et par l’intelligence artificielle et électronique. Concrètement, une plateforme amincie et renforcée, hébergeant un ensemble de batteries ayant une autonomie minimale de 300 miles (480 km), et dont la particularité est d’être fort mince. Une structure accueillant aussi un ou deux moteurs électriques, dont la puissance individuelle est d’un maximum de 180 kW, permettant ainsi de créer différents types de véhicules, mais dont la puissance serait maximisée à 360 kW avec l’adoption de deux moteurs électriques et donc, des quatre roues motrices.
Faisant appel à un châssis dont le poids serait abaissé de 100 kg face aux standards actuels, cette plateforme s’accompagne de moteurs 40% plus compacts que ce que propose l’industrie. Honda lui greffe également des volets actifs favorisant l’aérodynamisme, un différentiel électronique à vecteur de couple et une suspension pneumatique contribuant à minimiser les mouvements de caisse et à maximiser le confort. Bref, une technologie qui semble vouloir nous en mettre plein la vue, et qui promet une autonomie remarquable considérant la taille de la batterie, grâce à une voiture qui combat le pire ennemi des voitures électriques : le poids.
C’est accompagné d’un ingénieur ayant travaillé au développement de la voiture que nous avons effectué quelques tours de piste, histoire de mieux exploiter les capacités de cette non-Accord. Elle était bel et bien dotée de deux moteurs de 180 kW (pour un total de 482 chevaux), et en dépit de son aspect « bricolé », elle donnait le ton sur le plaisir de conduire une auto électrique. Un facteur que l’on ne retrouve qu’avec de rares automobiles, telles la BMW i4 ou peut-être la Tesla Model 3. Il faut dire que l’impression de conduire une voiture à peine plus lourde qu’un modèle à essence faisait toute la différence, toujours en tenant compte qu’il s’agissait d’une voiture « Frankestein ». D’ailleurs, celle-ci était dépourvue de toute l’instrumentation normalement retrouvée à bord d’une Accord, ici remplacée par de simples cadrans numériques aux fonctions primaires.
D’une puissance digne de mention, cette voiture démontrait une fougue en accélération et une belle aisance dans les virages - conséquence d’une direction hypercommunicative, d’une suspension pneumatique adaptative et d’un vecteur de couple favorisant la stabilité en virage. Les mouvements de caisse, les transferts de masse ne semblaient plus représenter un défi pour cette voiture, qui n’avait évidemment pas tous les atouts d’un modèle de production.
Sans avoir pu obtenir de nombreux détails sur l’ensemble des technologies présentées lors de cette journée, et se trouvant dans cette voiture, on peut affirmer que l’avenir semble prometteur pour Honda dans le monde de l’électrification. Parce qu’ici, la conduite est plus amusante que la moyenne et parce que l’on nous promet un rendement énergétique exceptionnel. J’ajoute que certains de mes collègues qui ont pris le volant du « CR-V » reposant sur cette même plate-forme partageaient mon avis.
Cette technologie prometteuse embarquera dans plusieurs futurs modèles de la marque, dont certains seront assemblés à l’usine d’Alliston, en banlieue de Toronto. Pour l’heure, il est difficile de savoir quels seront ces modèles, Honda Canada précise toutefois que les premiers modèles électrifiés de la grande famille Honda ne feront pas appel à cette technologie, qui devrait arriver chez nous en cours d’année 2027. D’ici là, Acura et Honda lanceront respectivement un VUS compact électrifié, développé à l’interne, mais exploitant une technologie plus conservatrice.
Voilà qui est dommage, mais le constructeur doit précipiter les choses. D’une part pour ne pas perdre une partie de la clientèle qui le délaisse, mais aussi afin de respecter des normes de plus en plus sévères. Soulignons en terminant que tous les véhicules Acura lancés après 2025 seront exclusivement électriques, le fabricant ayant choisi de consacrer cette division à ce passage obligé qu’est l’électrification.
