Overlanding : l’expérience ultime pour les mordus de hors route et de camping
Au début de l’année, Le Guide de l’auto avait couvert le Salon de l’auto de Toronto et le kiosque de Chevrolet avait attiré notre attention. Souvent, les constructeurs automobiles ajoutent des accessoires pour renforcer les capacités ou la personnalité de leurs véhicules. Dans ce cas-ci, nous avons vu des camionnettes dont la tente était montée dans la caisse.
Cela nous a donné l’idée d’essayer l’overlanding, une manière de combiner aventure hors route et camping. Chevrolet Canada a accepté le défi et nous a fourni un véhicule pour l’occasion. Six mois plus tard, nous nous sommes dirigés vers Calabogie, en Ontario, pour assister à l’événement The Gathering, organisé par OverlandNTH. Voici notre compte-rendu, mais d’abord, un mot sur notre monture.
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Paré à l’aventure
Chevrolet nous a prêté son populaire Silverado 1500 dans sa version la plus compétente, la ZR2 Bison, laquelle possède une garde au sol plus élevée ainsi que des angles de sortie et de rampe plus agressifs que le ZR2. Elle se distingue aussi par ses pare-chocs estampés AEV (American Expedition Vehicles). N’oublions pas les diverses plaques de protection sous le véhicule qui, mentionnons-le d’avance, se sont avérées fort utiles.
Autrement offert avec un V8, notre Silverado se dotait du moteur 6 cylindres turbodiesel de 305 chevaux et 495 lb-pi de couple, marié à une transmission à 10 vitesses. Il s’agit de la meilleure configuration pour affronter les sentiers battus et les épreuves qui nous attendaient.
Sur la caisse, GM a installé un support de lit modulaire en acier provenant de la marque canadienne ORO (1 400 $) afin d’accommoder la tente repliable Roofnest (4 195 $). Pour l’ouvrir, il suffit de désenclencher les deux crochets situés à l’extrémité et elle se relève d’elle-même. Puis, il faut accrocher l’échelle sur la structure et le tour est joué! L’espace intérieur peut accueillir deux adultes et contient un matelas (plutôt ferme) ainsi que des pochettes de rangement.
Un peu de route et une formation
Le camion rempli et prêt pour le départ, nous avons mis le cap vers le Calabogie Peaks Resort, un trajet de près de trois heures. Sur la route, le Silverado ZR2 Bison se montre civilisé, bien qu’il se promène un peu sur la chaussée. Les pneus hors route, certes fort compétents, sont bruyants et certains bruits éoliens proviennent de la tente à l’arrière, mais cela n’affecte pas le comportement routier pour autant.
Nonobstant, la cabine est spacieuse et confortable. Les sièges, quoique fermes et fournissant peu de soutien, se sont avérés agréables tout au long du périple. Pour leur part, les commandes du système multimédia sont disposées de manière logique et conviviale.
Arrivés sur le site vers l’heure du midi, nous avons tout de suite participé à une formation sur les bases du hors route. Pour cela, il fallait d’abord gravir la montagne qui sert de pente de ski en hiver. Une fois au sommet, nos instructeurs ont procédé à diverses démonstrations. Sans entrer dans les détails, l’idée était de retenir l’importance de maintenir le véhicule le plus droit possible et d’emprunter le chemin proposant le moins de résistance.
Autrement dit, il faut éviter de surmonter des obstacles inutiles ou trop complexes — toujours en fonction des capacités du véhicule. Par exemple, si celui-ci doit descendre une côte, il doit demeurer sur un même plan. Ainsi, il ne doit pas avoir le devant qui plonge et qui s’incline simultanément d’un côté, sinon l’une des roues arrière pourrait se soulever de terre et réduire la traction.
D’ailleurs, nos instructeurs nous encourageaient à débarquer du véhicule avant chaque obstacle représentant un défi afin d’analyser les trajets possibles à prendre et les potentielles difficultés. Enfin, il est inutile de recourir à tous les gadgets à notre disposition en tout temps, il est préférable de les utiliser lorsque le contexte le demande. L’idée est de bien comprendre les habiletés de notre véhicule.
Alors, il est compétent, ce ZR2 Bison?
Avant d’entamer l’expérience hors route, les participants à l’événement ont été séparés en petits groupes (environ cinq) en fonction des capacités de leur véhicule. Cela déterminait les trajets et les obstacles à franchir au courant de la journée. De notre côté, nous avons été jumelés avec les véhicules les plus compétents : deux Jeep Wrangler, un Jeep Gladiator et un Toyota 4Runner. Notre guide (spotter), Tasha, était accompagnée de son fidèle chien et nous dirigeait à l’aide de son Jeep Wrangler blanc.
Dernière chose, il fallait réduire la pression des pneus afin d’augmenter la surface de contact avec le sol. Malgré toutes les options incluses sur notre camion de 103 169 $ (excluant la tente), l’appareil pour gonfler les pneus brillait par son absence. Certes, ce gadget se trouve facilement dans les commerces ou même en ligne, mais nous estimons qu’il s’agit d’un accessoire qui aurait pu être fourni de série.
Enfin prêt, notre groupe s’est dirigé vers la forêt à travers des sentiers rocailleux et parfois boueux. Le mode Normal — habituellement employé sur la route pour réduire la consommation — s’est révélé adéquat. Passages sinueux et odeur d’épinette caractérisent ce début de parcours plutôt simple, histoire de nous familiariser avec le comportement de notre immense camionnette, affectueusement surnommée Béluga par Tasha.
Les premières buttes et pentes se sont avérées des formalités pour le ZR2 Bison. Or, sa taille imposante rendait les manœuvres plus délicates : la précision et la finesse étaient de mise. Les multiples caméras placées autour de la camionnette ont été essentielles, surtout en considérant son énorme devant qui réduit la visibilité. Pour nous aider davantage, le mode Terrain a été sollicité à plusieurs reprises. Il permet une conduite à une pédale à basse vitesse et entraîne les différentiels. Il a cependant tout désengagé à quelques reprises au courant de la journée. Que s’est-il passé?
Interrogé à ce sujet, Chevrolet nous a précisé qu’il s’agit d’un mélange d’erreurs humaines et de protection de l’embrayage : « Il s’agit d’un mode à basse vitesse (1re vitesse) uniquement pour les conditions tout-terrain difficiles. Si vous choisissez la conduite à deux pédales dans ce mode, nous avons constaté qu’une forte pression sur l’accélérateur en même temps que le freinage forcera la transmission à protéger l’embrayage qui relie les différentiels avant et arrière. Cela pourrait expliquer le désengagement évoqué. La solution consiste à minimiser les sollicitations de l’accélérateur lors du freinage. »
La suite du parcours était composée de chemins simples menant vers un obstacle. La journée avançait et les défis se complexifiaient au fur et à mesure. Nous avons traversé d’autres sentiers boueux, franchi des rochers de diverses tailles ainsi que des pentes abruptes. Il y avait même des passages à gué où l’eau pouvait dépasser la hauteur du pare-chocs avant. Vous l’aurez compris, le ZR2 Bison peut surmonter n’importe quoi… ou presque. En fait, sa longueur le handicape lorsqu’il est temps d’aborder des dénivelés importants. Pour éviter d’endommager le pare-chocs arrière, nous nous sommes abstenus de certains défis.
Par ailleurs, les plaques de protection se sont avérées utiles, car la hauteur du camion était parfois insuffisante. En y repensant, il aurait fallu gonfler les pneus pour regagner les 11,2 pouces de garde au sol. Rappelons-le, la pression avait été réduite (de 35 à 25 psi) en matinée. Les pneus Goodyear Wrangler Territory MT de 33 pouces ont su démontrer leur rigidité et efficacité : nous n’avons pratiquement jamais perdu de l’adhérence.
Une autre aventure
Somme toute, le Chevrolet Silverado 1500 ZR2 Bison s’avère compétent non seulement en dehors des sentiers battus, mais aussi sur la route. Ajoutez la tente montée au-dessus de la caisse et vous obtenez la machine ultime pour faire littéralement n’importe quoi ou presque…
À la suite de cet événement et face à l’engouement de l’aventure, force est d’admettre que l’overlanding est le loisir par excellence à découvrir pour les mordus du camping et du hors route!
