Véhicules électriques : un record de ventes au Québec au deuxième trimestre
Depuis l’annonce de la réduction et de l’abolition des incitatifs pour l’achat des véhicules électriques en mars dernier, une véritable course contre la montre s’est amorcée chez les consommateurs.
Plus de 33 900 véhicules électriques ont été achetés sur le sol québécois lors du deuxième trimestre, selon Statistique Canada. Un record absolu pour le Québec.
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Ces résultats sont survenus dans les mois après l’annonce du gouvernement de François Legault. Coïncidence? Pas vraiment. C’était l’effet attendu alors que la subvention gouvernementale provinciale est de 7 000 $ et celle du fédéral, de 5 000 $. Un montant alléchant qui a incité plusieurs consommateurs à passer à l’action plus tôt que prévu.
« La réduction des incitatifs a été un facteur dans ma décision, raconte Lucie Bégin, qui loue une Kia EV6 depuis le mois de juin. Le montant de la subvention est quand même intéressant. Le 3 000 $ de plus est quand même appréciable. »
Malgré les économies d’essence, elle estime que les paiements de son véhicule sont assez élevés.
Quant à lui, David Beauséjour a aussi accéléré son processus d’achat du deuxième véhicule électrique de sa petite famille.
« Ça a aidé notre décision, explique-t-il. Quand j’ai comparé les prix entre un véhicule à essence et un électrique avec le même type d’équipements, mon véhicule à essence me revenait beaucoup plus cher même si je n’appliquais pas les subventions. J’aurais été déçu de ne pas avoir le 10 000 $ de subventions, mais j’aurais choisi l’électrique de toute façon.»
Il y a maintenant près de 300 000 véhicules électriques sur les routes du Québec. L’objectif du gouvernement est d’atteindre 2 millions de voitures d’ici 2030.
De l’incertitude à l’horizon?
Toutefois, malgré les ventes excellentes depuis le début de 2024, les concessionnaires québécois appréhendent la réduction et l’arrêt des subventions pour véhicules électriques d’ici la fin de 2026.
À plusieurs endroits dans le monde, la décision d’abolir les incitatifs a provoqué une chute importante des ventes de véhicules électriques lors des années suivantes. L’an dernier, en Allemagne, les ventes ont chuté de 40%.
« À mesure que les gouvernements se désinvestissent financièrement du projet de transition, c’est notre industrie et notre projet collectif qui en pâtissent , explique Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec. Les investissements sont primordiaux pour l’atteinte des cibles fixées par le gouvernement dans cette transition énergétique. On avance avec un plan qui évolue au rythme des décisions budgétaires. »
Il n’est pas impossible que les deux derniers trimestres de 2024 soient similaires à celui qui s’est déroulé entre avril et juin. Les concessionnaires ont les stocks nécessaires pour répondre à la demande.
L’exemple de la Colombie-Britannique
Pour sa part, Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada, est moins pessimiste par rapport aux prochaines années. Il cite la Colombie-Britannique en exemple.
« Il y a trois ans, ils ont réduit leur subvention de 7 000 $ à 4 000 $, souligne-t-il. Les ventes ont tout de même continué d’augmenter après la baisse. Je m’attends potentiellement à la même chose pour le Québec. »
De plus, l’écart de prix entre les véhicules à essence et électriques est en train de se rétrécir.
« Ils sont en train de devenir de plus en plus compétitifs, ajoute Breton. Les gens sont en train de s’en rendre compte en faisant leurs calculs et en regardant les offres des différents constructeurs. »
Véhicules électriques vendus au deuxième trimestre de 2024 par province
- Québec : 33 911
- Ontario : 14 377
- Colombie-Britannique : 12 171
Depuis le début de 2024
- Québec : 57 387
- Ontario : 25 403
- Colombie-Britannique : 22 306
(données de Statistique Canada)
