Infiniti QX80 2025 : une belle amélioration!
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Infiniti renouvelle enfin son fer de lance après de nombreuses années d’immobilisme. En effet, le modèle sortant a conservé un design identique de 2017 à 2024 et l’intérieur modernisé, s’il avait un peu aidé, ne suffisait pas à rendre le QX80 compétitif dans un segment difficile à percer.
Avec son modèle 2025, le constructeur a fait table rase du passé en revoyant son véhicule de fond en comble. Cela commence à l’extérieur, avec un design complètement modernisé et plus en phase avec ce que la marque propose depuis plusieurs années. Inspiré du concept QX Monograph que nous avions pu approcher il y a quelques mois, le nouveau QX80 conserve la même calandre caractéristique.
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Le bureau de design dit s’être inspiré de la forêt de bambous que l’on retrouve à Kyoto, tandis que les phares rappellent les touches d’un piano. À l’arrière, la bande lumineuse formant les feux arrière est censée représenter le reflet des lumières d’une ville ondulant sur de l’eau. Nous vous laissons juger de la ressemblance avec ces éléments, mais ce que nous pouvons vous dire, c’est que le véhicule est massif mais plutôt élégant lorsqu’on le regarde de près.
Un intérieur accueillant et très technologique
Pour l’intérieur, Infiniti s’est inspiré des sièges cossus d’un avion privé, avec un certain succès. Oubliez l’habitacle un peu bas de gamme du modèle sortant, le nouveau QX80 a nettement relevé la barre! Dans notre modèle d’essai Autograph, le plus haut de gamme, les plastiques et les cuirs étaient aussi plaisants à la vue qu’au toucher.
La place abonde dans les deux premières rangées. C’est évidemment moins bon à la troisième rangée, même si le dégagement pour la tête et les jambes demeure suffisant pour des adultes. Les deux premières rangées intègrent aussi des sièges chauffants et ventilés de série, et peuvent recevoir un système de massage en option. Moyennant un surplus, il est même possible d’obtenir un système biométrique à la deuxième rangée. Ce dispositif fait en sorte que la puissance de la climatisation s’ajuste automatiquement en fonction de la température corporelle des occupants.
Le volume du coffre est réduit quand tous les sièges sont utilisés (623 litres) mais il peut contenir une énorme quantité d’affaires une fois les deux dernières rangées escamotées (2 860 litres!).
Technologiquement, Infiniti a pris un virage important, dotant le QX80 des derniers raffinements en la matière. La planche de bord intègre deux écrans de 14,3 pouces ainsi qu’un panneau haptique remplaçant les molettes et boutons. Si les commandes ont bien fonctionné durant notre essai, nous avons trouvé l’interface chargée. Cela oblige à quitter la route des yeux, ce qui n’était pas le cas avant.
Recevant des caméras un peu partout, le QX80 peut vous renseigner sur tout ce qu’il se passe autour de vous. Grâce à une caméra à très grand angle, il est même possible d’afficher ce qu’il se passe loin devant soi sur la totalité des écrans qui font face au conducteur. Cela permet de repérer un danger lorsque l’on avance à une intersection partiellement cachée par des voitures stationnées par exemple. Et si un croisement un peu dangereux se trouve sur votre route chaque matin, il est possible d’indiquer au véhicule d’afficher la caméra grand angle chaque fois que le QX80 arrivera à proximité.
Enfin, Infiniti mise beaucoup sur la chaîne audio haute fidélité réalisée en partenariat avec Klipsch. La version de base compte 12 haut-parleurs, ce chiffre grimpant à 24 pour la version évoluée. Nous avons effectivement trouvé la qualité d’écoute remarquable, le conducteur profitant de haut-parleurs positionnés directement autour de son appuie-tête. Lorsque l’on utilise la navigation, la voix du GPS est clairement audible pour le conducteur, qui entend parfaitement les instructions même si les autres occupants discutent à bord.
Précisons tout de même que nous avons connu quelques difficultés informatiques avec un écran noir durant la navigation, et des problèmes pour connecter un téléphone via Apple CarPlay. Espérons que ces soucis n'affecteront pas les futurs acheteurs...
Conduite modernisée, performances améliorées
Après de (trop!) nombreuses années de bons et loyaux services, le bon vieux V8 atmosphérique de 5,6 litres laisse sa place à un V6 biturbo de 3,5 litres. La puissance est revue à la hausse (450 chevaux, 50 de plus qu’avant) tout comme le couple, qui culmine à 516 lb-pi, soit 103 de plus que le modèle antérieur. La transmission a aussi été revue, une automatique traditionnelle à 9 rapports remplaçant l’unité précédente qui en comptait 7. Enfin, la capacité de remorquage reste stable à 8 500 lb.
Du côté du châssis et des trains roulants, le constructeur a muni son QX80 d’un nouveau châssis annoncé comme plus rigide, d’une suspension pneumatique ajustable ainsi qu’une gestion électronique plus poussée. Ces éléments amélioreraient la maniabilité et l’efficacité sur la route, selon Infiniti.
Moins engourdi mais pas vraiment dynamique
Dès les premiers tours de roue, c’est surtout le confort et le très bon niveau d’insonorisation qui séduisent à bord du véhicule. Bien calé dans des sièges au confort royal, le conducteur peut faire défiler les kilomètres sans fatigue. Les suspensions font un travail remarquable, absorbant parfaitement les irrégularités du revêtement.
Un peu moins engourdi qu’avant, n’allez pas croire que le QX80 est devenu un VUS dynamique et tranchant comme un BMW X7. S’il est plus stable sur ses appuis, il n’apprécie toujours pas de se faire malmener. Son poids élevé, avoisinant les 2 700 kg, se fait aussi sentir dans les virages. Quant au freinage, la puissance de ralentissement est adéquate, mais le mordant nous a semblé un peu timide. Une caractéristique que l’on retrouvait déjà dans l’ancien QX80.
Véhicule autoroutier par excellence, le plus gros VUS d’Infiniti est très à l’aise dans cet exercice. D’autant plus qu’il est doté du dernier système d’assistance à la conduite ProPilot 2.1. Celui-ci, notablement amélioré, conserve mieux sa trajectoire qu’avant et la conduite est plus fluide dans les enchaînements de virages à haute vitesse. Cela dit, nous avons dû reprendre le contrôle sur une partie plus sinueuse à 80 km/h en descente, le véhicule était en train de perdre le fil, n’arrivant plus à anticiper les différents virages. Revenus sur une portion rectiligne, nous avons pu tester le changement de voie automatique, qui a bien fonctionné sur une route où le trafic était fluide.
Concernant la motorisation, le couple élevé permet de décoller en souplesse depuis l’arrêt. Nous avons cependant noté quelques à-coups de transmission à très basse vitesse dans la congestion. En grimpant davantage en régime, nous avons été surpris que le V6 change de visage, laissant entrevoir un petit côté rageur que n’avait pas du tout l’ancien V8.
La consommation de carburant, qui était très élevée pour le modèle sortant (15,2 L/100 km), s’améliore avec une moyenne de 13,8 L/100 km. Durant notre essai, réalisé principalement sur des routes oscillant entre 70 et 90 km/h ainsi qu’une partie plus urbaine, nous avons relevé 12 L/100 km, ce qui se situe dans la moyenne de la catégorie.
Cher… comme tous ses congénères
Doté d’un équipement riche quelle que soit la déclinaison choisie, le QX80 voit aussi ses prix augmenter sensiblement. Alors que le prix de base du modèle sortant oscillait autour des 85 000 $, le nouveau venu est affiché à partir de 104 995 $! Et pour le modèle haut de gamme Autograph pourvu de tous les raffinements possibles, il faut compter 124 995 $. Sachant que ces prix n’incluent pas les frais de transport et préparation et les taxes (y compris la taxe de luxe), le QX80 n’est vraiment pas donné.
C’est aussi le cas de ses concurrents directs, qui coûtent une petite fortune, surtout lorsque l’on commence à cocher une infinité d’options comme chez BMW par exemple.
Confortable, bien fini, performant et moins gourmand en carburant, le QX80 est convaincant à l’usage. Mais son prix désormais plus élevé, même si son équipement et sa technologie le justifient, risque de lui coûter des ventes dans une catégorie où il souffre toujours d’un déficit d’image.
Sa valeur de revente prévue devrait aussi être inférieure à celle du Cadillac Escalade, référence de la catégorie, qu’il ne parvient à détrôner. Sans compter qu’avec la quantité de technologies embarquées dans le QX80, la fiabilité des composantes ajoutées est aussi un point d’interrogation. Cela dit, ses rivaux directs, bardés d’écrans et de technologies mur à mur, ne sont pas vraiment des achats plus sûrs…