Porsche 911 2002 : réhabilitons la mal-aimée!
Que l’on aime ou que l’on déteste la 911 type 996, il faut reconnaître qu’elle a marqué l’histoire de Porsche. Moteur refroidi par eau, disparition des phares ronds, moins radicale et davantage axée sur le « grand tourisme », les reproches ont été nombreux à sa sortie. Mais plutôt que de nous perdre en conjectures, nous pensons que le meilleur moyen de vous donner un avis tranché sur la question, c’est de conduire la voiture.
Notre modèle d’essai est une 996.2 Carrera 2, intégralement noire (intérieur et extérieur). On la reconnaît notamment à ses phares redessinés (empruntés à la 911 Turbo), son pare-chocs avant revu, ses matériaux embellis à l’intérieur et son volant à trois branches livré de série. Le véhicule que vous avez sous les yeux diffère légèrement de l’origine avec notamment une admission d’air K&N, un échappement libéré, l’ajout d’une jupe avant et d’un levier de vitesses au débattement raccourci.
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En s’installant à l’intérieur, on note tout de suite une différence flagrante avec les 911 précédentes. Toutefois, les critiques acerbes concernant l’habitacle nous semblent exagérées. Certains plastiques pourraient être plus qualitatifs, mais cette version 996.2 demeure bien construite dans l’ensemble. Les sièges sport optionnels maintiennent parfaitement le haut du corps, même si leur étroitesse ne convient pas à toutes les morphologies. Le volant réglable (enfin!) permet de trouver facilement une bonne position de conduite.
Les cinq cadrans font toujours face au conducteur, même s’ils ne sont plus parfaitement ronds. La lisibilité est excellente, meilleure que les générations précédentes où le volant cachait une partie des informations. Le pédalier, qui perd l’articulation par le bas au profit d’une disposition plus contemporaine, est également plus ergonomique. Sur la route, la Porsche 996 propose un très bon compromis entre confort et dynamisme. La suspension maintien adéquatement la caisse, sans se montrer trop ferme.
Côté moteur, le flat-6 de 3,6 litres développe 315 chevaux. Plaisant aux régimes usuels, il prend ensuite ses tours avec allégresse. Une vraie réussite! Au terme de notre essai, et avec 20 ans de recul, nous considérons que la 996 a été trop sévèrement critiquée. Il est possible que son design déplaise, après tout l’esthétique est une appréciation subjective. Mais sur la route, il ne fait aucun doute que ses performances et ses capacités dynamiques de haut niveau sont dignes d’une Porsche 911.
L’avis de Jacques Duval dans le Guide de l’auto 2003 :
« La griserie que l’on éprouve à conduire une 911 est indéniable. Gérée par une boîte manuelle à 6 rapports plutôt précise, la puissance semble sans limites. Les accélérations et la vitesse de pointe atteignent des valeurs qui tiennent de la très haute performance. Les 911 ont aussi droit à une note d’excellence en matière de comportement routier. La carrosserie n’a pas cette solidité de voûte de banque qui caractérisait les anciennes 911. On a aussi le droit de se plaindre de la piètre apparence du tableau de bord avec ses plastiques bon marché. »
Un grand merci à Laury Louineau pour sa confiance et le prêt de sa voiture.