Porsche 911 RS America 1993 : évoluer sans révolutionner
Dans les années 80 et 90, certaines sportives destinées à l’Amérique du Nord étaient moins poussées que celles livrées en Europe. C’était aussi le cas de la Porsche 911 RS type 964. Plus légère qu’un coupé à propulsion, elle était aussi plus performante avec un moteur 3,8 litres porté à 300 chevaux (en Europe) dans sa version la plus puissante.
De notre côté de l’Atlantique, la RS America est basée sur la Carrera 2 américaine et conserve le même moteur (3,6 litres) de 247 chevaux ainsi que la même boîte de vitesses. Cette version profite elle aussi d’une perte de poids, d’un équipement volontairement limité, de sièges plus enveloppants et d’inscriptions RS sur les jantes, les ailes et le capot arrière. Sans oublier l’incontournable aileron arrière proéminent, issu de la 911 Turbo.
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Notre modèle d’essai, qui fait partie des 701 unités produites, date de la fin d’année 1992 et vendu comme année modèle 1993. Comparée à la 911 de Type G qui l’a précédée, la 964 est une évolution dans la continuité. L’habitacle, entièrement noir, se démarque par son gros volant intégrant un coussin gonflable, sa boucle en tissu faisant office de poignée de porte et ses tapis de sol siglés « RS America » en rouge. Le volant n’est toujours pas réglable, mais les sièges, bien enveloppants et confortables, permettent de disposer d’une position de conduite adéquate. Leur excellent maintien latéral est également à souligner.
Au démarrage, notre modèle d’essai se lance bruyamment, gracieuseté d’un échappement un peu plus libéré qu’à l’origine. Grâce à sa boîte de vitesses plus rapide et plus précise que les modèles précédents, la 964 rehausse l’agrément de conduite d’un cran. Contrairement aux 911 Turbo qui offrent un moteur à deux visages, le 3,6 litres atmosphérique propose une belle disponibilité à tous les régimes. Plutôt linéaire dans son fonctionnement, il est puissant et alerte dès 3 000 tr/min jusqu’à sa coupure d’allumage (6 700 tr/min).
Dynamiquement, la RS America donne l’impression d’être plus performante que ce que sa fiche technique nous présente. Son poids contenu joue probablement un rôle important dans ce ressenti. Vive à l’accélération, elle se joue aussi des virages avec facilité. Ajoutez un système de freinage adéquatement dimensionné et une direction communicative, et vous obtenez un produit plaisant et abouti, hier comme aujourd’hui.
L’avis de Marc Lachapelle dans le Guide de l’auto 1993 :
« Les 911 ne sont certainement pas les plus novatrices des Porsche. Et pourtant, elles offrent toujours un comportement et des performances qui leur permettent de se maintenir dans le peloton de tête des voitures de sport. Elles sont même exceptionnelles sous certains rapports, le freinage par exemple, et carrément intouchables au chapitre du caractère et de l’agrément de conduite. Le 6 cylindres à plat atmosphérique offre une souplesse et une nervosité à peu près inégalées dans le monde de l’automobile. »
Un grand merci à Denis Hébert pour sa confiance et le prêt de sa voiture.