Volvo EX90 2025 : promesse tenue, mais à quel prix?

Points forts
  • Comportement routier agréable
  • Finition intérieure impeccable
  • Insonorisation supérieure de l'habitacle
Points faibles
  • Commandes physiques absentes
  • Systèmes de sécurité à recalibrer
  • Facture salée
Évaluation complète

Lors de son dévoilement, l’utilitaire électrique à trois rangées de Volvo promettait d’englober les grands piliers de la marque comme la sécurité, le design et la technologie dans un véhicule électrique. L'EX90 était alors présenté comme un porte-étendard performant, autonome et révolutionnaire qui allait donner le ton au futurs modèles de la marque suédoise.

Même si des problèmes d’approvisionnement, de logiciels et de commercialisation ont pavé la route qui nous a menés jusqu’à son lancement près de deux années après que le constructeur l’ait montré au public, l’EX90 arrivera finalement sur nos routes d’ici la fin de l’année. Le Guide de l’auto a pu se rendre dans la région de Newport Beach, en Californie, pour en faire l’essai.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Gros gabarit, grosse cavalerie

Même si les chevaux sont « faciles » à développer avec les moteurs à aimants et les électrons, on peut dire que Volvo a mis la barre haute avec l’utilitaire familial EX90. Les deux modèles offerts (Plus et Ultra) ont tous deux le rouage intégral (AWD) et sont donc livrés avec un duo de moteurs qui développent conjointement 510 chevaux. Dans le plancher, c’est une batterie de 111 kWh (dont 107 sont utilisables) qui délivre l'électricité nécessaire. Cette batterie permet d’ailleurs à l’utilitaire suédois de parcourir jusqu’à 495 kilomètres sur une charge.

En bonus, Volvo lui a donné une puissance de recharge maximale supérieure à la normale de 250 kW sur une borne de recharge rapide, un argument de taille pour ceux qui font beaucoup de kilométrage et dont les minutes à la recharge sont comptées.

Photo: Louis-Philippe Dubé

S’il délivre des accélérations fort convaincantes, l’EX90 n’a aucune prétention sportive. Il se comporte plutôt comme un VUS familial confortable et pondéré. La variante Ultra essayée est livrée d’office avec la suspension pneumatique et le châssis actif ce qui contribue à ménager son poids de plus de 2 700 kg dans les virages. Au chapitre du remorquage, Volvo affirme que l’EX90 peut tracter jusqu’à 4 850 lb si la remorque attelée est équipée d’un système de freinage. Autrement, cette capacité est limitée à 1 650 lb. 

L’EX90 est équipé de la vectorisation du couple, en plus de pouvoir désactiver le moteur arrière lorsque la demande est faible, comme sur l’autoroute. Par conséquent, notre essai a révélé une consommation combinée de 35 kWh/100 milles sur l’ordinateur de bord, ce qui se traduit par 21,5 kWh/100 km. Une consommation somme toute raisonnable pour un véhicule de ce format.

De processeurs et de gadgets

Havre de paix, l’habitacle du EX90 se démarque par son caractère silencieux et bien isolé des bruits et nuisances sonores provenant de l’extérieur. On félicite également (et une fois de plus) les concepteurs de la sellerie qui est apte aux longs trajets. Si l’accès à la troisième rangée est étonnamment difficile, les sièges y sont confortables. Or, ils devraient être réservés à des personnes de petite taille et pour de courts trajets, car le dégagement pour les jambes et la tête y est limité.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Sur la planche de bord, l’écran du système d’infodivertissement orienté à la verticale diffuse une interface développée conjointement avec Google. Si l'on apprécie la navigation Google HD Maps extrêmement détaillée et facile à utiliser, nous déplorons l’absence de commandes physiques pour la climatisation, par exemple, dont le fonctionnement doit passer par de multiples menus via l’écran. La marque Volvo qui préconise la sécurité ne devrait pas oublier que celle-ci commence avec les yeux sur la route!

Mais derrière cet habitacle silencieux et épuré, une armée de microprocesseurs avancés qui renseignent le cerveau qui contrôle tous les systèmes avancés de l’EX90. Il incorpore des technologies comme le LiDAR, qui est un système de télédétection et de télémétrie qui utilise la lumière infrarouge pour mesurer la distance du véhicule par rapport à ce qui l’entoure. Ce système travaille de concert avec de multiples radars, caméras et capteurs à ultrasons qui sont reliés à un ordinateur signé NVIDIA. Ce dernier utilise l’intelligence artificielle pour non seulement protéger les occupants, mais également faire fonctionner le système de conduite semi-autonome Pilot Assist.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Il y a une corrélation entre le nombre de gadgets et le nombre de bris qui peuvent subvenir. Lors de notre essai, les systèmes de sécurité ont parfois agi de manière curieuse. Par exemple, le prétendeur des ceintures de sécurité du conducteur et du passager s’est activé de manière subite lorsque nous étions à l’arrêt à un feu de circulation. Il est vrai qu’un véhicule approchait vers l’arrière, mais le danger de collision n’y était pas. Nous avons également expérimenté quelques arrêts d’urgence non justifiés lors de manœuvres de stationnement.

La bonne nouvelle, c’est que ces systèmes fonctionnent globalement bien. Mais ils pourraient être mieux calibrés.

Made in the USA 

L’EX90 Plus est offert à partir de 110 000 $, tandis que le modèle Ultra (que nous avons essayé) porte une étiquette de prix de 115 000 $. Il se positionne financièrement parmi l’EQS de Mercedes-Benz, l’iX de BMW et le Model X de Tesla. Soulignons que l’EX90 a la bénédiction fortuite d’être assemblé dans l’usine de Charleston, en Caroline du Sud, surtout depuis l’annonce récente de la surtaxe fédérale de 100% sur les véhicules électriques assemblés en Chine. Si les choses avaient été faites autrement, comme c’est le cas pour d’autres modèles du groupe Volvo/Polestar, l’EX90 aurait été invendable à cause d'un prix stratosphérique.

Photo: Louis-Philippe Dubé

Il n’en demeure pas moins que cette catégorie de véhicule de luxe est trop chère. Par exemple, pour un bon utilitaire entièrement électrique à trois rangées, il est difficile d’ignorer le Kia EV9, dont un modèle AWD très bien équipé se détaille sous les 80 000 $... en plus d’être éligible aux pleines subventions gouvernementales grâce à son prix de départ de 64 995 $.

Nous vous l’accordons, la comparaison entre Volvo et Kia est discutable. Et l’EV9 ne vient pas avec le même niveau de technologies, de puissance et de prestance que l’EX90. Mais l’électrification change les mentalités, en plus de redéfinir les préconceptions sur le luxe et la performance. Et les subventions amènent les consommateurs à se questionner sur la valeur réelle d’un véhicule. 

Deux années dans l’ère de l’électrification, c’est long. Et même si le contexte actuel a évolué, l’EX90 semble remplir sa promesse initiale, outre le fait que ses capteurs (tout comme sa facture) devraient être recalibrés!

À VOIR: Le Guide de l'auto conduit le Volvo EX90 2025

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