Surtaxe des véhicules électriques chinois: est-ce que les consommateurs en feront les frais?
Ottawa souhaite imposer des tarifs douaniers de 100% sur les véhicules électriques construits en Chine, une décision qui inquiète certains experts qui craignent que les consommateurs canadiens en fassent finalement les frais.
Le prix des véhicules électriques chinois risque de doubler avec cette mesure qui a été annoncée lundi par le gouvernement Trudeau, qui a pourtant l’objectif de ne vendre que des véhicules 100% électriques au pays d’ici 2035.
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Certains experts doutent cependant que ce but reste réaliste puisqu’il faudrait rendre les voitures électriques plus abordables pour encourager les consommateurs vers cette option qui n’est pas sans frais au Canada.
En effet, le modèle électrique le moins cher au pays est affiché à 40 000 $, bien en dessous du prix moyen pour une voiture électrique qui est établi à 73 000 $ au pays.
À titre comparatif, le gros joueur chinois BYD, qu’Ottawa compte notamment bloquer, vend des véhicules autour de 19 000 $ en Chine.
« C’est clair qu’ils ont un avantage concurrentiel côté prix, en partie aussi à cause du volume de vente parce qu’en Chine, c’est le plus gros marché automobile à l’échelle mondiale », a expliqué Gabriel Gélinas, chroniqueur au Guide de l’auto.
« Si les marques chinoises pouvaient débarquer sans tarifs ou avec des tarifs dérisoires sur le marché nord-américain, c’est clair que cela aurait une incidence directe sur les ventes non seulement de marques américaines, mais aussi de marques européennes », a-t-il ajouté.
Tous les consommateurs n’iraient pas nécessairement vers des marques chinoises un peu moins connues, mais leur présence sur le marché canadien aurait permis d’offrir plus de choix, croit Simon-Pierre Rioux, porte-parole de l’Association des véhicules électriques du Québec.
« S’ils vendent leurs véhicules 17 000 $ en Chine, ça va être 35 000 $ ici au Canada, il y a quand même des gens qui seraient intéressés à acheter un véhicule à ce prix-là », a-t-il souligné.
La décision d’Ottawa n’implique pas seulement les marques chinoises, puisque les constructeurs qui font assembler leurs véhicules en Chine, comme Volvo et Polestar, seront aussi impactés.