BMW i7 M70 2024 : confort, puissance et prestance
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Contrairement à Mercedes-Benz qui a développé une gamme EQ spécifique aux produits électrifiés, BMW a décidé que les Série 7 et i7 seraient identiques esthétiquement, à quelques détails près bien entendu. C’est d’ailleurs la même chose pour les Série 5 et i5, ce qui permet à la marque de conserver l’aura de ses modèles iconiques sans bouleverser les consommateurs.
Ce choix nous semble plus judicieux que celui de Mercedes-Benz, qui pourrait revoir sa copie et adopter la même stratégie dans les années à venir. Cela dit, le fait que les modèles électrifiés et à combustion soient similaires n’empêche pas BMW de subir son lot de critiques, principalement esthétiques. Il faut dire que les Série 7 et i7 adoptent une allure particulière, avec un nez large et proéminent, des phares très fins et une ceinture de caisse haute et droite dont les courbes manquent de sensualité. C’est plus ordinaire à l’arrière (les mauvaises langues diront peu inspiré) avec des feux amincis par rapport au modèle sortant. La beauté est dans les yeux de celui qui regarde, mais à la rédaction du Guide de l’auto, disons que le design extérieur de cette voiture a plutôt fait l’unanimité contre lui.
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Tout le contraire de l’intérieur, moins clivant, et similaire à beaucoup de BMW actuelles avec un large rectangle intégrant l’instrumentation et le système d’infodivertissement. La commande de la boîte de vitesses est facile d’accès, par contre, la molette et les boutons haptiques situés à droite de la console demandent un peu d’habitude et obligent à quitter la route des yeux.
Le reste des commandes fonctionne adéquatement même s’il faut passer par l’écran central pour plusieurs fonctionnalités et que les sous-menus sont nombreux.
Mention spéciale au système audio optionnel signé Bowers & Wilkins, dont la clarté et la qualité d’écoute sont remarquables. C’est anecdotique, mais on peut changer les couleurs diffusées sous la moulure transparente faisant le tour du tableau de bord. Il est aussi possible de tout couper lors de la conduite nocturne, ce que nous avons fait immédiatement car cette lumière résiduelle dérange le conducteur.
Que l’on s’installe à l’avant ou à l’arrière, le confort des sièges est impeccable. L’assise et le dossier vous enveloppent agréablement sans se montrer trop mous, un excellent compromis. L’espace est bon à l’avant et royal à l’arrière. Et grâce au Groupe confort arrière (facturé 4 700 $), chaque occupant assis à la seconde rangée peut ajuster divers réglages de son siège électriquement, la ventilation et même le massage! Dans le coffre, la i7 peut engloutir 500 litres de bagages, avec une ouverture assez grande. Notez toutefois que le volume est légèrement moindre que dans le modèle à essence (540 litres).
Beaucoup de puissance, moins d’autonomie
La i7 de base (si l’on peut la qualifier ainsi) bénéficie de deux moteurs, un par essieu, pour une puissance totale de 536 chevaux. Le couple n’est pas en reste avec 549 lb-pi. Grâce à une batterie de 105,6 kWh, l’autonomie s’élève à 500 km.
Dans notre modèle d’essai M70, la batterie est identique mais les performances grimpent nettement. La puissance maximale culmine à 650 chevaux, et le couple de 749 lb-pi peut même grimper momentanément jusqu’à 811 lb-pi grâce au mode Boost. Cela dit, les performances supérieures font en sorte que l’autonomie diminue (459 km).
Ce rayon d’action n’égale pas les meilleures berlines de luxe électriques comme la Tesla Model S ou la Lucid Air par exemple. De son côté, la Mercedes-Benz EQS surpasse légèrement la i7 sur ce point. En ce qui concerne la recharge, l’auto demande un peu plus de 12 heures sur une borne de niveau 2.
Sur une borne de niveau 3, la puissance de recharge maximale s’élève à 195 kW. Lors d’une recharge sur une BRCC du Circuit électrique de 180 kW (batterie à 27%), la voiture a accepté de recevoir un peu plus de 150 kW durant une dizaine de minutes. Cette valeur est ensuite vite descendue autour des 90 kW. Nous avons récupéré 41 kWh en 20 minutes, la recharge fonctionne donc bien et s’est montrée rapide. Mais dans une voiture vendue plus de 200 000 $, on pourrait s’attendre à une capacité de recharge rapide supérieure afin de pouvoir profiter des bornes de recharges encore plus rapides qui vont bientôt arriver.
Électrisante mais pas violente
Une fois assis derrière le volant, la i7 M70 est une berline docile et silencieuse au premier abord. L’atténuation des bruits extérieurs a été très bien réalisée par BMW. La voiture fait honneur à sa lignée, demeurant une véritable Série7, plaisante et confortable sans sacrifier le dynamisme.
La direction, quoique moins tranchante que certaines productions de la marque, est tout de même suffisamment précise. Bardée de technologies, la berline bavaroise réussit tout de même bien à cacher son poids...de 2 710 kg! Une certaine lourdeur demeure, mais on jurerait qu’elle pèse 400 ou 500 kg de moins que la réalité. Son efficacité dans les virages ainsi que sa vitesse de passage en courbe surprennent avec une telle masse à déplacer. Le freinage s’est également montré à la hauteur, même après quatre ou cinq sollicitations répétées.
Le conducteur a le choix d'utiliser une ou deux pédales pour mouvoir la i7. Si vous décidez de conduire uniquement à l’aide de l’accélérateur, sachez que ce dernier devient un peu trop chatouilleux lors des démarrages depuis l’arrêt. Pour le reste, rien à redire, la voiture remplissant parfaitement son mandat de grande berline luxueuse et statutaire.
Avec 650 chevaux disponibles, nous étions curieux de voir ce que la M70 avait dans le ventre. Avec le mode le plus sportif activé, les sièges se resserrent contre votre corps et la voiture émet une sonorité (artificielle) qui se veut plus engageante. Les accélérations sont énergiques, avec un 0 à 100 km/h expédié en 3,7 secondes. Cela dit il n’y a aucune violence, la voiture étant véloce mais jamais brutale. Rien à voir avec une Porsche Taycan Turbo ou Turbo GT qui vous gifle à chaque départ canon.
Au terme de notre semaine d’essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 28,5 kWh/100 km. C’est un tantinet plus élevé que ce qu’annonce Ressources naturelles Canada (25,3 kWh/100 km), mais nous n’avons pas particulièrement ménagé la voiture pour consommer le moins d’électrons possible. En pratiquant une conduite plus douce, il ne fait aucun doute que la i7 M70 peut égaler et même améliorer la consommation annoncée.
Le prix à payer
Berline très luxueuse située au sommet de la gamme BMW, la i7 M70 n’est évidemment pas donnée. Avec un prix de départ de 185 000 $, elle ne s’adresse pas à la classe moyenne. Dans notre modèle d’essai, plusieurs ensembles optionnels, une peinture deux tons spécifique, le système audio Bowers & Wilkins et le toit ouvrant panoramique font grimper la facture jusqu’à 222 000 $.
Est-ce qu’elle les vaut? Un peu comme pour une montre de luxe qui coûte une fortune pour donner la même heure qu’un téléphone cellulaire, il n’est pas seulement question de se déplacer du point A au point B, mais de le faire avec style. À vous de voir si cela correspond à votre manière de voir les choses…