Porsche 718 Boxster Style Edition 2024 : ne (surtout) pas se fier à la couleur
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La voiture sport a perdu du terrain ces dernières années au profit de la manne utilitaire. Mais, dans ce créneau très niché, quelques irréductibles résistent encore à cette mode aux capacités hors route supérieures et au volume de chargement important. Voilà déjà une bonne nouvelle pour les amoureux de conduite pure.
Dans le camp Porsche, la sportive d’entrée de gamme — également connue sous l’appellation 718 — vit sur du temps emprunté. En fait, c’est plutôt le groupe motopropulseur qui se trouve derrière les occupants qui sera bientôt remplacé par une alternative entièrement alimentée aux électrons, car il y aura bel et bien une suite électrique à ces quatre premières générations de la Boxster. L’ère du moteur à quatre cylindres à plat achève, mais heureusement, les inconditionnels de la marque peuvent toujours se rabattre sur la plus dispendieuse 911, elle qui conserve sa motorisation à six cylindres à plat malgré l’introduction d’une variante hybride pour 2025.
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Mais revenons à cette 718 Boxster couleur Ruby Star Neo illustrée dans ce cas-ci sous l’appellation Style Edition, une livrée qui a été concoctée pour la clientèle plus extravertie de la marque. Disons que ce rose fuchsia ne passe vraiment pas inaperçu, peu importe où la voiture est stationnée.
Ce nouveau thème, qui s’inspire de la teinte Ruby Star qu’arborait la Porsche 911 Carrera RS (de génération 964) au début des années 1990, est amplifié par la sélection des bandes décoratives et des jantes de 20 pouces de couleur blanche. S’il est vrai que cette combinaison s’avère très voyante, elle a en outre le désavantage d’être salissante avec la poussière de plaquettes de frein qui s’accumule rapidement sur les jolis sabots blancs.
Au-delà du style et des sourires croisés sur la route, cette Boxster doit aussi réussir à en accrocher un au visage de son conducteur. Voyons voir si elle en est encore capable.
L’ensemble Style Edition
La nouvelle variante de la 718 Boxster peut bien entendu être commandée avec une teinte différente de ce rose très éclaté. Il est question de Porsche après tout, un constructeur qui est passé maître dans l’étalement des options inimaginables. L’édition spéciale a tout de même droit à quelques exclusivités bien à elle, comme des jantes Spyder d’un diamètre de 20 pouces. Trois autres designs sont livrables, tandis que neuf couleurs (de jantes) sont aussi disponibles pour les amoureux de la personnalisation.
Un autre indice révélateur de cette 718 Boxster Style Edition est le pot d’échappement couleur noire et l’écusson arrière aux lettres peintes couleur argent. Les plus observateurs auront peut-être déjà remarqué le terme « Boxster » intégré aux deux extrémités de la capote, un détail qui est toujours en vue même lorsque cette dernière est repliée.
Une kyrielle d’options s’ajoutent aussi à l’équipement de base de cette Style Edition, comme les phares bi-xénon avec les feux de jour à DEL, l’assistance au stationnement avant et arrière, la connectivité Apple CarPlay, le régulateur de vitesse, les trois rétroviseurs avec fonction anti-éblouissement et la climatisation à deux zones, notamment.
Dans le cas qui nous intéresse, la voiture était truffée de plusieurs options comme la couleur spéciale (2 950 $), l’habitacle en cuir noir avec surpiqûres couleur craie (2 310 $), les verrous de jantes (70 $), le volant GT Sport (370 $), la chaîne audio Bose (1 130 $), le système de nettoyage des phares (270 $), les sièges Sport Plus (510 $), le système de navigation Porsche Connect (2 640 $), l’ensemble Sport Chrono (2 380 $), la finition en aluminium brossé sur le pommeau du levier de vitesse (350 $) et le groupe Premium (2 470 $).
Résultat : cette Porsche 718 Boxster, dotée du moteur à quatre cylindres à plat de 2 litres, commande la vertigineuse somme de 101 650 $ avant les frais et les taxes. Pourtant, le PDSF de la Style Edition est de 86 200 $, soit 8 000 $ de plus que celui d’une 718 Boxster de base. C’est beaucoup d’argent pour une 718 Boxster équipée du « petit » moteur.
Et alors?
Il faut maintenant déterminer si ce roadster allemand a ce qu’il faut pour séduire les amoureux de la conduite inspirée. En un mot, la réponse est oui, mais ce n’est pas aussi simple dans les faits. L’ajout des jantes surdimensionnées vient certainement aiguiser la tenue de cap de la décapotable, mais au Québec, il faut naviguer les secteurs résidentiels avec prudence avec ces roues spéciales. Le confort du roadster est néanmoins remarquable en dépit des pneus à profil bas. Merci aux sièges sport qui offrent suffisamment de support pour les chemins sinueux.
Puis, il y a le groupe motopropulseur, le quatre cylindres à plat de base qui livre une puissance de 300 chevaux et un couple optimal de 280 lb-pi via une boîte manuelle à six rapports ou, en option, l’excellente unité PDK à double embrayage et sept vitesses. Malheureusement, la précision du levier a déçu un brin pendant cette semaine d’essai. N’allez pas croire un seul instant que son maniement est exécrable, loin de là. Mais disons seulement que votre humble serviteur a le souvenir d’un levier beaucoup plus pointu à bord de variantes 718 Boxster équipées de la boîte manuelle. En revanche, la position du « bâton » est simplement parfaite, le conducteur n’ayant aucun effort à fournir pour les passages de rapports.
Sans surprise, l’absence du « S » après le « 718 Boxster » a une incidence sur l’agrément de conduite. Les puristes viseront probablement la variante Spyder RS avec son moteur à six cylindres à plat atmosphérique, mais l’intermédiaire 718 Boxster S représente une belle prise, malgré ce mariage entre un quatre cylindres et un turbocompresseur. La 718 Boxster « tout court » n’a tristement pas le punch mécanique des autres membres de la lignée, cependant l’essence du modèle est toujours là, elle.
La direction de la voiture est précise, sauf qu’il y a mieux au sein de la gamme Porsche. En fait, pour profiter pleinement du potentiel du roadster, il est préférable de placer la voiture sur le mode de conduite Sport+, lui qui améliore la réponse du moteur, tout en raidissant les ajustements de la suspension et de la direction. Vous aurez compris que la petite molette installée du côté droit du volant a souvent été tournée vers le « S+ » pendant ces quelques jours d’essai printanier. En outre, la symphonie du quatre cylindres à plat est beaucoup plus convaincante lorsque ce mode est sélectionné.
Le mot de la fin
Que doit-on retenir de ce bref essai à ciel ouvert? La Porsche 718 Boxster demeure un outil de précision parmi ces brutes sportives encore disponibles sur le marché, mais au risque de me répéter, la livrée Style Edition devrait songer à retourner au gymnase pour gagner une lettre « S », en attendant l’arrivée de la cavalerie électrique.
Autrement dit, la combinaison de couleurs est intéressante, mais en version S, la 718 Boxster Style Edition serait franchement plus aguichante. Et pour ceux et celles qui n’ont pas besoin d’une couleur exclusive, Porsche détient plusieurs versions de son tandem 718.