Toyota Tundra TRD Pro 2024 : l’hybride musclé qui aime jouer

Points forts
  • Couple prodigieux
  • Construit et équipé sérieusement
  • Excellente durabilité et valeur de revente à prévoir
Points faibles
  • Plus assoiffé qu’on l’annonce
  • Pas de génératrice comme le F-150 hybride
  • Pas les sièges IsoDynamic du Tacoma TRD Pro
Évaluation complète

Bien qu’il ne puisse rêver à un succès aussi éclatant que celui des camionnettes américaines pleine grandeur, le constructeur japonais Toyota a su miser sur ses forces pour se démarquer et plaire aux fidèles clients du Tundra. On fait surtout référence ici au groupe motopropulseur hybride i-Force MAX qui, depuis le lancement de la nouvelle génération en 2022, est disponible dans plusieurs versions.

C’est le cas du redoutable Tundra TRD Pro dont nous avons récemment fait l’essai, un modèle qui rivalise avec d’autres bêtes de hors route comme le Chevrolet Silverado 1500 ZR2, le GMC Sierra 1500 AT4X, le Ford F-150 Raptor (à l’exception du Raptor R) ainsi que le Ram 1500 Rebel (et dans une certaine mesure le nouveau Ram 1500 RHO 2025).

La force du couple

Hormis le F-150 Raptor R, aucune de ces camionnettes ne génère autant de couple que le Tundra TRD Pro. Avec pas moins de 583 lb-pi au total, dont la majeure partie est livrée à très bas régime gracieuseté du moteur électrique, les décollages sont musclés et les manœuvres hors route en sont grandement bonifiées, sans que le dosage de l’accélérateur ne devienne trop délicat. Du bonbon.

Les 437 chevaux ne sont pas mal non plus, sauf qu’avec un poids dépassant 2 725 kg, le colosse de Toyota est beaucoup plus lourd et son sprint de 0 à 100 km/h ne figure pas parmi les plus rapides (6,7 secondes selon un de nos précédents tests). En outre, les reprises souffrent d’un important décalage lorsque l’on enfonce la pédale.

Photo: Guillaume Rivard

Une autre chose que nous avons bien appréciée, par contre, c’est le son : l’échappement latéral double TRD fait en sorte que le V6 biturbo de 3,5 litres s’exprime comme le V8 de 6,2 litres de GM. En effet, c’est presque à s’y méprendre. Par ailleurs, de nombreux modes de conduite sont proposés et accessibles par le sélecteur multiterrain sur la console.

La recette TRD Pro en 2024

Pour attaquer les sentiers et les obstacles sur son chemin, le Tundra TRD Pro peut compter sur des roues BBS forgées de 18 pouces chaussées des excellents pneus tout-terrain Falken Wildpeak A/T, une barre stabilisatrice avant TRD Pro de même qu’une plaque de protection avant en aluminium et des longerons de protection latéraux signés TRD. Mais surtout, sa suspension avant est relevée de 1,1 pouce par rapport à la version TRD Hors route et elle comprend des ressorts hélicoïdaux Fox à dérivation interne de 2,5 pouces jumelés à des amortisseurs avec réservoir externe.

Photo: Guillaume Rivard

Ces composantes robustes apportent une bonne confiance en conduite hors route, puis il reste une suspension arrière à cinq bras – au lieu des ressorts à lames communs sur les camionnettes pleine grandeur – pour adoucir le roulement et prévenir (un peu) le sautillement sur les routes pavées. Un bémol concernant la calandre TRD Pro : si la barre lumineuse à DEL intégrée sous le lettrage TOYOTA aide à mieux voir dans les coins sombres, le grillage très espacé laisse beaucoup d’ouverture pour que des débris ou des branches viennent causer des dommages.

Toujours à propos du design, la couleur signature Terra des modèles TRD Pro pour 2024 et les garnitures à effet camouflage comme sur le rebord du hayon et des ailes donnent un beau style à ce Tundra. Les emblèmes TRD Pro de chaque côté du capot laissent croire à des sorties d’air pour le moteur, mais ce n’est pas le cas. La caisse mesure 5,5 pieds et ne possède pas de doublure pulvérisée, ni de marches d’accès pratiques dans les coins du pare-chocs. Et bien qu’il y ait une prise de 120 V (400 W), oubliez une génératrice embarquée de 2,4 ou 7,2 kW comme dans le F-150 PowerBoost à motorisation hybride.

Photo: Guillaume Rivard

Un élément manquant dans la cabine

Le motif de camouflage mentionné ci-haut se retrouve aussi sur les sièges, ceux à l’avant arborant comme il se doit le logo TRD Pro. Dommage cependant que le plus aventurier des Tundra ne bénéficie pas des merveilleux sièges IsoDynamic Performance du nouveau Tacoma du même nom. Ceux-ci emploient des amortisseurs air-huile permettant un mouvement vertical et latéral simultané du siège afin d’amortir les mouvements et de stabiliser le corps lors de manœuvres, disons, plus rock n’roll.

Pour le reste, la cabine Crew Max se veut spacieuse et accommodante. Merci à la console centrale multifonction ainsi qu’au grand écran tactile de 14 pouces. Oui, certaines touches sont moins accessibles, mais ce dernier permet de bien voir tout ce que les différentes caméras placées autour de la camionnette ont à montrer, par exemple en activant le moniteur multiterrain. Quant à la banquette arrière, l’assise se relève dans une proportion de 60/40 pour plus de polyvalence. Toutefois, en raison de la batterie, il n’y a aucun rangement en dessous comme c’est habituellement le cas.

Photo: Guillaume Rivard

Notre verdict

Il faut dépenser minimalement plus de 76 000 $ (frais de transport, de préparation et de concessionnaire inclus) pour avoir droit à la motorisation hybride i-Force MAX du Toyota Tundra 2024, puis un autre 13 500 $ environ pour la version TRD Pro. Pas besoin de faire le calcul : ça fait une coquette somme. De l’essence super n’est pas requise mais tout de même recommandée pour la santé à long terme du V6 biturbo, ce qui ajoute à la facture.

Au fait, le Tundra hybride consomme officiellement 11,7 L/100 km en temps normal ou 12,3 L/100 km dans le cas du Tundra TRD Pro, selon Ressources naturelles Canada. Malheureusement, la réalité est autre. Sans trop pousser la machine, nous n’avons pu faire mieux que 14,3 L/100 km à la fin de la semaine d’essai, pourtant dans des conditions printanières favorables.

Photo: Guillaume Rivard

Nous avons affronté de tout, allant du trafic d’heure de pointe à des chemins de terre accidentés, mais n’avons jamais remorqué. En passant, l’ancienne génération à moteur V8 brûlait au moins 2 ou 3 L/100 km de plus que notre moyenne.

À la différence de nombreux autres modèles hybrides de Toyota, celui-ci utilise sa technologie au nom de la performance bien avant l’économie d’essence. Pour travailler et s’amuser en dehors du bitume, c’est beaucoup mieux ainsi. Certains concurrents offrent davantage de gadgets et d’innovations, en revanche, leur constructeur n’a pas une aussi bonne réputation en matière de durabilité, de fiabilité et de valeur de revente. Le système du Tundra TRD Pro doit continuer à faire ses preuves, mais voyez-le quand même comme un bon investissement.

À voir aussi : Essai complet du Toyota Tundra

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