Remorquer sans tracas avec les technologies semi-autonomes, est-ce viable ?
Que ce soit une petite remorque à essieu simple qui traîne un tracteur à gazon, ou encore un VR de type « fifth wheel » à trois essieux mesurant 44 pieds avec des extensions multiples, le secret du remorquage réside dans la vigilance, les compétences et la bonne préparation du conducteur conscient des dimensions et du poids de sa remorque.
Or, en multipliant les aides et les systèmes de conduite semi-autonome, les constructeurs ont cru bon inclure les remorques dans cette « bulle » qui vise à faciliter la tâche du conducteur, et même lui permettre d’enlever les mains du volant.
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Le Guide de l’auto a mis à l’épreuve certaines des fonctionnalités offertes par General Motors au centre de test de McLaughlin à Oshawa en Ontario. Des technologies comme le système de conduite semi-autonome Super Cruise sur les Chevrolet Silverado HD et EV.
Des yeux tout le tour de la... remorque!
L’un des piliers du fonctionnement de ces systèmes est son réseau de caméras qui travaillent de concert avec l’écran central. Par exemple, la caméra « remorque invisible » permet d'offrir un point de vue de ce qui se trouve derrière la remorque en temps réel. Les caméras d’angles morts affichent ce qui se trouve sur les côtés du combo camion/remorque, mais une fois le clignotant activé, l’écran ajoute une bande rouge qui délimite le dégagement nécessaire pour exécuter le changement de voie – et si un véhicule se trouve dedans.
D’autres caméras peuvent même être installées à l’intérieur de la remorque, pour que les conducteurs puissent garder un coup d’œil sur le chargement. Si votre remorque fermée se met à louvoyer soudainement, par exemple, un coup d’œil rapide à l’intérieur de celle-ci via l’écran central vous permettra de confirmer si votre chargement s’est détaché et déplacé.
Puis il y a les habituelles caméras devant, derrière et sur le véhicule qui offrent le point de vue à 360 degrés.
Un cerveau synthétique qui enlève un poids sur les épaules
Si les caméras sont les yeux du système Super Cruise, les données GPS, sondes LiDAR et ordinateurs de bord sont le cerveau pour que le camion équipé de cet équipement puisse se conduite de manière semi-autonome. Ce qui diffère avec le Super Cruise lorsqu'une remorque est attelée derrière, c'est que le système prend en compte une série de données additionnelles. Notamment le poids de la remorque et sa longueur dans le but d’ajuster les distances de freinage et pour assister le conducteur lors des changements de voie. Ces changements de voie ne peuvent malheureusement pas se faire automatiquement avec le Super Cruise en remorquage comme le système le permet lorsque le véhicule ne tracte pas.
Les paramètres additionnels ajoutés à l'équation servent également à ajuster l’image de la prise de vue « remorque invisible » mentionnée plus haut en fonction du format de la remorque pour qu’elle soit proportionnelle et la plus réaliste possible, ce qui nous a été fort utile lors d'une sortie sur l'autoroute 401 au volant du Silverado HD.
Quelques tours de piste au volant du Silverado EV nous ont également révélé que ces systèmes étaient non seulement utiles, mais également que le remorquage au volant de celui-ci s’effectue de manière étonnamment stable et facile. Il faut souligner, par contre, que ce dernier test s’est déroulé sur une piste fermée au pavé lisse avec un achalandage inexistant. Certes, des conditions idéales qui diffèrent grandement de nos routes et chantiers du Québec!
L’intervention humaine est toujours nécessaire
Avec toutes les distractions qui interpellent les conducteurs modernes, il est tentant d’avoir recours à des aides à la conduite pour faciliter les trajets, même ceux avec une remorque attelée à l’arrière. Et avec le Super Cruise, il est possible de parcourir plus de 1 200 000 kilomètres en Amérique du Nord avec peu d’intervention au volant grâce à des technologies de pointe.
Or, l’électronique étant ce qu’elle est, il y a toujours cette fameuse question de la fiabilité. Qu’est-ce qui arrive si les systèmes tombent en panne, que les caméras deviennent obstruées par la neige, la glace ou d’autres facteurs externes? Le conducteur peu expérimenté et dorénavant habitué à ces aides saura-t-il réagir adéquatement avec sa charge additionnelle à tracter ?
Au final, ces technos sont fort utiles pour apaiser le stress lié au remorquage, en plus d’augmenter le niveau de sécurité pour le conducteur et les automobilistes avec qui il partage la route. Mais savoir remorquer avec de bons vieux rétroviseurs, en plus d’être bien préparé et vigilant, c’est toujours le meilleur moyen de palier aux gadgets dont la fiabilité n'est jamais garantie.