Suzuki Grand Vitara, un Suzuki pur et dur
Si Suzuki nous a présenté depuis quelque temps certains véhicules partageant des composantes avec d'autres émules de chez GM, le Grand Vitara de son côté se veut un vrai Suzuki, pur et dur. Un essai prolongé du Grand Vitara nous aura permis de bien connaître ce véhicule, tant ses défauts que ses éléments positifs. Si la majeure partie de ses rivaux délaissent les capacités hors route au profit des compétences urbaines, le Grand Vitara demeure le type de véhicule qu'on aimerait avoir lorsque vient le temps de quitter les sentiers battus.
Remanié en 2006, le Grand Vitara s'inscrit dans un créneau en constante croissance, celui des VUS compacts. Le Guide vous présente d'ailleurs une évaluation complète de ce segment. Si plusieurs concurrents offrent un choix de moteurs incluant dans la majeure partie des cas un quatre et un six cylindres, Suzuki se contente d'une solution unique et équipe de série le Grand Vitara d'un moteur V6 de 2,7 litres développant 185 chevaux à 6 000 tr/min pour un couple de 184 lb-pi à 4 500 tr/min. Ce n'est certes pas le plus puissant des six cylindres, surtout si on le compare au RAV-4, mais en général, il s'acquitte bien de sa tâche. Ceux qui apprécient les plaisirs des boîtes manuelles seront bien servis puisque Suzuki dote son Grand Vitara de série d'une boîte manuelle à cinq rapports, alors qu'une boîte automatique s'avère optionnelle, ou de série selon la version.
Quatre roues motrices en permanence
Malgré ses aspirations, le Grand Vitara est un peu plus civilisé puisque Suzuki a abandonné son châssis de camionnette au profit d'un châssis monocoque. Quoi qu'il en soit, il demeure efficace en hors route, notamment en raison de son mode quatre roues motrices à prise permanente. En terme simple, les quatre roues reçoivent constamment une partie du couple alors que d'autres VUS, disposant d'un rouage intégral, se comportent beaucoup plus comme des véhicules à traction. Si ce système offre une plus grande efficacité en hors route, il entraîne également une consommation plus élevée et c'est d'ailleurs le cas du Grand Vitara. Voilà peut-être son principal irritant.
Les amateurs de hors route extrême apprécieront son différentiel autobloquant, pouvant être verrouillé par une commande située sur le tableau de bord, et qui est aussi doté d'un mode gamme basse, Low gear. Proposé sur tous les modèles, sauf sur celui de base, cet élément équipe le Grand Vitara de capacités que peu de rivaux possèdent. Mais qui exploitera véritablement tout le potentiel d'un tel équipement ? Pratiquement personne. Voilà pourquoi la majeure partie de la concurrence délaisse ces systèmes au profit de composantes favorisant la conduite urbaine.
Agréable à l'oeil
Je me souviens avoir été impressionné par les nouvelles lignes du Grand Vitara lors de son introduction. Malgré le temps qui file, il demeure au goût du jour grâce à ses lignes athlétiques et musculaires. Le tout est incontestablement accrocheur. On note des phares antibrouillard à l'avant, deux cavités, intégrées au capot, qui imitent des ouïes et qui rappellent celles présentes sur les modèles des premières générations, des jantes d'allure sportive ainsi que des feux arrière stylisés et bien intégrés au design. Le seul petit désagrément, soulevé aussi par plusieurs essayeurs, se rapporte au hayon. D'une seule pièce, il s'ouvre sur le côté et il est relativement lourd à manipuler, notamment en raison de la présence du pneu de secours qui y est accroché. Un hayon en deux parties (la vitre séparée s'ouvrant vers le haut) aurait été souhaitable.
Un habitacle soigné
Vendu à prix compétitif, par rapport à plusieurs autres rivaux japonais, le grand Vitara dispose d'une bonne liste d'équipements de série. On apprécie entre autres son système d'accès sans clé SmartPass, un équipement réservé à l'époque à des véhicules beaucoup plus dispendieux. Suzuki a fait du bon travail à l'intérieur puisqu’on remarque une certaine attention aux détails, et les matériaux utilisés donnent un aspect plus riche à l'habitacle. Malgré tout, il faut avouer que certains rivaux profitent d'une finition supérieure, mais l'effort demeure louable.
Sur la route, le Grand Vitara offre une conduite somme toute civilisée. Son V6 adopte un comportement sain, mais il ne faut pas s'attendre à des performances grisantes, surtout lorsqu'il est combiné à la boîte automatique. Les 11,5 secondes nécessaires pour boucler en moyenne le 0-100 km/h le démontrent bien. On apprécie sa direction précise et sa suspension indépendante bien adaptée qui lui procure une conduite plus civilisée sur route. Son châssis fait preuve de rigidité alors que son habitacle profite d'une insonorisation améliorée.
Le Grand Vitara ne s'élève peut-être pas au premier rang dans son créneau, mais il ne se positionne pas non plus en queue de peloton. Quelque peu gourmand, on ne peut nier son prix abordable et son niveau d'équipement complet. Pour ceux qui comptent vraiment aller jouer dans la boue, voilà un véhicule qui a tout ce qu'il faut pour revenir sans trop d'encombres.
Feu vert
Style r/ussi, habitacle soigné,
bonnes capacités hors-route, prix compétitif,
rigidité du châssis
Feu rouge
Consommation élevée,
hayon difficile à manipuler,
boîte manuelle perfectible