Tesla Model 3 2024 : enfin, une vraie voiture!
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La très attendue, la Tesla Model 3 2024 cogne à nos portes. Près de six mois après son introduction sur le marché européen, le constructeur a souhaité créer un précédent en commercialisant pour la première fois une voiture américaine d’abord en dehors de sa terre natale. Assemblée à la fois en Chine et aux États-Unis, la Model 3 nous étant destinée proviendra des deux endroits, alors que les Américains s’autosuffiront.
Maintenant, qu’importe l’endroit où l’on assemble cette Tesla, la qualité grimpe d’un cran : c’est une belle surprise sur cette version évolutive, sur laquelle on a fait plus que resserrer les boulons.
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Évidemment, la Model 3 a aujourd’hui comme pire ennemi le Model Y. Un véhicule vendu au même prix et forcément plus pratique, que les acheteurs adoptent en beaucoup plus grand nombre. Un véhicule qui s'est d’ailleurs hissé au sommet des ventes mondiales en 2023, surpassant celles des Toyota Corolla et Ford F-150! Comme quoi, Tesla continue de bousculer les marchés pendant que l’industrie tout entière est en réaction à ce succès.
Pour sa septième année de commercialisation, la Model 3 a toutefois droit à une refonte que le Model Y ne subira techniquement que l’an prochain. Un remodelage qui n’est certes que partiel, mais qui lui apporte une nouvelle maturité. Assurément, de quoi convaincre les actuels propriétaires de Model 3 de faire le saut vers ce nouveau modèle, même si certains d’entre eux devront subir une importante dépréciation.
C’est qu’en fait, la fluctuation des prix des produits de la marque a fait mal à certains propriétaires qui ont jadis payé de grosses sommes. Or, avec une facture de départ qui, en incluant les crédits, se situe aujourd’hui à 45 433 $ (transport et préparation inclus), la Model 3 coûte essentiellement le prix d’une berline intermédiaire bien équipée, façon Honda Accord ou Toyota Camry.
Au-delà des phares
L’impression initiale laisse croire à un simple remplacement des phares sur le plan stylistique. Et pourtant, il en va autrement. En fait, la partie avant a été presque totalement remodelée, de même que la partie arrière incluant le pare-chocs et le couvercle du coffre. Les jantes ont aussi été redessinées, avec comme par le passé un choix de roues de 18 ou 19 pouces (pour un supplément de 2 000 $).
Or, les changements les plus importants sont apportés au chapitre structurel. À commencer par les portières. Sous cette tôlerie inchangée, se cache une nouvelle structure renforcée à triple point d’ancrage. Le résultat est pour le moins heureux puisqu’il permet de solidifier le tout avec comme résultat, l’élimination d’une chambranlante quincaillerie à leur fermeture.
Cette amélioration de la qualité générale est perceptible partout. D’abord sur le plan mécanique, où les éléments suspenseurs (jusqu’ici réputés pour leur faiblesse) ont été repensés. Tesla a aussi développé un sous-châssis d’aluminium d’une seule pièce, plus robuste et perfectionnant le comportement routier. Seule ombre au tableau, lors d’un impact important, cette pièce sera très, voire trop, coûteuse à remplacer, augmentant les risques d’une perte totale.
L’insonorisation est digne d’une grande voiture de luxe, les bruits de route ayant été réduits de façon considérable. La voiture d’essai était pourtant dotée de pneus d’hiver, lesquels augmentent les bruits de roulement. Malgré cela, la quiétude à bord était notable. Il faut dire que la refonte des structures de portières désormais mieux ajustées permet aussi d’éliminer les bruits éoliens causés notamment par l’absence de cadre de fenestration.
Deux nouvelles couleurs… identiques!
Un nouveau rouge et un nouveau gris viennent remplacer… le rouge et le gris! Voilà qui est original. Pour le reste, Tesla conserve le blanc, le noir et le bleu, et la possibilité d’un cuir synthétique blanc plutôt que noir, au coût de 1 300 $. Est-ce qu’un vert, un gris argenté ou un bordeaux auraient été les bienvenus? Et comment! Mais pour Tesla, pas question de complexifier la chaîne de montage. Au contraire, le fabricant souhaite améliorer la productivité, raison pour laquelle il élimine de plus en plus de composants. C’est notamment le cas cette année du levier de transmission et des clignotants/essuie-glaces, bêtement remplacés par des fonctions au volant ou via l’écran principal.
Une idée viable sur papier, mais irritante en pratique, puisque l’action des clignotants au volant est non intuitive. Et que dire de celle des essuie-glaces, dont les fonctions se règlent dans un sous-menu de l’écran central. Quant au levier de transmission (PRND), il est transposé sur l’écran, ainsi qu’au sommet du rétroviseur via des touches à effleurement. Au cas où, évidemment, l’écran ne collaborerait plus…
Seule la nouvelle chaîne audio - à 15 haut-parleurs et deux caissons d’extrêmes graves - distingue l’équipement des deux versions actuellement proposées. En l’occurrence, la version propulsée de base, et la Dual Motor, qui permet de bénéficier des quatre roues motrices, d’une autonomie passant de 438 à 548 kilomètres, de même que d’un bond de puissance de 159 chevaux.
Trois éléments qui, accompagnés du système audio, engendrent une hausse de facture de 10 000 $. Autrement, la Model 3 est livrée de série avec pavillon vitré, sièges chauffants/ventilés à l’avant, volant chauffant et un nouvel écran destiné aux passagers arrière, sur lequel on peut régler la ventilation comme naviguer sur YouTube et Netflix. À noter qu’à présent, l’assise arrière est elle aussi chauffante, et réglable via cet écran.
La vedette de l’habitacle est l’écran central de 15,4 pouces et de très belle définition, où les informations abondent. Les non-initiés doivent d’ailleurs apprivoiser les fonctionnalités et leur utilisation - foncièrement différente de celle des autres constructeurs. Un système toujours connecté permet une navigation efficace via les paramètres de Google, il n’est par contre aucunement compatible avec Apple CarPlay ou Android Auto...
Bien illustré et facile à consulter, cet écran peut être personnalisé aux goûts de l’automobiliste, qui pourra sélectionner les fonctions à mettre en avant-plan. En outre, la gestion du véhicule via le téléphone mobile est ici plus efficace qu’ailleurs, ce dernier servant également de clé de mise en marche.
Spacieuse et luxueuse
De plus belle finition bien qu’encore épuré, l’habitacle troque ses boiseries pour un élégant tressage grisâtre. Un faisceau de lumière à DEL, dont la teinte d’éclairage peut être ajustée, ceinture cet intérieur., Caractérisé par une console centrale modulable et nettement plus pratique, l’habitacle peut facilement accueillir quatre adultes dans un confort remarquable.
Le dégagement aux jambes et à la tête est toujours généreux, le confort des sièges étant tout à fait adéquat. Ainsi, hormis l’abandon des leviers à la colonne de direction, on reproche à l’habitacle une visibilité moyenne à l’arrière de même que l’absence d’un hayon. Sans aucun doute, une des raisons qui incitent les acheteurs à choisir le Model Y, forcément plus pratique.
Peinte en bleu sur un habitacle blanc avec jantes optionnelles de 19 pouces, la Model 3 mise à l’essai avait fière allure. Il fallait d’ailleurs voir la réaction de plusieurs automobilistes conduisant des Tesla quand ils l’apercevaient, constatant ses subtiles évolutions. Équipée des deux moteurs et donc, des quatre roues motrices, cette voiture impressionne aussi par ses accélérations foudroyantes. Au point de s’interroger sur la pertinence réelle du retour prochain de la version Performance.
Bouclant le 0 à 100 km/h en 4,4 secondes, cette Tesla donne littéralement l’impression que tout est trop facile. D’autant plus que sa maniabilité est exceptionnelle. Une direction vive et précise, contribuant grandement au plaisir de conduire. Cela dit, l’amélioration significative de la qualité d’assemblage de même que les modifications apportées aux trains avant et arrière font de la Model 3 une voiture nettement plus compétente. Une berline solide, sans craquements ni bruits de caisse, bien ancrée au sol, et qui procure de belles sensations dans un environnement encore une fois, beaucoup mieux insonorisé. Maintenant, si les jantes de 19 pouces sont effectivement plus jolies au coup d’œil, elles affectent le confort et l’autonomie. Celle-ci passe d’ailleurs de 548 à 502 km, avec une diminution encore plus marquée, lorsque le véhicule est chaussé de pneus d’hiver.
En vérité, la Model 3 est un charme à conduire. Et bien que la Dual Motor impressionne par sa puissance, sachez que la version de base n’est pas en reste. Au contraire, celle-ci livre tout de même une puissance de 283 chevaux, plus qu’acceptable, ainsi qu’une conduite enivrante. Et parce que le centre de gravité est à son plus bas et que le poids est toujours transféré vers l’arrière en accélération, la traction s’en voit optimisée. Il faut donc vraiment avoir besoin d’un rouage intégral pour passer à la version Dual Motor, à moins que la quête de puissance soit plus grande ou que l’autonomie de 438 kilomètres ne soit guère suffisante.
Superchargeurs… pour tous
C’est connu, Tesla rend disponible son réseau de bornes Superchargeurs à la quasi-totalité des constructeurs concernés par l’électrification. Un avantage pour l’électromobiliste de façon générale, mais un irritant pour les propriétaires de Tesla, qui n’ont désormais plus l’exclusivité du réseau. Ceux-ci, bénéficiant d’une vitesse de charge de 250 kW, peuvent bien sûr faire le plein d’énergie le temps de quelques visionnements sur YouTube, mais risquent parfois de devoir faire la file derrière une Kia, une Ford, une Volvo.
Sachez cependant que Tesla conserve certains sites où la recharge est exclusive aux produits de la marque. On peut d’ailleurs obtenir l’information de ces emplacements à même la cartographie de la voiture, qui offre l’avantage de pouvoir planifier un long trajet en conséquence des bornes du réseau.
Et le service?
Bien qu’encore imparfait aux yeux de plusieurs, le service Tesla s’améliore. L’ouverture des centres de service 7 jours sur 7, doublée du service à domicile en est la preuve. Mais à la quantité de véhicules que le constructeur immatricule chaque jour dans la Belle Province, il serait pertinent de multiplier les centres de service. L’ouverture imminente d’un centre situé à Sherbrooke constitue une bonne nouvelle, mais il en faudra davantage.
Cela dit, la meilleure nouvelle concerne la qualité accrue du produit. Parce que pour la première fois en dix ans, Tesla prouve avec la Model 3 ses qualités de constructeur automobile, avec le souci d’offrir une voiture bien construite et donc, digne de ce nom. Jusqu’ici reconnue pour ses avancées technologiques et pour ses innovations techniques, l’entreprise américaine était - avec raison - critiquée par l’épouvantable qualité d’assemblage de ses produits. Une situation que Tesla souhaite visiblement corriger.
En terminant, ne vous attendez pas à une voiture parfaite. Il n’en est rien. Il faudra que le temps prouve ce rehaussement de qualité, aussi au chapitre de la peinture. À ce propos, il est toujours recommandé d’appliquer une pellicule protectrice sur l’avant du véhicule et sur les bas de caisse, histoire d’éliminer les risques de dommage et possibles écaillements de peinture.
Et bien sûr, un traitement antirouille effectué par un professionnel est fortement conseillé . À moins bque vous optiez pour la location car il vous sera impossible de racheter la voiture à la fin du bail. Une triste règle chez Tesla, qui ne semble pas vouloir la modifier…