Est-ce que Renault va bientôt revenir au Québec?
Je vous lis tous les jours sur votre site web, lâchez pas vous faites du bon travail! Mais ce n'est pas pour cela que je vous écris, ma question est la suivante :
Est-ce que Renault prévoit de revenir au Québec? J'en rêve depuis que mes parents se sont fait voler leur Renault 5 dans le stationnement de La Ronde en 1990.
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Bonjour Jonathan,
D'abord merci pour les bons mots, cela fait toujours plaisir de savoir que notre travail est apprécié par nos lecteurs. Cela fait plus de 30 ans que Renault a quitté le marché canadien, suite à une restructuration opérée par la direction de l'époque. Depuis, il y a eu plusieurs moments où un retour du constructeur français a été évoqué, notamment en 2016 avec les Twizy et Kangoo Z.E. 100% électriques via le réseau Azra. Mais aussi en 2019 lorsque Renault a failli s'associer à Fiat-Chrysler, devenu finalement Stellantis après une fusion avec PSA.
Aujourd'hui, Renault fait partie d'une alliance avec Nissan et Mitsubishi. Les trois marques partagent certaines composantes, et même des véhicules entiers. Par exemple, le Mitsubishi ASX (RVR chez nous) qui est vendu sur certains marchés, est en réalité un Renault Captur rebadgé.
À notre avis, il y a plusieurs véhicules appartenant au Groupe Renault qui pourraient avoir du succès auprès du public québécois. On peut penser à la compacte Mégane E-Tech, que nous avons eu l'occasion de conduire.
Mais aussi les Dacia Duster et Sandero Stepway, des utilitaires vendus à un prix très compétitif, voire même la redoutable Alpine A110 qui nous a réjouis lorsque nous l'avons essayée. Enfin, la nouvelle Renault 5 électrique, qui a fait son grand retour au sein de la gamme, aurait toutes les chances de séduire les acheteurs de la Belle Province.
Dans ce cas, pourquoi ne pas exporter des Renault et les vendre au Québec? Il y a trois raisons principales qui posent problème.
La première, c'est que les véhicules précédemment cités ne sont pas prévus pour passer les normes d'homologation nord-américaines. En effet, les exigences sont différentes de chaque côté de l'Atlantique, ce qui implique de concevoir les véhicules pour répondre aux instances européennes et américaines. C'est ce que font Honda, Toyota ou Hyundai par exemple. Mais comme Renault ne vend pas de véhicules chez nous, ils n'ont aucun intérêt à le faire.
Le deuxième problème, c'est la taille de notre marché. Les chiffres de ventes canadiens et québécois sont beaucoup trop faibles pour justifier à eux seuls un retour de Renault. Pour rentabiliser un tel investissement en Amérique du Nord, il faudrait aussi revenir aux États-Unis. Mais contrairement aux acheteurs québécois qui aiment les voitures à hayon et les VUS de plus petit format, les Américains préfèrent les gros véhicules. Et dans un marché saturé et très compétitif, il est peu probable que les ventes soient au rendez-vous chez nos voisins du Sud.
La dernière difficulté, c'est la quantité d'argent nécessaire pour s'implanter sur un très grand territoire. Renault faisant actuellement un retour au Mexique pour produire des véhicules, il serait théoriquement possible d'en réserver une partie au marché canadien. Mais ce n'est pas tout, puisqu'après avoir fabriqué et homologué les voitures pour les États-Unis et le Canada, il faudrait ensuite les vendre dans un réseau. Et cela coûte aussi très cher.
Voilà pourquoi il est très peu probable que Renault revienne en Amérique du Nord avec sa propre marque dans un avenir proche. Cela dit, il serait tout à fait possible que des véhicules conçus par Renault ou Dacia soient fabriqués au Mexique et vendus par Mitsubishi par exemple.
Mais si vous souhaitez conduire un véhicule 100% Renault, la seule possibilité qui s'offre à vous pour le moment est d'en faire venir un qui soit âgé de plus de 15 ans. Ce sont les seuls modèles qui peuvent être immatriculés et conduits légalement au Québec. Mais il faut reconnaître que pour l'entretien et les réparations c'est rapidement contraignant, surtout pour un véhicule qui doit servir tous les jours...