BMW X2 2024 : conquérir par l'audace
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Le (ou devrais-je peut-être dire la…) BMW X2 n’a jamais connu le succès escompté chez nous. Un produit vendu comme un VUS, hiérarchiquement supérieur au X1, mais qui n’était en fait rien d’autre qu’une compacte à hayon... Certes, les versions M ont fait jaser, néanmoins BMW ne réussissait pas à convaincre la clientèle de débourser davantage face au X1, qui a ouvert le bal du segment lors de son arrivée en 2011.
Ainsi, les stratèges de la marque ont temporairement lancé la serviette en abandonnant le X2 à la fin de 2021, histoire de renforcer l’arrivée d’une nouvelle génération de X1 et de centraliser la clientèle vers un produit plus polyvalent et… moins cher. Quoi qu’il en soit, le X2 n’a pas dit son dernier mot et revient donc cette année sous forme d’un véritable multisegment, aux allures plus sportives et audacieuses. Un véhicule plus long de 5 centimètres que le X1 et dont le volume de chargement est bonifié de 90 litres. En dépit de sa vocation sportive, il gagne donc en polyvalence si bien qu’il peut désormais être considéré comme un véhicule à vocation familiale. Certes, la firme bavaroise ne vous le vendrait guère ainsi, cependant ceux qui avaient levé le nez sur lui en raison de sa taille peuvent maintenant y trouver leur compte.
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Évidemment, il faudrait pour cela que ces mêmes acheteurs adoptent son style, pour le moins controversé. Un design qui ne fait pas l’unanimité mais qui a le mérite d’être original et audacieux, avec pour résultat un excellent coefficient aérodynamique. Ce dernier est fixé à seulement 0,25 pour la version électrifiée, baptisée iX2, laquelle ne sera malheureusement pas commercialisée chez nous. Une décision stratégique que BMW explique par la venue prochaine d’un nouveau VUS compact tout électrique et par l’arrivée imminente de la Mini Countryman SE, 100% électrique. Ce sont donc les mêmes déclinaisons que le X1 qui se trouvent au catalogue nord-américain, soit les xDrive28i et M35i xDrive.
C’est au volant de la plus performante des deux que nous avons pu le découvrir, lui qui n’a pour l’heure comme seul véritable concurrent que la Mercedes-AMG GLA35. Du moins, jusqu’à ce qu’Audi daigne nous offrir le RS Q3, lequel pourrait venir brouiller les pistes. Or, le X2 M35i xDrive a une vocation claire : procurer du pur plaisir au volant à travers une conduite acérée et un style bien affirmé. On le distingue d’ailleurs de la version xDrive28i par sa calandre illuminée, ses jantes de 20 ou 21 pouces, son becquet avant, ses rétroviseurs M et bien sûr, ses pots d’échappement quadruples. Puis, dans le cas de notre véhicule d’essai, une peinture verte matifiée lui donnait fière allure, mais pour un coût additionnel de 6 000 $.
M comme mordant
Avec 312 chevaux de puissance découlant d’un petit quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, le M35i s’avère particulièrement performant. Il faut dire que la boîte à sept rapports est rapide et fort amusante à exploiter, via les paliers logés derrière le volant. On se surprend d’ailleurs à vouloir très souvent passer les vitesses ou rétrograder manuellement, alors que la boîte répond pourtant avec grande efficacité. Or, parce que la dynamique de conduite est au cœur de ce véhicule, ce désir d’être engagé dans sa conduite se fait tout naturellement.
La direction précise contribue elle aussi au plaisir de conduire du X2, et ce, même si vous optez pour la version xDrive28i. Parce qu’il faut dire qu’en passant au niveau supérieur, la suspension sportive coûte en confort. Un facteur à considérer dans le contexte de nos routes québécoises, ce qui m’amène à fortement déconseiller l’option des jantes de 21 pouces. De toute manière, bien que le coup d’œil soit intéressant, elles sont tout simplement trop grandes pour un véhicule de ce gabarit, perdant conséquemment ce bel équilibre de conduite qui fait du X2, un des véhicules les plus amusants de ce segment.
Petit point décevant, la sonorité mécanique. Certainement pas digne d’une voiture M, d’autant plus qu’avec le Countryman John Cooper Works Mini a su créer une tonalité d’échappement drôlement plus inspirante… avec la même motorisation. Cela n’affecte pas les performances, mais disons que l’on est loin du chant des six cylindres de la marque…
Sans surprise, le poste de conduite est en tout point identique à celui du X1. Un environnement feutré où la qualité de finition est irréprochable, ce que l’on ne pouvait pas affirmer avec les modèles de précédente génération. Riche et de bon goût, l’habitacle revêt une combinaison bleutée de cuir, de suédine et de surpiqûres, où l’aluminium et l’éclairage à DEL paramétrable apportent une touche chaleureuse. On a simplifié la présentation en éliminant plusieurs touches physiques, pour un coup d’œil plus fluide. Or, cela oblige le conducteur a pratiquement tout régler via l’écran central, certes bien disposé, mais qui demande une légère adaptation. N’empêche, la disposition de cette console flottante de même que celle de la charge à induction pour l’appareil mobile est astucieuse, le conducteur y trouvant facilement son aise. Soulignons également la présence de baquets bien sculptés, prenant part à un groupe d’options baptisé Ensemble M Pro Sport, comportant quelques accents de finition noirs lustrés et des phares teintés.