Est-ce normal de patienter si longtemps pour une Corvette alors que certaines sont disponibles?
J’ai commandé une Corvette Stingray en décembre 2022. On m’avait dit à l’époque que j’étais le vingtième sur la liste et aujourd’hui, je serais dixième. Ça pourrait donc prendre encore plus d’un an avant que ma voiture arrive, alors qu’il y en a en abondance aux États-Unis.
Certains concessionnaires au Québec en ont même en stock, mais je souhaite l’obtenir telle que commandée. Est-ce qu’il y a des passe-droits chez les concessionnaires ou respectent-ils à la lettre l’ordre des commandes?
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Bonjour René,
Un concessionnaire ne l’admettra jamais, mais l’ordre n’est que purement théorique. Il ne tient en fait qu'à lui de respecter l’ordre établi et non pas à GM du Canada, comme c’est par exemple le cas avec certains modèles d’autres marques. Vous avez donc raison de croire que si un « bon client » à qui on a vendu plusieurs véhicules dans le passé commande après vous, il aura sans doute un droit de passage sur vous. Évidemment, certains concessionnaires se montrent plus « respectueux » de l’ordre des commandes, et dans la mesure du possible, ils tentent de le suivre, il arrive toutefois des situations où le concessionnaire fait face à un choix.
Par exemple, un consommateur peut se présenter avec une Corvette 2022 d’occasion en mentionnant qu’il souhaite obtenir la nouvelle E-Ray ou une Z06 2024. Dans ce contexte, vous pouvez être certain qu’il aura plus d’arguments pour l’obtenir que celui qui se pointe sans monnaie d’échange. Il faut comprendre qu’une Corvette d’occasion vendue aux États-Unis par le concessionnaire qui la reprendrait peut engendrer facilement 20 000 $ ou 30 000 $ de profit, en tenant compte du taux de change. Le concessionnaire Chevrolet, sachant qu’il peut tirer davantage de profit en une seule transaction, privilégierait donc cette avenue.
En terminant, bien que le prix des Corvette ait augmenté de façon significative depuis 2020, il faut savoir qu’il y a toujours surenchère sur certaines versions. Il est donc évident que plusieurs concessionnaires tentent d’en tirer profit en les vendant à une autre concession du même groupe, qui ne serait pas tenue de vendre au prix de détail suggéré.
Par exemple, si une même entreprise possède à la fois une concession Chevrolet et Ford, on pourrait sur papier vendre la Corvette neuve au concessionnaire Ford, pour que ce dernier la revendre ensuite avec 10 000 $ ou 20 000 $ de profit supplémentaire. Et pour cause, au Québec, un concessionnaire ne peut vendre à prix plus élevé que celui suggéré par le manufacturier. Il s’agit d’une formule simple et répandue, pour contourner cette règle.
