Subaru Impreza, l'évolution se poursuit
Nous n’avons cessé de répéter dans les pages de cet ouvrage que la Subaru Impreza était l’un des bons achats de sa catégorie. Avec une mécanique moderne, une fabrication soignée, une transmission intégrale, le tout à prix très compétitif, cette voiture méritait qu’on s’y intéresse. Pourtant, plusieurs l’ignoraient en raison de sa silhouette assez anonyme. La nouvelle génération nous revient avec une mécanique plus ou moins similaire, mais avec des changements majeurs en fait de design.
Et c’est justement là que cette venue soulève la controverse. Si la berline est l’objet de critiques positives, le nouveau hatchback cinq portes a fait hurler certains « subaristes », tandis que plusieurs lui trouvent un petit quelque chose de différent. Et les deux types de carrosserie proposent la version WRX, le modèle le plus sportif avec son moteur turbo de 224 chevaux. Ce modèle est d’ailleurs l’objet d’un texte à part.
Ouche ! Ouche !
Un mauvais plaisant avait déjà écrit que le studio de design de Subaru était constitué d’une boîte à suggestions placée à l’entrée de la cafétéria de l’usine tant le stylisme des voitures de la compagnie était moche ! Il est vrai que certains modèles de la marque devraient être exhibés dans un musée des horreurs du monde automobile quelque part sur la planète. Cela dit, des progrès importants ont été réalisés au cours des dernières années. La berline Impreza est quant à moi assez élégante et ses lignes bien équilibrées devaient en convaincre plusieurs. Ce n’est pas avant-gardiste, mais tout de même de notre époque avec des lignes épurées et des feux arrière qui ne sont pas sans nous rappeler ceux de la Tribeca. Comme souligné précédemment, le hatchback est loin de faire l’unanimité. Personnellement, je n’ai rien contre le fait d’abandonner le style de la familiale pour un hatchback cinq portes dont la partie arrière est plus surélevée. Mais les critiques sont nombreuses au sujet de la silhouette qui a un petit air des années soixante. En fait, je lui trouve beaucoup de similitudes avec la première génération de la Kia Spectra à avoir été distribuée chez nous. Toutefois, la signature visuelle de cette Subaru controversée est les feux arrière à verre cristallin et LED. Ça ressemble trop aux voitures modifiées à l’aide d’accessoires provenant de boutiques spécialisées...
Néanmoins, il est presque assuré que l’habitacle fera l’unanimité et cette fois, ce sera positif. Le tableau de bord est inspiré de celui de la Tribeca, et il est constitué de deux volutes ancrées sur la console centrale. Ces deux « sourcils » donnent plus de chaleur à l’ensemble. L’ergonomie a été privilégiée car tout est à la bonne place et facile d’accès. De plus, les espaces de rangement ne font pas défaut. Par exemple, ceux dans les garnitures de portière peuvent contenir une bouteille d’eau tandis que deux porte-gobelets sont placés entre les deux sièges. Les responsables de Subaru Canada étaient également fiers de nous souligner que l’espace de rangement situé au bout de la console horizontale était éclairé d’une lumière bleutée afin de donner un peu plus d’ambiance en conduite nocturne, et bien entendu de trouver aisément les objets remisés.
Les cadrans sont de la bonne dimension et faciles à lire. Compte tenu de la vocation des véhicules, le compte-tour est à droite du réceptacle des instruments sur la 2,5i tandis qu’il est au centre sur la WR. Une fois à bord, j’ai immédiatement remarqué le confort des sièges et leur excellent support pour les cuisses. Des bourrelets latéraux de bonne taille assurent un bon maintien dans les virages. Comme sur toutes les autres Subaru, la qualité des matériaux et la qualité d’assemblage sont impeccables. Enfin, l’ouverture des portières est nettement plus large que précédemment. Par contre, celle du coffre de la berline est petite. Amateurs de gros bagages, l’hatchback sera votre seule option.
Option sagesse
Comme c’est toujours le cas lorsqu’un véhicule est appelé à être remplacé par une version plus moderne, le moulin à rumeurs s’emballe et les rumeurs les plus farfelues circulent. Et, bien entendu, c’est sur le web que les nouvelles les plus folles circulent. Si vous faites partie des personnes qui se sont laissées tentées par ces sirènes, la nouvelle Impreza doit vous décevoir quelque peu. Pourtant, il ne fallait pas s’attendre à plus de la part d’un constructeur rationnel qui dispose déjà de bons éléments techniques. On a raffiné les éléments existants afin d’optimiser leur rendement et d’améliorer le comportement du véhicule. La plate-forme est dorénavant plus rigide et l’empattement a été allongé de 9,5 cm tandis que la longueur hors tout est demeurée sensiblement la même. Cette modification a permis de réduire les porte-à-faux avant et arrière en plus d’augmenter l’habitabilité. Un autre changement majeur est l’utilisation d’une suspension arrière à doubles leviers triangulés afin de diminuer l’encombrement dans l’habitacle — sur le hatchback tout particulièrement — en plus d’offrir une voiture plus agile. L’utilisation d’acier plus léger et plus rigide explique que cette nouvelle venue soit plus légère. De plus, dans le but d’optimiser la rigidité, les glaces latérales sont dorénavant munies d’un pourtour, du nouveau chez ce constructeur qui a toujours privilégié les portières sans montant de glace. Autre détail à souligner, les modèles de base sont dotés de freins arrière à tambour mais les 2.5i Sport et les WRX ont des disques aux quatre roues.
Les moteurs des modèles 2,5i et 2,5i Sport sont identiques en cylindrée à ceux utilisés sur les modèles 2007. La puissance passe toutefois de 173 chevaux à 170, et pourtant, il est plus performant. Cette année, grâce à des améliorations apportées à la culasse, aux arbres à cames et à la tubulure d’échappement, le couple optimal du moteur est produit à un régime inférieur, corrigeant du fait l’une des faiblesses de ce moteur Boxer. Et offrant par conséquent de meilleures accélérations et reprises. Quant au groupe propulseur de la WRX — voir le texte à son sujet —, il s’agit toujours d’un quatre cylindres de 2,5 litres turbocompressé. La puissance et le couple sont identiques aux versions 2007, soit 224 chevaux et 226 livres-pieds de couple. Par contre, cette puissance et ce couple sont produits à un régime inférieur, améliorant ainsi leur rendement et rehaussant l’agrément de conduite.
La boîte manuelle à cinq rapports est de série et elle s’est améliorée au fil des ans, passant de très mauvaise à bonne. Mais il faudrait de sérieuses améliorations pour lui conférer l’épithète de très bonne ou d’excellente. L’étagement s’est amélioré, mais la course du levier est toujours imprécise et l’enclenchement assez vague. Le système Hill Holder, un dispositif équipant les modèles à boîte manuelle permettant de repartir dans les côtes, est de nouveau offert. Cet accessoire sera prisé des conducteurs qui n’aiment pas jouer du pédalier pour repartir sans ennui dans une côte. La boîte automatique Sportshift fonctionne assez bien, mais avec un rapport de plus, elle serait encore mieux. Cette année, cette boîte manumatique propose les modes sport, économie ou manuelle, mais il lui manque un cinquième rapport. Soulignons au passage que le rouage intégral est différent selon la boîte de vitesses sélectionnée. La transmission manuelle est reliée à un différentiel central autobloquant à viscocoupleur tandis que l’automatique fait appel à un embrayage continuellement variable à disques multiples. Ce dernier système étant le plus sophistiqué des deux.
Une meilleure routière
L’Impreza de la génération précédente offrait un comportement routier correct, mais la voiture devenait fortement sous-vireuse dans les virages à long rayon. Les modifications apportées à la plate-forme ont permis de la rendre plus rigide et le fait d’abaisser le moteur de quelques millimètres a également eu des effets positifs. Et la suspension arrière toute nouvelle permet un encombrement moindre dans la soute à bagages, c’est vrai, mais elle a aussi pour effet d’améliorer la tenue de route.
Pour une raison que je comprends difficilement, lors du lancement de la voiture, la direction de Subaru nous a fait rouler en majorité sur des routes de l’arrière-pays de l’île de Vancouver. Elles sont non seulement étroites mais sinueuses à souhait. Ce modèle a beau servir de base aux voitures de rallyes, un peu de diversité dans le parcours aurait été apprécié, mon estomac s’en serait réjoui car je suis très facilement victime du mal du mouvement.
Malgré tout, la version 2,5i Sport que j’ai essayée, en configuration berline ou hatchback, s’est quand même tiré d’affaire fort honorablement. Le couple du moteur atteignant son pic à plus bas régime. Les accélérations sont donc plus franches, mais ce sont surtout les reprises qui en ont profité. De plus, le roulis de caisse est beaucoup moins perceptible que précédemment tandis que la direction a gagné en précision. Sur ces routes sinueuses à souhait, la voiture épousait une trajectoire plus précise que si j’avais été au volant d’une Impreza 2007. Et berline ou hatchback, la tenue de route était sensiblement la même. Et même si les freins sont apparus quelque peu spongieux à l’occasion, ils se sont révélés mieux modulés et plus puissants. Par contre, je n’ai pas conduit de modèle de base. Reste à savoir si les freins à tambour dont il est équipé viendront affecter le freinage. Personnellement, je crois que la différence est négligeable. Bref, une voiture nettement supérieure à celle qu’elle remplace, et ce, à tous les points de vue. En outre, malgré les diatribes, la silhouette s’est améliorée. Mais la grande nouvelle, c’est que les prix demandés ont été réduits par rapport à la version précédente. Ce qui fait de ces Impreza l’un des meilleurs achats toute catégorie.
Feu vert
Tableau de bord élégant, rouage intégral de série,
version WRX, silhouette élégante (berline),
prix compétitif
Feu rouge
Version hatchback controversée, suspensionrégulière souple,
ouverture du coffre étroite (berline),
transmission automatique 4 rapports