Subaru Forester, toujours au poste
Subaru impressionne la galerie avec ses designs de voitures de plus en plus raffinés. Jadis qualifiés de « boîtes carrées », les véhicules du constructeur japonais sont dorénavant beaucoup plus agréables à regarder. La Forester ne fait pas exception à cette règle et malgré son caractère à mi-chemin entre le pur VUS et la voiture familiale, elle affiche une allure dynamique et tout juste assez athlétique pour l’amener se promener dans les bois, avant une petite sortie mondaine à l’opéra. Oui, la Forester se présente bien, en plus d’être presque aussi efficace qu’un vrai 4X4.
Sur le marché depuis maintenant 10 ans, la Forester est la doyenne des véhicules multisegments. Pas surprenant alors de constater qu’en 2008, Subaru arrive avec une Forester d’une exemplaire « maturité ». La silhouette générale reste cependant la marque de commerce du véhicule. Elle se veut moins anonyme que par le passé et arbore des traits de carrosserie lui permettant de suivre la compétition. L’avant du véhicule fait désormais plus civilisé alors que la calandre ajoute une touche de classe. Les phares et le capot, remaniés l’an dernier, sont également plus homogènes.
Du choix en plus
Cette année, la Forester est déclinée en versions X, XS et XT, la dernière se voulant la plus sportive de la famille. La version de base, la X, se détaille à près de 27 000 $ et offre le moteur 2,5 litres avec la traction intégrale. La XS, quant à elle, propose pour quelques dollars de plus le différentiel à glissement limité ainsi que des freins à disque à l’arrière. Et pour beaucoup plus de bidous, la XT vous amène dans les hautes sphères de l’efficacité avec son moteur BOXER de 2,5 litres à turbocompresseur, son allumage direct et son système VTD de distribution variable du couple. Ajoutez à cela des pneus de 17 pouces et une calandre plus agressive avec une entrée d’air sur le capot, et vous commencerez à ressentir un peu plus ce que les pilotes de rallye vivent au volant de leur Subaru de compétition ! Évidemment, pas autant qu’au volant d’une Impreza WRX mais assez pour ne rien regretter de votre achat.
L’aspect pratique de la Forester est cependant ce qui nous a le plus surpris durant notre essai. Malgré son apparence anonyme, ce véhicule nous a émerveillés plus d’une fois. Son espace de chargement est agréablement spacieux et permet de transporter presque n’importe quoi, y compris un baril de whisky. Il faut dire que l’ouverture généreuse du hayon arrière permet un accès aisé et que la hauteur du toit, constante tout au long du véhicule autorise le transport de marchandises hors-norme. L’essai ultime a été réalisé pendant la deuxième semaine de juin, par une journée resplendissante, lors d’un voyage de pêche au lac Macpès, dans la région de Rimouski. Armés de notre bateau, attelé à la Forester, nous avons sillonné les nombreuses routes de gravier sans aucun problème et affronté les vallons avec tellement de facilité que nous en étions arrivés à chercher des obstacles plus ardus afin de vérifier les limites de la Forester. Celle-ci ne semble avoir peur de rien et la garde au sol tout de même élevée nous aura permis d’emprunter des sentiers jusqu’ici inexplorés par nos propres véhicules. Même Roger, irréductible fervent de produits américains et dénigreur de Subaru s’est vu dans l’obligation d’avouer l’efficacité de la Forester. Il aurait bien aimé trouver quelque chose de négatif à dire outre le fait que les porte-gobelets sont mal positionnés. Sacré Roger !
De plus en plus d’adeptes
Les propriétaires de Subaru sont des gens très fidèles et très émotifs quand vient le temps de louanger les véhicules de la marque. Et ils n’ont pas tout à fait tort. Oh, il y a bien eu ces histoires de moteurs qui cognent, mais il semblerait que ce soit chose du passé, du moins selon les représentants du constructeur ! Les propriétaires de Subaru sont effectivement très loquaces pour vanter le produit. Certains vous parleront du moteur BOXER qui étonne par son efficacité. Un moteur à plat (c'est-à-dire dont les cylindres sont disposés à l’horizontale) qui est installé bas dans le compartiment moteur et qui permet d’obtenir un centre de gravité très avantageux au niveau de la stabilité du véhicule. L’encombrement est également plus faible que les moteurs dits standard et offre aussi plus de rigidité. On notera aussi que le moteur semble plus silencieux que la moyenne, ce qui est probablement dû aux vibrations réduites résultant de ce genre de moteur. Tout comme pour le moteur rotatif de Mazda, le moteur BOXER de Subaru émet un son assez particulier lorsqu’il est poussé à fond. Bien que certains, pour ne pas dire la plupart, des propriétaires de Subaru trouvent ce son agréable à l’oreille, on ne voudrait surtout pas les offusquer en disant que ça ressemble plus à un silencieux percé ou à un moteur qui rote. Et l’effet est encore plus audible si la voiture est équipée d’un silencieux de performance à faible restriction.
Malgré son style utilitaire sport et ses capacités hors route exemplaires, l’habitacle de la Forester laisse l’impression que l’on est plutôt au volant d’une familiale ordinaire. Outre la hauteur du toit plus élevée, la présentation intérieure n’a rien de bien spectaculaire. Elle est agréable à l’œil et l’effort mis par les designers pour offrir un produit au goût du jour est très réussi. Les matériaux choisis sont bien agencés entre eux et l’ergonomie des commandes a fait preuve d’une attention particulière. L’essai d’un véhicule similaire en plein mois de janvier nous aura cependant permis de constater à quel point les commandes de la radio et de la ventilation sont difficiles à manœuvrer par des températures sous les -25 degrés Celsius. Heureusement pour Subaru, le réchauffement de la planète est en cours !
Feu vert
Silhouette agréable (2,5XT), traction intégrale légendaire,
performances étonnantes (2,5XT),
capacité de chargement
Feu rouge
Consommation élevée, embrayage difficile à doser en situations extrêmes,
commandes allergiques au froid, prix de la version XT élevé,
puissance juste (moteur sans turbo)