Ferrari, Lamborghini, Pagani et Ducati : notre périple dans la Vallée des moteurs

Reconnue pour ses paysages et sa gastronomie, l’Italie se distingue aussi dans la construction automobile et motocycliste. Le Guide de l’auto vous emmène en Émilie-Romagne où sont construites, entres autres, les Ferrari, les Lamborghini et les Pagani.

MODÈNE

Nichée au milieu des vignes et des maisons jaunes aux toits recouverts de tuiles ocre, Modène est d’abord célèbre pour son fameux vinaigre balsamique, fermenté et vieilli en fût de bois. Mais la ville a aussi beaucoup à offrir aux amateurs de voitures et de course automobile. En effet, c’est dans cette ville qu’est né Enzo Ferrari. Plusieurs rues portent d’ailleurs le nom des pilotes qui ont conduit pour son écurie de course, la Scuderia Ferrari, qui a fêté ses 90 ans l’année passée.

Le premier atelier de mécanique d’Enzo, proche du centre-ville, a été entièrement restauré et modernisé. Transformé en musée, il accueille désormais des voitures et des moteurs qui ont marqué l’histoire de Ferrari.

Photo: Julien Amado

Un endroit superbe qui abrite des modèles emblématiques de la marque, mais aussi quelques autos plus rares et prestigieuses comme la Ferrari la 275 GTB, la 575 Superamerica ou la mythique 250 GTO produite à seulement 36 exemplaires dans le monde.

Photo: Julien Amado

À dix kilomètres à l’ouest, dans une zone industrielle anonyme, émerge soudain un superbe bâtiment design. Celui de Pagani, un constructeur de voitures exotiques parmi les plus chères du monde. Il est possible de visiter l’usine, mais aussi le musée qui retrace le parcours de Horacio Pagani, un touche-à-tout argentin qui a traversé l’Atlantique pour venir créer ses propres modèles sur les terres de Ferrari et Lamborghini.

Les voitures ne sont pas très nombreuses, mais certaines valent vraiment le détour, comme la Huayra, la Zonda R ou la Zonda « nonna » (la grand-mère), qui a servi à de nombreux tests (route, circuit, homologation etc.) et qui affiche désormais 500 000 km au compteur!

À voir :

Museo Enzo Ferrari, 16 euros (environ 23 $)
Museo Horacio Pagani, 18 euros (26 $), visite de l’usine possible sur réservation.

Photo: Julien Amado

MARANELLO

En 1943, Enzo Ferrari quitte le centre-ville de Modène (l’actuel Musée Enzo Ferrari) et s’installe à Maranello à 20 km au sud. Aujourd’hui, le cœur de la ville bat à l’unisson avec celui du célèbre cheval cabré. En effet, Maranello abrite l’usine Ferrari et les bâtiments de l’écurie de Formule 1. Si vous visitez les environs tôt le matin ou à l’heure du dîner, vous pourrez apercevoir des dizaines de travailleurs en tenues de travail rouges avec leur spécialité (moteur, carrosserie etc.) cousue sur leur habit.

Un peu plus loin se trouve aussi la piste d’essai de Fiorano, qui a longtemps servi pour les essais privés des Formule 1. Lors de notre visite, un événement corporatif se déroulait avec des propriétaires de Ferrari venus piloter leur bolide sur le circuit. Aux abords de la piste, on retrouve aussi le célèbre restaurant Montana, une véritable institution à Maranello.

Photo: Julien Amado

Depuis des décennies, tous les pilotes Ferrari viennent manger les pâtes de Mama Rosella, la cuisinière. Et ce n’est pas une légende puisque nous avons croisé Pascal Wehrlein, le pilote de développement de la Scuderia Ferrari en train de manger un plat de pâtes.

La salle du restaurant est remplie de casques, de combinaisons de course, de photos et de toutes sortes d’objets reliés à la course automobile. Une ambiance qui ravira les amateurs de sports mécaniques, d’autant plus que la nourriture est excellente.

Photo: Julien Amado

Après le repas, un détour par le musée Ferrari de Maranello s’impose. Un endroit superbe dont les thématiques changent régulièrement. Lors de notre visite, le constructeur avait mis l’accent sur ses « hypercars », les Ferrari les plus performantes qui ont chacune marqué leur époque : la Ferrari 288 GTO, la F40, la F50, la Enzo et la La Ferrari.

Photo: Julien Amado

Pour fêter dignement les 90 ans de l’équipe de course, le musée a aussi regroupé des modèles dont les victoires ont forgé la légende de Scuderia Ferrari. On pouvait apercevoir, entres autres, la célèbre Ferrari 312 T4 pilotée par Gilles Villeneuve en 1979, la F2004 de Michael Schumacher et la F2007 de Kimi Raikkönen, le dernier pilote titré avec Ferrari en 2007.

Photo: Julien Amado

A voir :

Museo Ferrari Maranello, 17 euros (environ 25 $)
Restaurant Montana, souvent complet, réservation fortement conseillée
Circuit de Fiorano et Scuderia Ferrari (pas de visite possible pour la Scuderia)

Photo: Julien Amado

SANT’AGATA BOLOGNESE

Fondée par Ferruccio Lamborghini en 1963, l’usine de Sant’Agata, passablement agrandie et modernisée, existe toujours aujourd’hui. Désormais propriété du Groupe Volkswagen, il est possible de la visiter. L’entrée n’est pas donnée (voir plus bas) et les photos et vidéos sont interdites. Mais cette dépense importante vaut la peine tant la visite est passionnante. Il est possible d’approcher les voitures en construction de très près et le guide explique énormément d’informations à propos des autos, de leur construction, les choix techniques retenus etc.

Photo: Julien Amado

L’entreprise possède également un musée. Nettement plus petit que le Musée Ferrari de Maranello, on peut tout de même admirer des modèles très rares comme la première Lamborghini jamais produite, une magnifique 350 GT rouge. Le rez-de-chaussée fait la part belle aux modèles anciens comme la Miura, une des plus belles autos jamais produite et à la Countach dont le modèle 1974 violet respire les années 1970.

Photo: Julien Amado

Il est aussi possible d’admirer deux Lamborghini Diablo, un modèle de course et un modèle de route, et l’énorme VUS LM002 dont les proportions totalement démesurées impressionnent encore aujourd’hui. Au premier étage, il s’agit de modèles plus récents. La gamme actuelle est évidemment exposée (Aventador, Huracàn, Urus) mais on retrouve aussi quelques pépites comme la Centenario ou la Veneno respectivement produites à 40 et 12 exemplaires dans le monde.

Photo: Julien Amado

A voir :

Museo Lamborghini Mutedec, 20 euros (29 $)
Visite de l’usine Lamborghini 75 euros (110 $), réservation à l’avance conseillée

BOLOGNE

Tout comme Ferrari, Lamborghini compte deux musées dans les environs de Bologne. Le musée Ferruccio Lamborghini, créé à l’initiative de son fils Tonino, vous plonge dans une ambiance différente d’un musée normal. Tapis au sol, sofas pour relaxer entre les véhicules, on ne voit pas le temps passer pendant la visite. En plus des autos les plus célèbres (Miura, Countach, Diablo), on retrouve également des prototypes qui n’ont jamais vu le jour comme une Lamborghini Espada dotée de portes papillon. Le musée expose aussi des engins insolites comme un hélicoptère, un bateau de course motorisé par deux V12 Lamborghini, des tracteurs agricoles et même des climatiseurs!

Photo: Julien Amado

Véritable incontournable si vous visitez la région, le musée abrite même la Ferrari qui appartenait à Ferruccio Lamborghini! Mais pourquoi exposer une Ferrari dans un musée Lamborghini? Parce c’est grâce à cette auto que des Lamborghini roulent sur la route aujourd’hui. Suite à un problème d’embrayage rencontré sur sa Ferrari 250 GTE, Ferruccio Lamborghini répare l’auto avec des pièces de tracteur et demande une entrevue à Enzo Ferrari pour lui pour lui faire part du problème.

Plusieurs versions de cette rencontre, plutôt houleuse, ont été rapportées. Enzo Ferrari aurait répondu à Ferruccio Lamborghini qu’il n’était qu’un fermier, que le problème d’embrayage venait de sa conduite et qu’il devrait s’estimer heureux de conduire les meilleures voitures du monde. Piqué au vif, Ferruccio décide alors de se lancer dans la construction de voitures d’exception avec le succès que l’on sait.

Photo: Julien Amado

Si vous aimez aussi les motos, vous pouvez aussi faire un tour du côté de Borgo Panigale, site historique de l’usine Ducati à quelques pas de l’aéroport. Le musée n’est pas très grand, mais la visite est intéressante avec de nombreux modèles de course, y compris les célèbres MotoGP, véritables Formule 1 sur deux roues.

A voir :

Museo Ferruccio Lamborghini, 15 euros (22 $)
Museo Ducati, 17 euros (25 $)

Photo: Julien Amado

IMOLA

À une heure de route à l’ouest de Modène se trouve la ville d’Imola et le circuit du même nom. Un tracé devenu tristement célèbre depuis le décès d’Ayrton Senna en 1994. Une statue en bronze du pilote brésilien, tournée vers le virage où il a trouvé la mort, se trouve dans le parc Aque Minerali attenant au circuit.

Photo: Julien Amado

Mais ce qu’on sait moins, c’est que le parc abrite aussi un monument à la gloire de Gilles Villeneuve en face de la courbe qui porte son nom. En effet, le Grand Prix de Saint-Marin 1982, qui s’est déroulé à Imola, est la dernière course du pilote québécois en Formule 1. Après son décès, le circuit d’Imola a rebaptisé un virage du circuit, désormais appelé la « curva Villeneuve ». C’est face à cette courbe qu’on peut apercevoir le monument, qui porte la célèbre inscription « Salut Gilles », écrite de la même façon que sur la ligne de départ du Circuit Gilles Villeneuve à Montréal.

Photo: Julien Amado

Dans l’enceinte du circuit, le Museo Checco Costa accueille des expositions sur le sport automobile dont les thèmes varient au gré des évènements et des anniversaires. Lors de notre visite, c’était l’exposition « Magic Ayrton » pour commémorer les 25 ans de la disparition d’Ayrton Senna.

À voir :

Museo Checco Costa, prix d’entrée 22 euros (32 $), 17 euros (25 $) si réservé à l’avance
Monument Gilles Villeneuve et Monument Ayrton Senna, parc Aque Minerali, accès gratuit

Photo: Julien Amado
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