L'automobile américaine anéantie
Il y a trente ans, après avoir successivement remporté plusieurs fois le titre de Voiture de l’année pour les Intrepid et LHS, Chrysler lançait la Neon. Une voiture développée à l’époque au coût de 1,3 milliard de dollars, laquelle allait être commercialisée quelques mois avant l’arrivée de celles que l’on surnommait les cloud cars. Les Dodge Stratus, Plymouth Breeze et Chrysler Cirrus.
À cette époque, Chrysler avait le vent dans les voiles et connaissait un succès monstre, beaucoup plus grâce à ses voitures. Certes, le manufacturier avait lancé en 1992 le Grand Cherokee, puis le nouveau Dodge Ram en 1993, mais les voitures représentaient son pain et son beurre.
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Le 22 décembre 2023, le constructeur a assemblé sa dernière automobile traditionnelle de marque américaine. La Dodge Challenger. Quelques minutes plus tôt, la Charger et la Chrysler 300 subissaient le même sort. Trois voitures disparues, laissant un immense trou dans les gammes Dodge et Chrysler. Certes, nous savons que Dodge ramènera prochainement la Charger sous une autre forme, mais il s’agira sans doute de l’exception.
Chez Ford, il suffit de reculer dix ans derrière pour se remémorer une gamme complète de voitures très modernes, composée des Fiesta, Focus, Fusion et Taurus, sans oublier les équivalents du côté de Lincoln.
Aujourd’hui toutes disparues, Ford n’a conservé que l’emblématique Mustang, ironiquement renouvelée cette année. Parce qu’il estime que ce serait un sacrilège d’éliminer cette icône et de ne garder que le VUS électrifié qui ne lui emprunte que son nom. Cela dit, Ford a été le premier constructeur, en 2016, à annoncer la suppression de sa gamme de voitures, ce que l’on jugeait invraisemblable à l’époque.
De son côté, GM a résisté plus longtemps. En conservant jusqu’à tout récemment des modèles comme la Spark (disparue en 2022) et en continuant la commercialisation de la berline Malibu, toujours produite à Kansas City. Celle-ci devrait toutefois quitter le marché d’ici la fin de l’année, comme viennent de le faire discrètement les Chevrolet Bolt et Camaro.
Deux voitures importantes dans l’histoire de la marque, pour des raisons bien différentes. Certes, Mary Barra a confirmé le retour de la Bolt pour 2025, mais soyez assuré qu’il s’agira cette fois d’un petit VUS.
En l’absence de voitures Buick, il ne reste donc chez GM que la Malibu, condamnée à mort, de même que la Corvette et les berlines Cadillac CT4 et CT5. Deux autos elles aussi sur le respirateur artificiel, et construites à la même usine que la désormais défunte Camaro. Quel sort leur réservent les bonzes de General Motors?
Sans doute le même que celui de la CT6, disparue en un temps record, alors qu’il s’agissait pourtant d’une grande berline fort impressionnante. Remarquez, Cadillac confirme la commercialisation prochaine d’une berline électrique, la Celestiq. Or, avec un prix estimé à plus de 300 000 $, elle ne risque pas d’attirer les foules.
Voici donc la courte liste des voitures américaines encore disponibles en 2024 : la Chevrolet Malibu, la Camaro, dont la production a cessé en décembre, la Corvette, les Cadillac CT4 et CT5, et la Ford Mustang. C’est tout. Triste, vous pensez? À qui le dites-vous!
D’autant plus que d’ici peu, on pourra confirmer la mort des berlines américaines dotées d’un moteur à combustion. Du moins, jusqu’à ce que Dodge confirme le retour d’une Charger à quatre portes équipée du moteur Hurricane. Mais ce n’est pas chose faite.
En terminant, combien de voitures américaines étaient disponibles sur notre marché il y a seulement dix ans ? Pas moins de 29, allant de la Dodge Dart à la Viper, en passant par la Buick Verano, la Chrysler 200 et la Chevrolet Impala. Ouaip! Les temps ont changé...