Porsche Cayman, plaisir garanti
Après l’arrivée de la Cayman S en cours d’année 2006, ce fut au tour de la Cayman de prendre la route en 2007. Alors que la plupart des constructeurs lancent d’abord le modèle d’entrée de gamme d’une nouvelle voiture pour ensuite introduire la version plus performante, Porsche a choisi de faire exactement le contraire avec la Cayman, puisque le modèle S a précédé l’arrivée du modèle de base.
La simple Cayman doit donc composer avec un moteur qui livre 50 chevaux de moins que celui de la Cayman S, de même qu’avec une boîte manuelle comptant cinq vitesses plutôt que six. De plus, les suspensions ont des calibrations plus souples et les pneus sont d’un profil plus élevé. Tous ces éléments font en sorte que la Cayman est moins performante en accélération et en tenue de route que la Cayman S, mais qu’elle gagne un peu en confort, surtout lorsque l’on roule sur des routes dégradées. Bien que son moteur soit moins performant, la livrée de la puissance demeure linéaire et le plaisir de conduire est toujours au rendez-vous quoiqu’à un degré moindre qu’avec la Cayman S qui est l’une des voitures les plus agréables à piloter à l’heure actuelle.
Un châssis hyper rigide
Si, tout comme moi, vous êtes d’avis que la Boxster S est la référence en matière de roadsters, vous serez estomaqué par les performances en tenue de route de la Cayman S, dont le châssis est deux fois plus rigide que celui de la Boxster S, grâce non seulement au toit fixe mais également à un longeron fixé derrière les deux sièges et reliant les deux côtés de la voiture. Par ailleurs, je m’attendais à ce que la Cayman S soit beaucoup plus légère que la Boxster S, mais la différence entre les deux voitures n’est que de 5 kilos à l’avantage du coupé, le toit de toile de la Boxster S ne pesant presque rien et son mécanisme d’ouverture étant composé de pièces réalisées en magnésium, donc très légères. Conduire une Cayman S sur circuit relève du pur délice, tellement les réactions de la voiture sont à la fois incisives et immédiates. L’osmose entre voiture et conducteur se fait instantanément et permet littéralement au conducteur de sentir la route par le biais de la voiture. En fait, le châssis est tellement rigide et les suspensions bien calibrées que l’on en vient rapidement à la conclusion que la Cayman S pourrait disposer d’un moteur encore plus puissant sans devoir subir d’importantes modifications, ce qui est le propre d’une voiture bien née.
Inspiration Porsche 550
Côté style, la Cayman évoque le passé glorieux de la marque en sport automobile en adoptant une allure qui rappelle la Porsche 550 Coupé de 1953, avec laquelle la marque allemande remporta à la fois les 24 Heures du Mans ainsi que la célèbre Carrera Panamericana, reliant le Mexique du sud au nord. Certains qualifieront ainsi le style de la Cayman S de « rétro », mais personnellement je trouve plutôt réussie l’intégration des éléments de design empruntés à la mythique 550. À ce titre, le profil des ailes arrière est un élément particulièrement frappant puisque ces dernières sont surélevées d’un demi-pouce par rapport à celles de la Boxster S afin de mieux rejoindre la ligne de la lunette arrière. Par ailleurs, il est amusant de constater que les bas de caisse remontent vers l’arrière où la jonction avec les prises d’air ressemble à un étalage de bâtons de hockey…
En montant à bord, on retrouve immédiatement cet environnement typique des autres modèles de la gamme, mais la Cayman S séduit également par son côté pratique puisque le volume de chargement est de 410 litres, si on tient compte de la capacité du coffre avant jumelée à celle du volume accessible juste derrière les sièges. Aux fins de comparaison, ce volume de chargement est égal à celui du coffre d’une Honda Accord, ce qui est un exploit remarquable compte tenu de la vocation sportive de la Cayman S. Par ailleurs, cet atout ne manquera pas d’intéresser ceux et celles qui en feront ainsi leur voiture de tous les jours.
En fin de compte, laquelle choisir ? Comme toujours, je suis d’avis que les variantes S des voitures Porsche sont les plus intéressantes, et la Cayman ne fait pas exception à cette règle, même si elle est passablement plus chère. Ce qui m’amène au dernier point plus négatif concernant l’acquisition d’une Porsche, soit son prix en dollars canadiens qui dépasse largement celui du prix en dollars américains, malgré la faible différence actuelle entre les deux devises. De ce côté, une correction rapide serait grandement appréciée, d’autant plus que Porsche continue d’engranger des profits spectaculaires qui lui permettent même d’envisager une prise de contrôle du groupe Volkswagen dans un scénario qui rappelle celui où la grenouille avale le bœuf.
Feu vert
Tenue de route extraordinaire, freinage hallucinant,
puissance moteur (S), voiture exclusive,
boîte manuelle 6 vitesses (S)
Feu rouge
Coûts des options, coûts d'utilisation élevés,
puissance moteur (Cayman),
boîte manuelle 5 rapports (Cayman), transmission TipTronic dépassée